Voici une petite anecdote pleine d'amertume.
J'étais en séjour au Cap d'Agde, au sein d'un ''Village Vacances'', en compagnie de mes grands-parents. J'avais 12 ans, et je savourais les vacances scolaires, loin du collège, loin de ma campagne profonde.
Il y avait beaucoup d'enfants de mon âge, et des tonnes d'activités pour s'occuper ! Visites guidées, jeux en plein air, quizz... Impossible de s'ennuyer dans ce petit coin de paradis.
Mes journées ne se ressemblaient jamais. J'allais régulièrement à la plage pour bronzer et sauter dans les vagues, mais je passais aussi beaucoup de temps à la piscine. Je fis sa rencontre là-bas
Elle avait de magnifiques cheveux noirs dévalant son dos dans une cascade lisse, des yeux noisettes offrant de doux regards et un sourire enjôleur qui faisait rougir les garçons.
Toujours entourée de copines, elle ne se mélangeait jamais. Avec fermeté, elle repoussait les avances des garçons, les tenant à l'écart.
Un jour, je pus entendre son prénom au cours d'une conversation. Elle s'appelait Julianna. Un prénom digne de son charme.
Etant une fille, j'estimais n'avoir aucune chance avec elle. Pourtant, il arrivait que nos regards se croisent, s'attirent, s'accrochent. Je ne pouvais empêcher mes joues de s'empourprer chaque fois que je l'apercevais.
Nous nous croisions régulièrement, et j'avais toujours le droit à un regard, parfois un sourire. Je voulais lui parler, mais j'étais bien trop timide pour faire le premier pas !
Elle le fit un soir, au cours d'un bal. La grande salle où se déroulaient les spectacles du soir s'était transformée en piste de danse. Assise sur une chaise, je restais enracinée, malgré la musique qui m'entraînait dans son rythme. Juliana apparut alors, les yeux rivés sur moi, le visage déterminé. Elle me tendit la main, et me proposa d'aller danser. Vêtue d'une robe de soirée, elle était sublime. Mon coeur s'emballa. Je perdis le contrôle et refusai, affirmant que je n'aimais pas danser. Cinq secondes pour tout gâcher. Quelle andouille !
Les jours suivants, je remarquai qu'elle m'évitait minutieusement. Il y avait de quoi... Je n'eus plus droit à ses beaux regards, à ses magnifiques sourires. Je dus me contenter de sa distance.
Je voulus l'interpeller, la veille de mon départ, afin de m'excuser, ne pouvant partir sur cette triste note. Je ne trouvai jamais la force de le faire...
Un de mes plus grands regrets...