~ Épilogue ~
Cinq ans plus tard
Angelo DeNil :
Mon cœur bat trop vite alors que j'arpente la pièce de long en large. J'ai envie de hurler, si fort que les vitres trembleraient, comme mes doigts que je n'arrive pas à contrôler.
Je vais le tuer !
Un coup d'œil vers l'horloge m'indique qu'il a très exactement treize minutes et vingt-trois secondes de retard. Quel genre de connard peut daigner se pointer à la bourre un jour aussi exceptionnel, surtout lorsqu'il s'agit de sa journée ? Je vais l'étrangler, si fort que ses yeux saigneront, il s'étouffera dans ses cris et ses larmes. Fulminant, je m'immobilise devant la fenêtre ouverte, sors une cigarette de la poche de ma veste et l'allume en insultant la terre entière.
Mon amour ne serait pas ravi de me voir fumer, il déteste ça et m'incendie chaque fois qu'il sent l'odeur de nicotine imprégner ma peau. J'ai commencé il y a un petit moment déjà, après une phase maniaque, douloureuse et fatigante qui a durée deux semaines. Malgré mon internement qui date désormais de plusieurs années, les exercices et le dosage de mes médicaments qui varie selon les périodes, il m'arrive encore de vaciller lorsque l'angoisse m'étreint. J'ai signé mon premier contrat en maison d'édition – après de longs mois de travail et d'incertitudes – avant ma rechute et mon psychiatre m'a assuré que c'était normal, que le doute, le stress et la fatigue étaient la raison de mon moment de flottement. Depuis, mon premier roman est sorti en librairie et a fait un tabac tandis que le deuxième est entre les mains de mon éditrice et est en phase de relecture et de correction. Si j'ai hésité durant longtemps à sauter le pas, m'imaginant ne pas être à la hauteur, le soutien de Will et de mes proches a été sans failles au point que l'incertitude a laissé place à l'excitation. J'ai essuyé plusieurs rejets qui ont été durs à supporter mais le soleil de ma vie m'a épaulé jusqu'à ce que mon manuscrit trouve sa place. Après mon diplôme de littérature, que j'ai obtenu en deux ans, me voilà auteur de romans dramatiques. Peut-être que mon parcours de vie a influencé mon choix d'écrit, j'ai distillé entre mes lignes les misères et les douleurs que j'ai surmontées pour tenter une guérison d'un nouveau genre. Si un jour, on m'avait dit que j'en arriverais là, j'aurais probablement ri d'un ton dédaigneux. Il faut avouer tout de même que sans l'aide de Rodrigue, à l'heure qu'il est, je serais sûrement encore dans ma maison délabrée, les bras en lambeaux avec une mère toxicomane ou peut-être morte et une petite sœur égarée. Si Will m'a énormément apporté, mon oncle m'a ouvert des portes que je pensais barricadées.
La colère m'étreint encore, malgré le fait que je me sois plongé dans des souvenirs plutôt apaisants. J'ai envie de cogner la tronche d'un connard de coach à l'ego surdimensionné. Comment ma poupée a-t-elle pu s'éprendre de ce crétin au point d'en arriver là aujourd'hui ? J'ai eu énormément de mal à le supporter quand nous étions que de simples lycéens et désormais que nous sommes des adultes responsables, sa désinvolture m'enrage.
La porte de la chambre d'hôtel s'ouvre à la volée, je reste figé, agacé face à la fenêtre et le filtre de ma clope entre les lèvres. Il ne mérite pas que je lui apporte de l'attention, ce connard est en retard le jour le plus important de sa vie.
— Trésor ! s'exclame mon soleil. Écrase-moi ça !
En une seconde à peine, je sens la présence de Will dans mon dos. Sa chaleur m'étreint, son odeur m'enivre au point que je me laisse couler contre son torse. En un râle de désaccord, il attrape ma cigarette et l'éteint dans le cendrier.
— Arrête de fumer, ta peau ne sent plus la même odeur après, murmure-t-il dans mon cou.
— Je suis à bout de nerfs ! Ton connard de pote est en retard le jour du mariage de ma sœur !
— C'est le sien aussi, pouffe Pietro. Et regarde par toi-même, mon ange, comme il est beau.
Ses doigts s'enroulent autour de mon poignet, là où des cicatrices se perdent et s'emmêlent. Je lui lance un regard sombre, lui hurlant silencieusement de ne pas me tirer de la sorte. Il m'a défait de l'étreinte de Will et j'ai envie de le frapper pour ça. Les sourcils froncés, j'examine Judas Bloom de la tête aux pieds. C'est vrai qu'il est classe dans son costume beige et sa chemise blanche. Ses cheveux sont plaqués à l'arrière, dégagent son visage aux traits illuminés de bonheur et ma colère s'amoindrit peu à peu.
— C'est toi le plus beau, contré-je en rencontrant les yeux d'un bleu cristallin de mon amour.
Je pose mes mains sur son veston corail. J'étais sceptique lorsque nous avons choisi nos tenues mais cette couleur lui va à ravir. Elle met parfaitement en valeur ses yeux et sa peau que je souhaite embrasser dans les moindres recoins.
— Et toi, Angelo, tu surpasseras toutes les personnes présentes aujourd'hui. Tu es d'une beauté tragique et magnifique.
Je me dresse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres. Il inspire profondément, les yeux clos et le sourire qui éclaire son visage me fait trembler. Je le désire plus ardemment encore que lorsque nous étions adolescents, son âme et la mienne se caressent et s'étreignent. Elles s'enivrent de la présence de l'autre et se chérissent même lorsqu'elles sont séparées.
William a intégré l'équipe de football de Chicago lorsqu'il était encore étudiant et depuis, sa vie est souvent itinérante. Ses déplacements professionnels sont parfois longs mais mon job me permet de le suivre la plupart du temps. J'écris n'importe où et n'importe quand, dans un avion ou un bus, dans une chambre d'hôtel ou dans notre maison que nous avons acheté l'année dernière. Elle est parfaite, à égale distance de chez ses parents et de ma mère qui a repris une vie stable et qui semble la ravir. Elle est plus rayonnante que jamais.
— Arrêtez de vous câliner devant nous, vous êtes intenables, grimace Judas.
— Ferme-la ! T'es en retard le jour de ton mariage, t'as pas ton mot à dire.
— On était tous en retard ! La circulation est horrible à cette heure de la journée et la cérémonie commence dans trois heures.
— Et nous sommes tous prêts ! Tu remarqueras notre talent ! intervient Rivierra.
— Vos gueules ! Encore heureux que vous êtes prêts, et c'est toi qui te marie, débile ! Will et Pietro sont à l'heure, ils sont même à l'avance de deux heures trente.
Judas roule des yeux en secouant la tête. Je sais que j'exagère, tout est prêt. La salle est magnifiquement décorée, la terrasse est pleine de fleurs colorées et d'une senteur divine, les préparatifs de dernière minute ont été bouclés avec l'aide de ses parents, de ma mère et de mon oncle. Alors, non, en réalité il n'est pas vraiment en retard mais il avait dit être là pour onze heures et il s'est pointé trente minutes plus tard. J'angoisse à l'idée qu'un problème surgisse et vienne ternir le bonheur de Lolita et lorsque les choses ne se déroulent pas exactement comme elles étaient prévues, ça m'enrage. Et m'angoisse...
De l'eau a coulée sous les ponts depuis nos années de lycéens, Judas a fait ses preuves et les sentiments qu'il prétendait ressentir pour ma petite sœur se sont avérés être un amour dévoué et tendre. Ça me fait toujours grimacer d'y songer mais c'est la vérité. Il a renoncé à son rôle de gardien pour succéder à Murray lorsqu'il a pris sa retraite. Il est donc coach dans notre ancien bahut depuis deux ans, pour cette équipe qu'il a aimé et qui a vu grandir des talents exceptionnels tel que le sien, celui de mon Soleil et de Pietro.
Les Lions.
S'il avait pourtant l'occasion d'entrer en équipe professionnelle, il a refusé une offre d'exception afin de rester à plein temps à Chicago pour soutenir Lolita dans ses études de médecine. Pour cela, il mérite amplement de faire partie de notre famille de façon officielle. Malgré la place que je lui accorde, entre nous, cela restera toujours le jeu du chat et de la souris, le dilemme de celui qui remballe l'autre avec plus d'ardeur et de mordant.
— Où est ma future épouse ? s'enquiert-il, le regard brillant d'amour et de fierté.
— Avec notre mère et la tienne, tu n'as pas le droit de la voir pour l'instant.
— Je sais, soupire-t-il, mais elle n'a pas dormi avec moi cette nuit et elle me manque.
Je grimace en imaginant ma petite sœur enlacée dans un lit avec ce crétin. Ils vont se marier, j'ai parfaitement conscience qu'ils ne doivent pas passer leur temps à se regarder dans le blanc des yeux mais pour moi, elle est encore ma poupée, fragile et innocente.
— Arrête de faire cette tête, ricane mon beau-frère, ça fait cinq ans que nous sommes ensemble ! Tu te doutes bien que...
— Va chier, Bloom. Ça m'horripile toujours autant.
— Trêve de bavardages ! intervient Will. Rodrigue nous attend, Trésor. On doit y aller.
J'enlace ses doigts et l'attire vers la sortie. Je jette un regard à Pietro par-dessus mon épaule avant de quitter la pièce.
— Surveille-le, ce fourbe, il serait capable de rejoindre Loli avant la cérémonie.
— À tes ordres, Fossette, je ne le lâche pas d'une semelle !
Will referme la porte derrière nous et m'étreint si fort que je peine à respirer. Pourtant, je n'émets aucune plainte et enroule mes bras autour de sa nuque pour me hisser sur la pointe des pieds.
— Tu m'as manqué, mon cœur, susurre-t-il contre ma bouche.
— Je n'aime pas devoir rester ici quand tu pars.
— Je sais, mais là, c'était un cas de force majeure.
— Ouais, je ne pouvais pas laisser Lolita se débrouiller seule dans un moment pareil. Mais tu sais ce qui me console ? murmuré-je avant d'embrasser doucement ses lèvres.
— Non, mais tu vas me le dire.
— Vous avez gagné ce match ! Je l'ai suivi sur mon téléphone entre deux préparations de tables et tu étais absolument divin sur le terrain.
Une étincelle naît dans son regard alors qu'il dépose un baiser sur ma joue. J'aime son odeur. J'adore sa tendresse. Et par-dessus tout, je revis à chacune de nos retrouvailles. J'ignorais que c'était possible, mais mon amour pour lui ne fait que grandir avec le temps. Nous ne connaissons pas la lassitude des longues relations, ni l'ennui de la routine, parce que chaque jour en sa présence est un voyage que je découvre avec bonheur et émerveillement.
Après un dernier baiser, nous rejoignons mon oncle dans la salle de réception. Il est classe, comme à son habitude, sans un costume sobrement élégant et sa femme, que dire d'elle. Elle est splendide, drapée d'une robe en satin rose pâle.
— Je suis ravie de vous revoir, nous accueille-t-elle avec chaleur.
— Nous de même, Nathalia. Tu es éblouissante, la complimente mon amour.
Elle nous étreint à tour de rôle puis s'éloigne en faisant danser sa longue chevelure brune. Elle n'est pas très loquace, reste souvent silencieuse et en retrait de la foule mais sa beauté fait en sorte qu'elle ne passe jamais inaperçue. S'il y a quelques années, j'avais horreur des contacts humains, j'ai appris à les apprécier avec le temps. Avec modération, certes, et seulement avec un cercle réduit mais je ne suis plus si fermé qu'auparavant, au plus grand bonheur de mes proches.
— Quelle classe, fiston ! Je vais demander au photographe de ne pas te louper, c'est plutôt rare de te voir si apprêté ! me gratifie Rodrigue.
— Que veux-tu, ce n'est pas tous les jours qu'on guide sa sœur jusqu'à l'autel !
Après des échanges rapides, il nous remet à Will et moi, le planning des toasts et la liste des musiques choisies pour nos discours. Ma lolita passera une journée d'exception et absolument rien ne viendra gâcher ce moment, j'en fais le serment.
Alors que je m'apprête à quitter la salle afin de relire mon discours une ultime fois avant la récitation, je suis stoppé dans ma lancée. Happé par un nuage blanc et virevoltant.
— Oh ! Pardon, mon Lolo, je suis un peu à...
— Mon Dieu, Lolita ! m'exclamé-je en la stabilisant. Si ce crétin de Bloom ne pleure pas en t'apercevant, je lui arrache les yeux !
— Angelo ! me réprimande une voix douce qui me fait automatiquement sourire. Surveille ton langage, tu veux.
Sans lâcher Loli, je pivote vers notre mère qui se dresse sur des talons de dix centimètres. Sa beauté m'émeut, elle est plus rayonnante que jamais.
— Maman, vient par-là, l'invité-je en ouvrant un bras.
Elle se glisse contre mon flanc, pose un baiser sur ma joue tandis que Loli peine à se faire une place avec sa robe de princesse. Mon cœur s'emballe de bonheur, je suis émerveillé par la beauté des deux femmes de ma vie.
— Tu es magnifique, ma poupée. C'est à couper le souffle !
Will acquiesce avec vigueur, un sourire éblouissant sur les lèvres.
— Attendez ! Il faut immortaliser cet instant, vos expressions, elles sont si tendres que je ne peux pas laisser passer ça !
Mon amour darde son téléphone face à nous en nous intimant de ne plus bouger. Un bras autour de la taille de ma mère et les doigts enlacés à ceux de Loli, je souris, les larmes aux yeux.
Jamais je n'aurais pu imaginer atteindre un tel degré de bonheur, et pourtant, rien ne pourrait être plus beau que cet instant suspendu dans le temps. Ma mère est en pleine santé, épanouie et belle. Lolita est radieuse en futur mariée, pleine de grâce et de douceur au point que mon cœur déborde d'amour.
— Votre père serait si fier de vous, mes bébés, nous susurre abruptement maman. Je vous aime vraiment très fort.
Le regard de Lolita se voile de larmes de gratitude tandis que je caresse avec lenteur le visage de celle qui nous a fait vivre l'enfer pour finalement nous ouvrir les portes du paradis.
Les erreurs passées ne sont pas effacées mais les plaies sont pansées. Bérénice a su reprendre sa vie en main, avec de la patience, du courage et beaucoup de détermination et la voilà plus merveilleuse encore que dans mes souvenirs d'enfants.
— Ne me fais pas pleurer, maman ! Je vais gâcher le travail de la maquilleuse, renifle Loli.
— Tu es pétillante dans n'importe quelle situation, la rassure Will en embrassant son front. Je suis heureux d'être témoin de ton bonheur. Tu es devenue une jeune femme très forte.
♣ ♥ ♠ ♦
La cérémonie a été à la hauteur de toutes nos espérances. Lolita et Judas se sont dit oui dans l'amour et la joie. L'alliance glissée au doigt de ma poupée est aussi étincelante que le regard qu'elle pose sur son époux. Le bonheur les étreint, un sourire éblouissant épouse leurs lèvres et enjolive leurs yeux émerveillés. Ils sont beaux, je ne peux le nier. Judas a versé des larmes à l'arôme d'amour et de tendresse, tandis que Loli a finalement fait couler son maquillage lorsqu'elle a approuvé cette union, d'une voix vibrante d'émotions.
Dans un coin de la salle, un verre de champagne à la main, j'admire ma famille, mes amis, qui respirent la bonne humeur. Je me suis mis en retrait pour profiter de l'instant, de ce spectacle qui me fait sourire et réchauffe mon cœur resté de glace bien trop longtemps. Les années se sont écoulées et même si des difficultés se sont dressées sur notre chemin, le bonheur nous a souri et nous nous sommes épanouis. Tous à notre manière, tous avec des projets et rêves différents, mais avec la même détermination. Aujourd'hui, c'est avec émotion que je peux affirmer que nous avons réussis à aller de l'avant, que nous sommes parvenus à construire notre vie sans plus se soucier des erreurs passées. Nous ne les oublieront jamais, elles font partie de nous, elles nous ont faits grandir, elles nous ont forgés, mais elles sont désormais guéries et tapies dans nos souvenirs. On les remémore parfois, on en discute autour d'un repas ou lors d'un instant de fragilité, en se disant que le pire est désormais derrière nous et que l'avenir nous ouvre ses bras.
— Qu'est-ce que tu fais tout seul, Lolo ? m'interpelle ma Rose adorée.
— J'ai pris cinq minutes pour réaliser que cette journée n'est pas un rêve.
Elle vient se blottir contre moi, le menton posé sur ma poitrine pour m'observer.
— Lolita Bloom, ça sonne plutôt bien.
— Je vais avoir besoin d'un peu de temps pour m'y habituer, souris-je en passant l'index entre les mèches de son épaisse frange.
— Si tu savais comme je suis heureuse de faire partie de ta vie, murmure-t-elle en me caressant d'un regard doux.
Ses mots me laissent un instant hébété mais m'apporte un sentiment de fierté et de contentement que je ne peux dissimuler.
J'incline la tête vers la sienne et souris en l'enlaçant plus fortement. Elle couine et pouffe de rire.
— C'est moi qui suis heureux de t'avoir, ma belle Rose. Merci de ne m'avoir jamais laissé tomber, d'avoir été là dans les bons et les pires moments. Merci d'avoir supporté mes éclats de colère, d'avoir essuyé mes pleurs et de m'avoir accepté tel que je suis.
Une larme roule sur sa joue, alors qu'elle se dresse pour embrasser la commissure de mes lèvres.
— Je t'aime, Angelo.
— Qu'est-ce que j'entends ? intervient Will d'une voix faussement outrée.
— Toi aussi je t'aime, Willy ! Ne sois pas jaloux, s'amuse Roselyne.
— Je préfère ça ! Maintenant, ma chère Rosie, me laisserais-tu te voler ton ami pour une danse ?
— Seigneur ! Tu n'as pas peur ! Protège tes pieds !
Je m'apprête à répondre mais elle s'éloigne déjà dans un éclat de rire. Je lève les yeux au ciel, puis délaisse ma coupe de champagne pour apporter toute mon attention à mon soleil.
Une main sur mes reins, il me guide sur la piste de danse. La musique est douce et nous emporte dans un slow qui échauffe mes joues.
— Comment tu te sens ? s'enquiert-il en effleurant mon nez du sien.
— Le stress est retombé, je suis comblé.
— Cette journée est parfaite, à un détail près.
Les sourcils froncés, je l'interroge du regard. J'ignore de quoi il parle, tout semble pourtant magistral.
— Je t'aime, Trésor, tu le sais, n'est-ce pas ?
J'acquiesce lentement, le cœur désormais au bord des lèvres. Son expression a changé, elle est passée de joviale à sérieuse et grave en l'espace d'une seconde.
— Que se passe-t-il, Will ?
— Dans quelques semaines, ça fera six ans que tu partages ma vie.
— Je le sais oui, comment pourrais-je oublier ?
— On a traversé des moments difficiles.
Mon cœur rate un battement, je ne comprends toujours pas où il veut en venir.
— Oui..., soufflé-je, tremblant, c'était ma faute, et je suis désolé. Mais Will, tu m'inquiètes. Je n'aime pas ce regard.
— Je ne suis pas très doué pour ce genre de choses alors, ne m'en veux pas s'il te plaît.
L'angoisse m'étreint, puis s'efface rapidement lorsque mon Soleil sourit doucement. Son regard s'éclaircit alors qu'il attrape ma main pour la poser sur sa poitrine. Son cœur bat puissamment, son souffle se saccade tandis qu'il dépose un baiser chaste et trop court sur mes lèvres.
— Je veux passer le reste de ma vie à tes côtés, murmure-t-il à la hâte.
Le sol semble se dérober sous mes pieds, mes jambes se fragilisent au point que Will est contraint de me soutenir. Une chaleur brutale se répand dans mes veines jusqu'à m'étourdir.
— Quoi ?
— Épouse-moi !
~ FIN ~
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