L'Amour au premier Egard

2 minutes de lecture

Un plantureux garçon, tout en charmes et en muscles, se penche sur moi : j’ai d’abord cru qu’il voulait m’embrasser… mais non.

Délicatement, il a ouvert ma porte, ce qui m’a fait frissonner jusqu’aux rainures de mes parois. Jusqu’à maintenant, je n’avais jamais ressenti ça ! L’émoi, au-delà du moi (j’ai lu ça quelque part, je ne sais plus où. Je trouve ça beau ! Je fonds !)

Ce transport, dont parle les livres, me met dans un état de pamoison telle que j’ai compris d’un seul coup l’intérêt de ces classiques qui me reviennent toujours et même cette engouement pour une littérature rose bonbon, faites de rencontre à couper le souffle : on y baille d’ennui.

On ne peut pas comprendre tout cela quand on a pas vécu le coup de foudre, l’amour au premier regard. Là, Je suis bien ! Trop peut-être ! Je suis amoureuse. Amoureuse à un point où j’en oublie les bouquins qui stagnent dans mon intérieur, cette mission qui ne dépend pas de moi, ce qui fait mon existence.

Oui, je n’ai pas honte de le dire : je lui appartiens tout entière. Embrasse-moi idiot, je murmure. Caresse-moi encore avec tes mains, ou avec le reste…

Mais je m’égare, dans mon propre roman de gare.

Comment le qualifier : un éphèbe, un étalon, un bogosse, un bad boy ? J’en perds les qualificatifs que j’ai appris au fil des pages que j’ai subis.

Hélas, il ne voit pas cet amour que je porte en moi, pour lui seul. Ce qui l’intéresse, ce sont mes livres, et mes livres ne lui plaisent pas. Il les repose un à un, après avoir roulé les yeux d’une façon fort curieuse. Reviendra-t-il ?

Et me voilà prise avec une angoisse indicible : je ressens une cassure, une profonde tristesse que je ne m’explique pas.

Alors je le vois sourire : peut-être perçoit-il ma détresse soudaine ?

Hélas, je déchante vite : ce minet détail avec intérêt l’horrible décoration qui m’habille. J’en ai un peu honte : imaginez la belle Cendrillon qui se présenterait au bal en guenille ?

Un autre sourire, mutin cette fois-ci, se pose sur son visage d’une beauté saisissante.

C’est le moment, supplié-je, embrasse-moi !

Il sort alors une offrande qu’il insère dans mon fondement : Bareback Moutain, par Arnie Poulx : de quoi faire pleurer mes zizis, plutôt que mes yeux endoloris !

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