137.5 - La fin d'une aventure

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— De cette merveilleuse femme, j’ai eu la chance d’avoir quatre beaux enfants, qui ont changé ma vie, chacun à leur manière. Aujourd’hui, ce n’est non seulement le départ d’un équipage, mais aussi le trente-deuxième anniversaire de mes quadruplés. Pour cette raison, je tenais à vous souhaiter un joyeux anniversaire. Sarah ne pouvait malencontreusement pas être parmi nous, cette après-midi, car elle a dû se rendre de toute urgence dans une communauté au sud de notre ville. Elle m’a demandé de vous transmettre ses adieux.

— Ah, ça explique pourquoi elle n’est pas avec nous, murmura Estelle à son épouse.

— Enfin, pour terminer mon discours, continua Artael. Je tenais, une fois de plus, à remercier nos ambassadeurs pour tout ce qu’ils ont accompli en quelques années. Et un merci tout à fait spécial pour notre chef cuisinier Gabriel, qui nous a livré un excellent combat contre le diable. Merci pour tout, beau-fils.

Athéna passa une deuxième coupe de vin à Artael qui la ramassa en se penchant.

— Je bois donc ce verre à votre santé, mes amis et j’espère que votre aventure dans l’espace sera un très grand succès. Bon voyage à tous !

Il y eut des cris d’acclamations dans la foule et des sifflements, alors que tout le monde célébrait le départ des ambassadeurs. Flint était soulagé de voir que son père ne les avait pas trop ridiculisés dans son discours, bien que la plupart de ses amis fussent embarrassés. Dia n’était pas contente qu’Artael avait oublié de les mentionner, elle s’allongea au sol, et se croisa les pattes.

De son côté, Nash avait remarqué que lui non plus n’avait pas reçu d’éloges. Son frère lui en voulait-il de partir dans l’espace ? Il décida d’aller lui parler, en privé, alors que Cerbère s’approcha de la table où se trouvait Gabriel et son tigre blanc. Le doberman s’assit près d’eux et renifla l’odeur des rouleaux de viandes, derrière lui.

— Dites, Monsieur Markios, fit le chien. Pourrais-je en avoir… s’il vous plaît ?

— Mais avec plaisir, joli toutou, répondit le colosse avant de se tourner vers les assiettes.

Le gros barbu se pencha alors pour lui remettre quelques rouleaux et lui caressa la tête. Il décida ensuite d’aller rejoindre ses amis qui faisaient la fête avec tout le monde. Toutefois, il dut se déplacer plus lentement. Il craignait d’avoir trop mangé.

— Est-il toujours comme ça, votre porteur ? demanda Cerbère à Charlie.

— On s’y fait, tu verras. Il a bon cœur.

— Je vous crois, cher cousin.

Le reste de cette réception se passa dans la joie et la bonne humeur.

Flint était assis sur son banc de capitaine, à bord du Célestia II. Il portait ses vêtements habituels, soit un tee-shirt noir, une chemise rouge déboutonnée et un jean bleu foncé. Son équipage n’avait pas de code vestimentaire strict. Tous étaient libres de porter ce qu’ils souhaitaient, tant et aussi longtemps qu’ils auraient leurs numéros d’identifications dans leurs bagues.

Dia, attachée à sa ceinture, sous la forme d’une épée argentée, était un peu nerveuse à l’idée de repartir dans l’espace. Elle ressentait les vrombissements des moteurs à travers tout le véhicule, alors qu’ils testaient ces derniers.

— Tout est bon, Monsieur Markios, déclara le pilote, en face du jeune homme.

— Avons-nous la permission de décoller ? questionna la copilote.

— Oui. Je vais passer un message par l’interphone, avant, répondit Flint.

Le capitaine prit son micro, relié à son banc et le porta près de ses lèvres.

— Attention, équipage du Célestia II. Ici votre capitaine qui vous parle. Nous allons enfin partir du site de décollage. Je vous demanderais de vous attacher solidement aux sièges de vos salles respectives et de garder des bonbonnes d’oxygènes tout près, au cas où vous en auriez besoin. Le départ est prévu dans trente secondes.

Flint donna le signal à ses pilotes d’élever le vaisseau et ils exécutèrent ses ordres, tandis qu’il ferma son micro. Il y eut une brève secousse. Dia poussa un couinement sonore, elle haletait comme un chien. Pour la calmer, le capitaine mit sa main sur la poigne de son arme. À sa gauche, Gabriel et Randell étaient installés sur des sièges réservés à des passagers, déjà protégés par leurs ceintures.

Le blond se demanda si Estelle et son épouse étaient bien en sécurité dans leur chambre. Celui-ci prit une grande respiration et ferma les yeux pendant une dizaine de secondes. Quand il les rouvrit, le vaisseau avait déjà quitté la mésosphère pour se retrouver dans la thermosphère. La puissance de leurs moteurs était si grande qu’ils filaient dans l’espace, à une vitesse hallucinante.

— Wow, les ingénieurs se sont surpassés ! s’exclama Flint. Quelle vitesse !

— J’ai la tête qui tourne… couina la louve.

— Ferme les yeux, ça passera.

— Facile à dire, tu n’es pas une épée !

Le Célestia vacilla à quelques reprises jusqu’à ce qu’ils soient enfin dans l’exosphère. Ils retrouvèrent un équilibre et flottèrent ensuite sans problème.

— Vérifiez l’état des machines, ordonna Flint aux ingénieurs à sa droite. Dites-moi aussi si tout est bon sur les radars.

— Tout de suite, capitaine !

L’un d’entre eux fit apparaître quelques écrans holographiques au-dessus de sa tête, où ils pouvaient voir plusieurs images reliées au vaisseau, ainsi qu’une carte de l’espace où ils pouvaient voir leur position.

— Tout semble être en ordre, poursuivit le scientifique.

— Très bien, je fais passer un autre message.

Le capitaine activa une autre fois l’interphone et annonça :

— Salut ! C’est toujours moi, votre capitaine. C’est seulement pour vous confirmer que tout va bien de notre côté. Nous sommes à présent dans l’espace et nous survolons la galaxie qui appartient au Saint Royaume. Bienvenue à bord de votre nouvelle demeure pour les prochains mois. Je vous remercie de nous faire confiance lors de ce voyage vers l’inconnu. Notre objectif primaire est de faire un tour au nouveau monde d’Aeglys et nous avons aussi l’intention de visiter la Voie Lactée, ainsi que la Terre. Sur notre chemin, nous risquons de rencontrer toutes sortes de problèmes, mais je suis sûr que tous ensemble, nous réussirons à résoudre ces derniers. Je vous invite donc, pour les prochains jours, à vous familiariser avec les nouveaux membres de notre équipage. C’est tout ce que j’avais dire pour le moment. Vous avez quartiers libres jusqu’à nouvel ordre.

Flint désactiva le microphone, encore une fois et détacha sa ceinture avant de se lever. Dia se transforma en louve, à côté de lui et tituba légèrement. À cet instant, Charlie le tigre blanc entra dans la salle de pilotage afin de rejoindre tout le monde. Celui-ci était accompagné de Shayne et de Nox qui revenaient du réfectoire.

— Joli discours, dit le maître des armes. Tu t’es inspiré de ton père, ou quoi ?

Le blond passa un doigt sous son nez avant de glousser, alors que son mari et Randell se levaient à leurs tours. Rapidement, tous les membres de la Septième Brigade vinrent rejoindre le capitaine dans la grande salle de pilotage. Ils voulaient tous célébrer, à leur façon ; ce décollage était réussi.

— Bravo, Flint, lança Luna qui fut la dernière à entrer. Où va-t-on maintenant ?

— Je l’ignore, répondit celui-ci. Toutefois, il existe de nombreuses planètes dans la galaxie où nous avons trouvé Dickens ; il y avait des ruines d’une ancienne civilisation. Je crois qu’on pourrait commencer notre voyage dans ce secteur. Ensuite, nous irons à la recherche d’Aeglys. Qu’en pensez-vous ?

— C’est toi le chef ! formula Kylie qui s’appuya sur le siège du capitaine.

— Je vais me fier à ton instinct répliqua l’elfe basané.

— En fait, maintenant que tu le dis Shayne, ça te dirait de devenir mon second officier ? J’aurais sûrement besoin d’un coup de main, en temps et lieux, donc…

L’ex-général était pris au dépourvu. Il haussa des épaules.

— Si je fais ça, il va falloir trouver quelqu’un pour s’occuper de l’inventaire du hangar et des armes. Je ne sais pas qui se porterait volontaire…

— Bah, y'a moi ? formula la punk. Je ne peux pas faire grand-chose, dans mon état. Autant me laisser cette tâche. Scottie s’occupera de lever les objets lourds.

— Hé… ! ronchonna son jumeau, qui n’était pas du tout d’accord.

— Très bien, ricana Flint. Dans ce cas, nous avons notre nouveau second ! Gabriel ?

— Oui, chéri ?

— Va nous chercher la meilleure bouteille de champagne du vaisseau et des coupes !

— Tout de suite !

Le colosse sortit alors de la pièce, à pas lents et se dirigea au réfectoire. Il en profita pour frotter son bedon, car il venait de ressentir un coup de pied dans celui-ci. L’un des bébés quadruplés semblait tout aussi excité que lui de vivre de nouvelles aventures. Malgré tout, Gabriel enfin retrouvé un équilibre à sa vie.

Cassandra gloussa, aux côtés de Misaki qui s’amusait à observer les singeries des jumeaux Sanders. Wyatt, Estelle et les autres échangeaient des blagues, afin de les taquiner. Nash trouvait les décisions de son neveu plus ou moins absurdes, mais appréciait déjà l’ambiance qu’il jugeait chaleureuse. Il était fier de lui.

Flint, quant à lui, sourit alors qu’il observait tous ses amis, un à un. Ils avaient tous évolué, chacun à leurs manières et changés au fil des dernières années. Ce fût avec un sentiment de fierté qu’il partait de son nouveau chez lui, la tête haute.

Toutefois, il était loin de se douter que quelques semaines plus tard, sa mère le contacterait pour une toute nouvelle mission. Mais pour quelle raison… ?

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