Quel est le premier livre déposé dans la boîte ?

Un classique de la littérature ?

Un roman de gare longtemps égaré ?

Un best seller à reluquer au temps des selles ?

Un rescapé du pilon ?

Non, mille fois non :

L’heureux élu fut un roman criblé de fautes, commis par un écrivaillon autoédité qui pensait se servir de la boîte pour se faire de la publicité : hélas, son livre ne fut qu’effleuré par les masses sceptiques. On y sentait l’amateurisme, du résumé indigent jusqu’au faux logo : Flammarien. Quant à son thème : un anathème, rien qui ne puisse être lu par le commun des mortels.

Le premier livre, c’est toujours difficile. C’est comme la première sodomie, ça fait mal alors que c’est pas si profond.

L’auteur, qui avait eu le bon goût de ne pas afficher sa trombine syphilitique sur la quatrième, vérifia tous les jours pendant un mois la présence non désirée de son précieux, et finit par l’emporter, en se disant qu’il décuplerait ses chances avec une seconde livrée, une resucée un chouilla mieux branlée qu’il écrivait aidé d’annoteurs fous, sur un site obscur de têtes pensantes - et mal pensantes. Cette fois-ci, ça sortirait de la boîte : après tout, c’était bien sorti de sa boîte à caca !