Chapitre 33 : To bi or not to bi ?

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L’heure du début des festivités approchant, Manon-Tiphaine et Clara s’isolent dans leur chambre pour enfiler leurs tenues de soirée. Mais avant de commencer leurs préparatifs, elles profitent d’être enfin seules dans leur alcôve pour s’adonner à une pause câline. À peine Manon-Tiphaine sort-elle de la douche que Clara prend les devants et la pousse sur le lit encore toute mouillée. Elle ouvre les pans de son peignoir et se jette sur son sexe fraîchement épilé.

— Hum, j’adore quand t’es toute douce comme ça...

Sa langue passe et repasse sur la peau satinée des lèvres gorgées de désir. Elle lèche son point sensible, de plus en plus gonflé, et le titille plus vite, à la demande de sa petite amie. Manon-Tiphaine entoure la tête de sa partenaire de ses cuisses musclées et bouge en rythme, alanguie, augmentant peu à peu la force de son plaisir.

— Lèche-moi plus.

— Comme l’autre fois ?

— Ouais...

Clara s’exécute et dirige sa bouche plus bas, avant d’ensaliver la zone sans répit. Puis, elle tourne autour de l’anus glissant avec la pulpe de son pouce pendant qu’elle retourne s’occuper de sa principale zone érogène. Rapidement, Manon-Tiphaine, emportée par cette combinaison gagnante, décolle vers d’autres sphères. Clara attend la fin des spasmes révélateurs de sa jouissance pour remonter vers elle et l’embrasser.

Après être redescendue, Manon-Tiphaine invite Clara à se mettre à quatre pattes et attrape son vibro.

— J’ai envie de te pénétrer, lui souffle-t-elle à l’oreille.

— Fais-le en t’occupant de moi, je vais venir direct.

Bonne élève, Manon-Tiphaine s’allonge sous elle, au niveau de son intimité et, tout en insérant l’objet dans les chairs tendres, la butine sans relâche. Le jus de son sexe fait glisser l’engin sans difficulté. Clara demande plus de puissance, plus de profondeur, plus de sensation... Sa partenaire change la taille de l’objet et, tout en manipulant la verge en caoutchouc, continue de titiller son point sensible. Les va-et-vient du pénis qui la transperce font grimper la jeune fille plus vite que n’importe quelle autre technique. Sous la langue habile de sa petite amie, elle exulte bruyamment un orgasme puissant.

À présent nues et lancées toutes les deux, elles se frottent l’une à l’autre, poitrines tendues et sexes lisses et mouillés. Il ne leur faut que quelques dizaines de secondes pour que la pression qu’elles exercent l’une sur l’autre ne fasse effet. C’est presque simultanément qu’elles ressentent une seconde jouissance libératrice. Lorsqu’elles ont fini de s’adonner à ces plaisirs, elles restent un certain temps enlacées tendrement. Puis, voyant l’heure tourner, elles se font violence pour quitter leur couche, pourtant si tentante.

Les adolescentes s’installent ensemble face au miroir de la grande coiffeuse et entreprennent un relooking dans les règles de l’art. D’ordinaire plutôt naturelle, Manon-Tiphaine décide de suivre les pas de sa petite amie pour se faire un look digne de la fête mémorable qui s’annonce. Aidée de cette dernière, elle réalise un smoky eye qui met en valeur ses yeux bleus, hérités de sa mère. Celle-ci n’est d’ailleurs pas invitée à sa soirée. Manon-Tiphaine n’a pas souhaité l’y voir, ni son nouveau mari, Loïc, le beau-père qu’elle doit supporter deux semaines par mois. Tous les deux n’auraient fait que débiner tout le monde, comme à leur habitude. Elle ne voulait pas que leurs mauvaises ondes gâchent la bonne ambiance créée par Richard. Son père enfin sorti de prison, elle peut désormais reprendre le cours normal de sa vie et cette soirée inaugure le retour de la légèreté dans son foyer.

Ce soir, elle a envie de profiter à fond pour oublier ces deux derniers mois de galère et n’hésitera pas à se lâcher en toute impunité.

Tandis que Clara la coiffe, Manon-Tiphaine se confie.

— Je le trouve vachement renfermé, quand même, le fils de mon père...

Malgré leur première rencontre réussie, sous la houlette de Richard, les deux enfants d’Erwann sont encore des étrangers l’un pour l’autre. Et même si elle n’a rien contre lui, l’adolescente n’a pas vraiment accroché à la personnalité de son demi-frère, assez distant au premier abord. Cependant, elle souhaite apprendre à le connaître davantage et désire lui laisser une chance de lui faire meilleure impression. En attendant, au lieu de parler de lui en le qualifiant de frère, elle l’évoque toujours sous l’appellation du fils de son père, ce qui en dit long sur sa difficulté à l’intégrer au sein de leur clan.

— Je sais pas, répond Clara en haussant les épaules. Il connaît personne et personne le connaît. Mais il est beau en tout cas.

— Normal, il ressemble à mon père.

— En plus jeune. En vachement plus jeune. Ton père est vieux.

— N’importe quoi, 41 ans c’est pas vieux.

— Ben je préfère le plus jeune, j’y peux rien.

Manon-Tiphaine se tourne vers elle, étonnée :

— Attends, t’es en crush sur lui ou quoi ?

— Nan, c’est juste que je le trouve sexy, c’est tout.

— Sexy ? Ah, arrête, t’es dégueu, c’est le fils de mon père, c’est ma famille !

— Ben, pour moi, c’est juste un mec, donc ouais je le trouve sex. J’ai maté son boule, crois-moi qu’il est opé.

Dans le miroir, Manon-Tiphaine affiche une moue chafouine qui, selon elle, la rend très moche. Elle essaie aussitôt de l’effacer en se forçant à sourire.

Voilà, beaucoup mieux.

— Faudra quand même que tu te décides un jour à savoir si tu aimes les meufs ou les mecs.

— Pourquoi ? rétorque Clara en terminant le chignon Bun qu’elle lui fait au sommet du crâne. J’ai pas d’obligation, je peux être attirée par les deux. Tu m’as bien dit que, plus jeune, tu étais en kiff sur le meilleur ami de ton père, le motard. J’ai oublié son prénom.

— Quentin ? Ouais, il est carrément beau gosse. Brun aux yeux bleus, tatoué, humm... une bombe. Mais alors, question mentalité, il vaut pas une cacahuète. Zéro pointé.

— N’empêche qu’il t’a plu. Toi aussi t’es attirée par les deux sexes. On s’en fout de savoir avec qui on couche, tant qu’il ou elle nous plaît, non ?

— J’avoue. J’aimerais bien essayer des fois avec un mec, voir ce que ça fait.

Manon-Tiphaine n’a jamais autorisé sa petite amie à la pénétrer avec un doigt ou un objet. Elle a toujours pensé que si elle devait perdre vraiment sa virginité, cela ne pouvait avoir lieu qu’avec un homme.

— Heu... nan, t’es à moi, ma belle, oublie, s’esclaffe Clara. Le jour où tu me trompes, ce sera fini entre nous.

Clara lui dit cela en la regardant dans le miroir, sourcils froncés, comme un avertissement. Pourtant, depuis quelques temps, Manon-Tiphaine a d’autres envies, d’autres désirs, que ceux qui l’ont animée jusqu’ ici et se demande comment elle pourrait les assouvir sans perdre sa petite amie qu’elle aime profondément.

À part mentir et la trahir, elle ne voit pas d’autres solutions...

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