Chapitre 2

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Mme Clark me présenta mon tout premier contrat de travail. Mon cœur battait plus fort. La pression montait. Et si je n’étais pas à la hauteur de la mission qui m’attendait ? Un instant d’hésitation. Puis, je pris une grande inspiration et signai.

C’était fait. Plus de retour en arrière.

— Bien, maintenant que c’est officiel, nous allons entrer dans le vif du sujet, annonça Mme Clark avec un sourire. Je vais vous présenter les différents services. Ne vous inquiétez pas, vous aurez une fiche pour vous aider à tout retenir.

Elle se leva et m’invita à faire de même avant d’ouvrir la porte de son bureau.

— Le bâtiment se compose de trois étages. Ici, au dernier niveau, vous trouverez sur votre droite le service administratif, et sur votre gauche, les archives ainsi que la radio. C’est ici que sont réceptionnés les appels du 17 avant d’être transmis aux voitures en patrouille.

Alors que nous nous engagions dans la cage d’escalier pour descendre à l’étage inférieur, je jetai un dernier coup d’œil autour de moi. Les couloirs me semblaient immenses, presque labyrinthiques. Je me demandais combien de temps il me faudrait pour m’y repérer sans me perdre.

— À cet étage, reprit Mme Clark en descendant les marches, se trouvent les services spécialisés : la Brigade de Protection de la Famille, la BAC (Brigade Anti-Criminalité), la Brigade des Stupéfiants, et bien d’autres encore.

Je hochai la tête, impressionnée.

— Ce sont eux qui mènent les enquêtes après un dépôt de plainte, précisa-t-elle. Chaque service a son domaine d’expertise et traite des affaires bien distinctes.

Elle s’arrêta un instant pour me laisser assimiler les informations, puis reprit :

— Vous allez vite comprendre comment tout fonctionne ici.

J’avais hâte. Tout ce qu’elle me racontait me captivait. Ce monde inconnu, ces rouages internes que peu de gens connaissaient, c’était fascinant.

— Pour vous donner une idée du parcours d’une plainte, expliqua-t-elle, les victimes peuvent soit se présenter directement à l’accueil, soit pré-enregistrer leur plainte en ligne. Ensuite, elles obtiennent un rendez-vous avec le bureau des plaintes où elles sont entendues. Une fois la plainte enregistrée, elle est transmise au service concerné afin que l’enquête puisse débuter.

Nous atteignîmes enfin le rez-de-chaussée. Mme Clark s’arrêta devant une nouvelle porte.

— Voici l’étage qui vous intéressera le plus, déclara-t-elle. Ici, vous trouverez le bureau des plaintes, l’accueil et le service de police-secours. Ce sont ces équipes avec lesquelles vous serez amenée à travailler régulièrement. Venez, je vais vous présenter à la brigade de garde aujourd’hui.

Elle sortit son badge et ouvrit la porte. Dès que nous pénétrâmes dans le couloir, une odeur âcre me frappa de plein fouet. Je plissai le nez, surprise par cette senteur lourde et désagréable.

— Qu’est-ce que c’est ? demandai-je en me tournant vers Mme Clark.

Elle eut un sourire amusé.

— L’odeur des cellules de garde à vue. Vous finirez par vous y habituer.

Je n’étais pas si sûre de vouloir m’y habituer.

Nous continuâmes d’avancer dans le couloir jusqu’à atteindre une salle animée par le bruit des discussions. Au centre, plusieurs personnes étaient installées autour d’une table, échangeant à voix basse. La pièce était aussi équipée de plusieurs ordinateurs, leurs écrans diffusant des informations en continu.

Derrière l’un d’eux, mon regard croisa un visage familier. C’était le jeune homme qui m’avait accueillie plus tôt dans la matinée.

Il m’observait avec insistance.

Mon cœur fit un bond. Gênée, je baissai immédiatement la tête, sentant mes joues s’empourprer.

Mme Clark demanda l’attention de tout le monde afin de faire les présentations en bonne et due forme.

— Bonjour à toutes et à tous, annonça-t-elle d’une voix claire. Je vous présente Léxie, qui sera au poste d’accueil en binôme avec Laura. Je compte sur vous pour l’accueillir comme il se doit.

Tous les regards se tournèrent vers moi. Mon malaise atteignit son apogée. Je détestais être au centre de l’attention. J’étais plutôt du genre à rester discrète, à me fondre dans le décor sans attirer les regards.

Et comme si la situation n’était pas déjà assez inconfortable, le jeune homme qui m’avait accueillie ce matin passa juste à côté de moi. Il se pencha légèrement et murmura, assez bas pour que seule moi puisse l’entendre :

— Bienvenue, Léxie.

Mon cœur manqua un battement.

Je me crispai, encore plus mal à l’aise. À quoi jouait-il ? Était-ce une simple marque de politesse ou y avait-il autre chose derrière ce regard insistant ? Je n’en avais aucune idée. Mais une chose était sûre : il me troublait.

Mme Clark reprit sa route et se dirigea vers une porte menant directement derrière le comptoir de l’accueil, où se trouvait déjà une jeune femme. Nous patientâmes en silence, le temps qu’elle termine son appel téléphonique, afin de pouvoir faire les présentations.

Cela me permit de l’observer tranquillement.

Elle semblait légèrement plus âgée que moi, avec de longs cheveux bruns et des yeux foncés. Son expression était concentrée, mais quelque chose dans son attitude me donna l’impression qu’elle était plutôt gentille.

J’espérais sincèrement que nous allions bien nous entendre.

Elle termina son appel téléphonique avant de se retourner vers nous. Mme Clark en profita pour faire les présentations.

— Bonjour Laura, je te présente Lexie. Elle sera en binôme avec toi dès cet après-midi. Je compte sur toi pour l’accueillir comme il se doit… mais je n’ai aucun doute là-dessus.

— Enchantée, Lexie. À cet après-midi !

À peine avait-elle terminé sa phrase que des personnes entrèrent dans le commissariat. Laura reprit aussitôt son travail, et Mme Clark et moi quittâmes l’accueil pour la laisser tranquille. Elle m’avait fait une très bonne première impression, et j’avais hâte de commencer avec elle cet après-midi.

En fin de matinée, Mme Clark m’accompagna à la logistique ainsi qu’au service informatique pour récupérer mon badge et mes codes d’accès pour l’ordinateur.

La matinée était passée à une vitesse folle. Il était déjà midi, et je ne m’en étais même pas rendu compte.

Pour ma pause déjeuner, je décidai d’aller à la boulangerie juste à côté du commissariat, histoire de commencer à tester leurs pâtisseries.

Aujourd’hui, j’ai opté pour quelque chose d’assez simple. Je n’avais pas envie de m’aventurer sur un choix trop audacieux. J’ai donc pris un sandwich et un éclair au chocolat.

Assise sur un banc à l’ombre, je mordis dans mon sandwich tout en repensant à ma matinée. Tout s’était enchaîné si vite… Les couloirs immenses du commissariat, les nouveaux visages, l’accueil chaleureux de Laura… et ce fichu garçon qui semblait s’amuser à me déstabiliser. Pourquoi faisait-il ça ? Était-il juste taquin, ou y avait-il une autre raison derrière son attitude ?

Je poussai un soupir et croquai dans mon éclair au chocolat. Peu importe, je finirais bien par comprendre.

Je ne vis pas le temps passer, mais il était déjà l’heure pour moi de retourner au commissariat.

Une fois devant la porte d’entrée, je tapai le code qu’on m’avait fourni et poussai la porte. Je pris mon badge pour accéder au couloir, mais rien ne se passa. Je réessayai une seconde fois… toujours rien.

— Fais chier…

Au même moment, la porte s’ouvrit de l’intérieur. Je relevai la tête et tombai sur le jeune homme de ce matin.

— Lexie, c’est ça ? Moi, c’est Noah. Enchanté, dit-il avec un sourire moqueur.

Je le fixai un instant, légèrement déstabilisée. Noah... Maintenant, je connaissais son prénom, mais je n’avais toujours aucune idée de pourquoi il m’agaçait autant. Peut-être ce sourire suffisant ? Ou juste sa façon d’apparaître toujours au mauvais moment ?

Il enchaîna aussitôt, sans me laisser le temps de répondre :

— On t’a embauchée pour travailler à l’accueil ? Dommage, j’étais sûr que tu aurais fait une excellente assistante… pour aller chercher le café.

Je clignai des yeux, stupéfaite par son culot. Il me fallut une seconde pour réaliser qu’il venait sérieusement de dire ça.

— Si tu veux un café, tu peux toujours aller t’en chercher un, répliquai-je en croisant les bras. Promis, je t’applaudis si tu réussis sans renverser.

Son sourire s’élargit légèrement, amusé.

— J’aime bien ton style, Lexie.

— Et moi pas le tien, rétorquai-je en passant devant lui.

Je l’entendis rire derrière moi. Agacée, je me promis intérieurement de ne pas lui accorder plus d’attention qu’il n’en méritait.

Je ne savais pas encore si Noah allait être un simple collègue agaçant ou un véritable problème. Mais une chose était sûre : il n’avait pas fini de me taper sur les nerfs.

*****

Tu es arrivé(e) jusqu’ici, et ça me fait super plaisir

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La suite arrive vite, reste dans les parages !

— Sacha

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