Au bord du pont des soupirs

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Le soleil commençait à descendre doucement derrière les toits de Venise, teintant le ciel d’oranges et de roses. Marie-Louise marchait d’un pas hésitant, ses pensées tourbillonnant comme les gondoles sur les canaux. Elle avait demandé à Côme de la rejoindre près du Pont des Soupirs, un endroit à la fois chargé d’histoire et d’émotions, parfait pour ce qu’elle avait à lui dire.

Le cœur battant la chamade, elle arriva la première, les mains légèrement moites. Elle s’appuya contre la pierre froide du pont, regardant l’eau calme glisser sous les arches, tentant de calmer son souffle. Chaque seconde qui passait faisait grandir en elle cette urgence douce et terrifiante à la fois.

Puis elle l’aperçut, venant vers elle. Côme avançait tranquillement, un sourire chaleureux illuminant son visage. Quand leurs regards se croisèrent, Marie-Louise sentit une boule se former dans sa gorge.

— Salut, dit Côme en s’approchant. Tu avais l’air… sérieuse. Tout va bien ?

Elle hocha la tête, inspira profondément, puis se lança.

— Je voulais te parler… vraiment parler, Côme. Pas comme avant. Pas juste du projet, ni des cours.

Il la regarda attentivement, son sourire s’adoucissant.

— Je t’écoute.

Marie-Louise joua avec une mèche de cheveux, cherchant les mots justes.

— Depuis un moment, j’ai… enfin, je ressens quelque chose pour toi. Quelque chose de fort. Pas juste de l’amitié. C’est… c’est un mélange de peur et d’espoir, et parfois ça me fait mal, mais je peux plus le garder pour moi.

Elle baissa les yeux, le cœur cognant contre ses côtes.

— Je t’aime, Côme. Je t’aime depuis longtemps.

Un silence s’installa, lourd mais doux, pendant lequel elle sentit chaque battement de son propre cœur.

Puis, il lui prit doucement la main, son regard brillant de sincérité.

— Marie-Louise, je… Je ne m’attendais pas à ça. Mais tu sais quoi ? Moi aussi, je t’aime. Depuis longtemps. J’avais juste peur de le dire.

Le soulagement qui envahit Marie-Louise fut immense, comme si un poids énorme s’était envolé.

— Vraiment ? demanda-t-elle, les yeux brillants.

— Oui, vraiment, répondit-il en serrant doucement sa main.

Le vent léger fit danser quelques feuilles autour d’eux, et Marie-Louise sentit ses doigts se refermer sur ceux de Côme, cherchant à ne plus jamais les lâcher.

Puis, sans prévenir, une gondole passa sous le pont, tirant leur attention vers l’eau sombre. Côme la regarda un instant, puis ses yeux revinrent à Marie-Louise.

— Tu sais, ce pont s’appelle le Pont des Soupirs parce que les prisonniers y soupiraient en voyant Venise pour la dernière fois avant d’être enfermés.

Il marqua une pause, puis sourit malicieusement.

— Mais je préfère penser qu’ici, on peut laisser nos soupirs partir pour faire place à autre chose. À un nouveau départ.

Marie-Louise sentit un frisson lui parcourir l’échine. Ce moment suspendu, entre la lumière qui déclinait et leurs mains serrées, semblait prêt à tout changer.

Mais juste alors, son téléphone vibra dans sa poche, brisant la magie. Elle le sortit, fronça les sourcils en voyant le message, un peu déconcertée.

— C’est… étrange, dit-elle en lisant.

Côme la regarda, intrigué.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

Elle hésita un instant, puis murmura :

— Je crois que ça ne fait que commencer.

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