Ciel gris pour un mardi
Des longs nuages anthracites barrent le visage blanc du ciel. Ils s'étalent, l'assombrissent. Le jour s'en retrouve méconnaissable, presque nuit. Les nuances de gris se superposent, se confondent en certains endroits quand elles se livrent une guerre farouche et parfaitement visible à d'autres. Et le ciel au visage d'ombres, menaçant et attentif, regarde le monde qu'il obscurcit de son humeur. Pourtant derrière cette face tumultueuse, je devine un sourire, aussi discret que la brise qui agite fugacement les branches des arbres encore nues de l'hiver. Un sourire encourageant, bienveillant, que si peu de gens comprennent. Non, eux ils ne jurent que par les "beaux cieux d'été". Ils ignorent que c'est le moment où le ciel est au contraire le plus triste. Un ciel bleu, tout vide, comment peut-il s'exprimer? À travers ma fenêtre, je croise le regard du ciel. Un regard mi-doux, mi-moqueur, aux nuages changeants. Je réponds à son sourire. Non, je ne le trouve pas triste, ni intimidant. Et je me demande comment il sera lorsque la nuit viendra finalement. Quel regard me fera-t-il alors?
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