123.3 - Le premier assaut

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Déjà, le trio put remarquer un homme, ou bien une femme qui portait une cagoule par-dessus son visage. Cependant, c’était une petite personne qui leur lançait des flammes, aussitôt qu’elle les vit. Artael reconnut rapidement le style de combat de son ancienne protégée, la magicienne Luna. Déconcerté, il se souvint de ce qui s’était passé sur le pont.

— Il s’agit d’un clone, dit-il, essayant de garder son calme. L’un des corps disparus des incubateurs. Si j’ai bien compris la gravité de la situation, l’ennemi s’est emparé de vos anciennes carapaces charnelles pour les manipuler…

Estelle grinça des dents quand elle reconnut les formes de son mentor féminin. Elle dressa donc un champ de force autour de Kylie et elle. Déjà, un puissant jet de feu vint les entourer. Le double de Luna ne les laisserait pas partir vivants de ce couloir.

— Nous devons l’éliminer ! réagit Artael.

— Mais t’es fou !? Il s’agit du corps de Luna ! rugît la journaliste.

— C’est faux. Nos véritables corps n’existent plus depuis nos morts respectives. Ce ne sont que des coquilles qui représentent nos âmes angéliques. Luna existe déjà ailleurs.

— Dans ce cas, nos corps d’emprunts n’auront servi à rien ! grommela Kylie.

— Pas vraiment, répliqua l’ancien président. Ceux dans lesquels Athéna vous a réincarnés étaient marqués par les machines du Saint Royaume, afin de vous retrouver plus facilement. Luna a donc frappé deux pierres d’un coup, sans le savoir.

Accablée par les propos d’Artael, Kylie se tourna vers son supérieur.

— Comment ça !? Et c’est maintenant qu’on nous le dit ?

— Elle m’avait envoyé un rapport avant de sortir de la salle des machines, par un messager. Ne vous en faites pas, elle vous en parlera plus tard.

Estelle et son épouse étaient si déconcentrées par les paroles du mage, qu’elles ne virent pas la fissure dans le champ de force. Ce dernier éclata et la petite blonde fut propulsée à quelques mètres de ses camarades. Kylie fit apparaître son bouclier dans sa main gauche et fonça tout droit en direction de la fausse Luna.

Le patriarche de la famille Markios prit une grande respiration avant de lancer une pluie de flèches de lumières en direction de leur ennemie. Le corps possédé s’agenouilla, mais dans une tentative désespérée, essaya de jeter une dernière attaque vers Kylie. La guerrière dévia la boule de feu avec son bouclier et enfonça son épée dans la gorge de son adversaire. L’individue s’effondra à ses pieds. La punk retira le capuchon, ce qui dévoila une chevelure légèrement mauve, avec des teintes blondes.

— Ça veut dire que ces salauds utilisent tous nos corps comme des pantins !? s’exclama-t-elle. Je n’en reviens pas à quel point les dieux peuvent être répugnants.

— Et encore, ils ne savent pas entièrement se servir de vos pouvoirs, remarqua Artael.

Il jeta un regard autour de lui et essaya de repérer d’où venait la source du mal. Au fond du couloir, il ressentit une énergie malsaine et fit signe aux jeunes femmes de le suivre. Estelle n’avait rien de grave, seulement elle était un peu secouée.

Finalement, ils trouvèrent un portail ténébreux, d’où sortaient des démons mineurs à un intervalle de quelques secondes. Le puissant mage s’empressa d’éliminer la source magique, ce qui coupa tout accès à l’ennemi de les rejoindre par ce passage. Estelle et Kylie s’occupèrent d’abattre les bestioles. Artael ne repéra plus rien d’anormal à cet étage, alors il vérifia dans les salles tout près, au cas où il n’y aurait pas des victimes.

Ils finirent par rebrousser chemin jusqu’au premier étage. L’alarme principale s’était arrêtée. Peu à peu, tout semblait revenir en ordre. Cependant, ils entendaient toujours les hurlements du colosse depuis le deuxième étage. Quelques soldats s’étaient rassemblés près des escaliers, en compagnie de Cassandra qui essayait de les calmer.

— Mais que se passe-t-il ?! interrogea Estelle. Pourquoi mon père hurle-t-il comme ça ?

La guérisseuse haussa des épaules.

— Je n’en sais rien, mais il refuse qu’on s’approche de lui pour le moment. Il s’est montré très hostile envers l’une de mes infirmières et ne fait plus que pleurer… Crois-tu pouvoir le raisonner ?

La petite blonde hocha la tête, avant de foncer à travers les soldats qui lui bloquaient le passage. Elle grimpa rapidement les marches de l’escalier qui menait au deuxième étage. La guérisseuse quant à elle, soupira de soulagement.

— Circulez, je vous prie, ordonna cette dernière, d’une manière posée. J’ai besoin que vous alliez me chercher ceux et celles qui ont été blessés par cet incident.

Pendant ce temps, Estelle arriva enfin à destination. Elle vit que Luna s’était appuyé contre un mur. Cette dernière était en train de refermer sa propre blessure, alors que Gabriel pleurait à chaudes larmes, un peu plus loin. La journaliste remarqua qu’il tenait entre ses mains, le corps inanimé de Flint, ou plutôt, son double.

— Oh Flint ! se lamenta le colosse. Pourquoi t’as fait ça… !? Pourquoi t’as essayé de la tuer ?! JE NE COMPRENDS PLUS RIEN !

Estelle soupira et se tourna vers Luna.

— Il est comme ça depuis combien de temps ? demanda-t-elle.

— Depuis une dizaine de minutes…

— Laisse-moi faire. Je vais essayer de le calmer.

— Bonne chance.

Estelle n’avait pas besoin de chance, puisqu’elle savait qu’il ne s’agissait pas vraiment du véritable Flint. Son père était toujours vivant, quelque part.

— OH FLINT ! QUE VAIS-JE DEVENIR SANS TOI !? OUAAAAH !

Ça en devenait presque embarrassant pour la pauvre journaliste qui devait observer son autre figure paternelle, dans cet état. Elle s’approcha finalement et mit une main sur son épaule, afin qu’il prenne connaissance de sa présence.

— Papa, arrête de pleurer, dit-elle. Ce n’était pas lui.

— SI ! C’ÉTAIT MON CHÉRI ! J’AI TUÉ MON BÉBÉ… ! OOUAAAAAAAAH !

Le pauvre ex-golem pleurait tellement que sur son armure métallique, on avait l’impression d’y voir des chutes y couler, comme dans la nature. Estelle roula des yeux et tira l’oreille de son père. Celui-ci grimaça de douleur avant de se tourner vers sa fille, vexé.

— Eh ! Mais qu’est-ce que tu fais ? pleurnicha Gabriel.

— C’était un clone ! insista sa fille. C’est l’un des corps laissé derrière, avant de partir en mission ! Tu comprends maintenant ? Ce n’est pas ton mari ! C’est son double !

— Ah… ah bon… ? renifla le colosse.

— C’est ce que je me tue à te répéter depuis une minute.

Le guerrier bedonnant cessa de pleurer aussitôt, puis posa le cadavre du clone à ses pieds. Il se leva et essuya ses larmes. Estelle lui expliqua alors qu’il s’agissait d’un coup de l’ennemi, qu’ils avaient été victimes d’une embuscade. Tout ceci n’était qu’une déclaration de guerre envers Athéna et ses alliés, d’après elle. Son père opina du chef quand il réalisa qu’elle avait raison sur toute la ligne. Il observa ensuite sa fille s’approcher de la magicienne, afin de l’aider à se relever.

— Donc, nous nous sommes fait avoir… fit Luna. On va devoir redoubler de prudence.

— C’est aussi ce que je crois, répondit la petite blonde. Partons rejoindre grand-maman. Elle pourra sûrement nous en dire plus sur la situation !

Les deux autres approuvèrent cette demande, mais Gabriel hésita un moment. Il posa son regard sur le cadavre de celui qui aurait pu être son mari et ressentit un bond dans sa poitrine. Il avait frôlé l’arrêt cardiaque. Celui-ci espérait, plus que tout, que le véritable Flint n’avait rien de grave et qu’il lui reviendrait sain et sauf. Après tout… il n’avait pas encore eu le courage de lui parler de ce qui le tracassait depuis des mois…

Sans plus attendre, ils partirent tous trois du deuxième étage.

La prochaine phase de la guerre allait bientôt commencer…

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