103.1 - Une surprise étonnante

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— Hé ho ! Il y a quelqu’un ?! lança Flint qui poussa la porte d’un immeuble.

Il se trouvait à Baldt en compagnie de Nash, Gabriel, Shayne, Misaki, Lucas, ainsi que leurs esprits élémentaires. Ils avaient décidé de traverser le portail prototype dans le sous-sol de leurs quartiers généraux afin de partir en mission. Le groupe était arrivé instantanément à la capitale de la république, complètement déserte.

C’est quand même une chance que ce truc ait fonctionné, avait dit Nash, un peu plus tôt. J’espère que le portail sera assez stable pour notre retour à la base…

Ils avaient tous pris un risque quand ils étaient venus ici. Ils auraient pu fusionner, perdre des membres ou même mourir à la moindre fausse manœuvre. Toutefois, il semblerait que leurs ingénieurs étaient sur la bonne voie pour perfectionner leur unique moyen de téléportation.

Plusieurs bâtiments de Baldt avaient été détruits par les flammes et les dégâts causés par les monstres, lors de la guerre. Il ne restait plus rien qu’une atmosphère sombre et sinistre, comme celle de l’enfer d’Aeglys.

Alors qu’ils marchaient le long de la ville, les membres de leur équipe purent voir au-dessus de leurs têtes qu’une lune rouge éclairait le ciel. L’œil qui voit tout, comme l’avait décrit Athéna, était un sortilège lancé par le Conclave afin d’observer les dimensions maudites.

— Je ne détecte aucun signe de vie à part les nôtres, déclara Nash.

— Cerbères a mal fait son travail, on dirait… commenta Nox, cynique.

— Je vous signale que je n’ai détecté personne non plus, la dernière fois que je suis venu ici… répliqua le chien de garde.

Il y avait des cadavres de civils partout où ils marchaient, ainsi que des restes de monstres. Un véritable massacre s’était produit pendant que la Septième Brigade s’était trouvée loin de ces lieux. À part Flint, Misaki était celle qui s’inquiétait le plus, car ses enfants n’étaient plus à Baldt.

— Oh, mais où diable ont-ils caché mes gosses !? grogna-t-elle.

Gabriel voulut mettre une main sur l’épaule de son amie pour la réconforter, mais savait qu’elle n’était pas du genre à apprécier les accolades de n’importe qui. Il recula tristement. Lucas, par contre, était intrigué par le corps d’un démon, tout près d’eux. Il piochait dans celui-ci avec le bout pointu de sa faux.

— On dirait une nouvelle espèce, formula-t-il. Perséphone et ses sbires ont créé de nouvelles races, j’en ai peur. On dirait que c’était autrefois un humain, à en juger sa grandeur. Toutefois la couleur de sa peau était… grise.

— Prenons un échantillon, suggéra Shayne. Nous pourrons analyser tout ça dans nos laboratoires.

Le général se tourna vers les autres et dit :

— On fait quoi, maintenant ?

Nash se prit le menton et analysa les dégâts.

— Je propose que vous ramassiez quelques-uns de vos biens personnels, fit ce dernier. Ensuite, partons.

— Mais qu’est-ce que tu racontes, mon oncle !? râla Flint qui se tourna vers le roi. C’est notre ville ! Nous ne pouvons pas l’abandonner !

— Peut-être, mais il n’y a plus âme qui vive sur cette planète. Tout est mort.

L’épée du capitaine avait vérifié les dires de l’oncle, il avait raison. Il n’y avait plus une once de vie en ces lieux. Il n’y avait plus de mana dans l’air, sauf quelques particules qui flottaient ici et là.

— Mon hypothèse est que le voile a été inversé pour créer la croûte au-dessus de nos têtes, poursuivit Nash. Le Conclave aurait ensuite transféré les âmes de tout le monde, comme ils ont l’habitude de le faire avec la plupart de leurs planètes.

— Mais, pourquoi auraient-ils fait ça à notre belle planète ?! formula Misaki, choquée.

Ils se rassemblèrent tous autour du roi, alors que Lusso observait sa porteuse, inquiet pour elle. Lui-même ne comprenait pas le raisonnement des dieux.

— Athéna me l’a déjà expliqué au fil des quatre dernières années que j’ai passé à ses côtés, expliqua Nash. Lorsqu’un monde est jugé impur par le Conclave, ils l’effacent et le remplace par une nouvelle dimension.

— Je pensais que c’étaient les renégats qui avaient recours à ce sortilège, n’est-ce pas ? commenta Gabriel.

— Oui, mais c’est bel et bien une invention du Conclave. Parfois, ils se servent des vieilles planètes pour y enfermer les criminels de guerre comme Perséphone et j’en passe. Mais ça, vous le saviez déjà. Puisque Aeglys est vide, désormais… elle ne va pas tarder à disparaître à travers leur système.

— Ils veulent détruire notre monde… ? constata Flint, en colère. Mais pourquoi ?! Nous n’avons rien fait de mal ! Tout ce qu’on a fait, c’est essayer de la défendre des démons ! Non mais… Qu’est-ce que…

Le blond ne trouvait plus ses mots. Il poussa quelques jurons et donna un coup de pied dans une grande poubelle en plastique qui se trouvait près de lui. Une pile de déchets tomba, à la renverse.

— Je comprends pourquoi tu es frustré, mais s’il te plaît, essaie de te calmer, supplia le roi. La colère ne t’apportera jamais rien de bon.

— Non, mais je les emmerde TOUS !

Il donna une série de coups d’épée à la poubelle en plastique et finit par se fatiguer. Ensuite, il renfila Dia à sa ceinture. Il prit une grande respiration et se croisa les bras. Encore une fois il se trouvait dans une dimension maudite à cause de l’ambition des dieux. Il détestait de plus en plus le Conclave et méprisait l’idée qu’il soit lui aussi une divinité.

— Bon sang, mec ! s’exclama Misaki. Faut te calmer, nom d’une pipe !

— Trouvez-moi les responsables que j’aille les défigurer tout de suite… jura-t-il entre ses dents. Je vais les défoncer, je peux vous le garantir !

Il planta sa main droite dans sa paume gauche, rouge de colère.

— Écoute, dit son oncle. Si tu ne te calmes pas tout de suite, tu risques de corrompre Dia. Est-ce vraiment ce que tu désires ?

Le capitaine secoua la tête et souffla des narines. Il baissa ses mains et les rentra dans ses poches.

— Il me faut des pilules pour les nerfs, rétorqua ce dernier.

— Je crois surtout que ce qu’il te faut, c’est un bon psychologue, répondit son mari. On pensera à te remettre sur les comprimés après.

— Vous me faites tous chier, bon sang !

Dia soupira. Elle n’avait pas le cœur à rire, ni de plaisanter. Elle se sentait tout aussi furieuse que son porteur, mais n’osait pas l’exprimer.

— On est venu ici pour rien, dans ce cas, rouspéta le capitaine. On ferait mieux de repartir et d’attendre qu’Athéna se manifeste à nouveau.

— Ça ne sera pas nécessaire, expliqua Nash.

Il souleva son bracelet qui lui servait aussi de clé pour ouvrir un portail vers Célestia. Il fit apparaître un panneau d’affichage devant lui en appuyant sur un bouton et ils virent tous une série de chiffres et de lettres défiler devant eux.

— Avec les dernières trace du mana qu’on vient de repérer, j’ai déterminé les coordonnées du nouveau monde où les âmes ont été expédiées, continua-t-il. Nous pourrions nous y rendre directement, si vous le souhaitiez.

— Mauvaise idée, répliqua Flint. Nous ne sommes pas préparés. Nous ignorons ce qui s’y trouve et si c’est dangereux pour nos esprits élémentaires.

— Au moins, là tu nous aides…

Le blond lui tira la langue et bouda celui-ci, comme s’ils étaient frères. Son oncle roula des yeux et se frotta la nuque.

— Allons, cesse de le taquiner, Nash, ajouta Shayne. Tu le sais bien qu’il fait de son mieux. En même temps, j’en profite pour te dire que je suis du même avis. On devrait rebrousser chemin et tenter une approche différente.

Le roi était surpris que le général prenne autant la défense de son neveu. D’après les rumeurs qui circulaient dans leur groupe, le capitaine et l’ex-vampire ne s’entendaient pas toujours.

— Très bien, fit le dieu. Puisque vous insistez, rentrons tous à Célestia, une fois qu’on en aura fini avec nos affaires personnelles.

— Je suis déjà prêt à partir, déclara Lucas.

— J’aimerais faire un tour au palais, dit Gabriel.

— Je ne crois pas… que ça soit… une bonne idée… mentionna la faux de l’ambassadeur, d’une voix à moitié endormie.

Le porteur jeta regard vers son arme.

— Qu’est-ce qu’il y a, Éclipse ? demanda-t-il.

— Le Conclave a ressenti notre présence… répondit l’élémentaire. Ne ressens-tu pas le néant qui approche… ?

— Non… pourquoi ?

— C’est à quelques mètres d’ici… Ça dévore tout…

— Nous arrivons trop tard ! grogna Flint.

Le grand blond appuya sur la gemme de sa bague et ouvrit un panneau d’affichage translucide et tactile avant de choisir l’option de téléportation et des coordonnées de leur base. Rapidement, un portail s’ouvrit derrière lui. Ils coururent tous en direction de la masse d’énergie magique, au moment même où le néant dévora l’entrée de la ville, morceau par morceau.

Une fois de retour aux quartiers généraux de Célestia, Flint et son groupe remarquèrent que les choses avaient changé. Le décor était différent. Ils se trouvaient dans une salle plus grande, plus spacieuse. Le portail semblait avoir été amélioré et on l’avait modifié pour qu’il soit plus large. Devant eux se tenaient une elfe à la chevelure brune. Trois triplés d’une dizaine d’années se cachaient derrière elle. La dame aux oreilles pointues portait un long sarrau de médecin et esquissa un sourire.

— Vous en avez mis du temps, les gars, dit-elle avant d’esquisser un sourire.

— Cassandra !? s’exclama Misaki.

¤*¤*¤

Dix ans s’étaient écoulés sur le monde magique auquel le reste de la Septième Brigade s’était réfugié. Après le départ de Nash et de son petit groupe, Cassandra et Luna avaient pris en charge leur équipe et s’étaient occupées d’agrandir le terrain. Au fil des années, ils avaient découvert des plans dans leurs ordinateurs qui leur avaient permis de recréer Aeglys et tous les bâtiments qui avaient été détruits par les renégats. Elles avaient décidé de tout reconstruire. Graduellement, elles avaient rempli ces villes de toutes les victimes de guerres, réincarnées.

Là où se trouvait autrefois la simple maison de la Septième Brigade, Luna avait reproduit le palais présidentiel de Baldt. Toute la capitale avait été refaite selon les souvenirs de cette dernière et l’aide des plans.

— Je n’en reviens pas… dit Flint, alors qu’il descendait les marches en face de lui.

Ils étaient à l’extérieur et profitaient du soleil de printemps. C’était une douce température que le blond appréciait.

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