Chapitre 36 : Le travail bien fait

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Lorsque les deux hommes reviennent vers Gwendoline et Anthony, presque côte à côte, ils sont ruisselants. Après avoir embrassé sa compagne, Erwann passe la manche de sa chemise sur son front pour essuyer la sueur qui dégouline sur ses tempes. Sous l’œil discrètement inquisiteur de son amant, Richard en fait autant en attrapant les pans de la sienne pour éponger la transpiration qui lui brûle les yeux. Anthony en profite pour reluquer ses abdominaux saillants.

— Putain Bud, t’es con ! Je suis obligé d’aller me changer maintenant ! se plaint Erwann en ricanant.

Essoufflé, il s’évente le torse et le ventre en secouant le tissu de son haut.

— Moi aussi ! s’esclaffe son acolyte. T’as une chemise à me passer ? La mienne est trempée.

— Viens, on va chercher ça là-haut.

Richard hoche la tête d’un air entendu et le suit. Avant de s’éclipser à l’étage, il n’omet pas de faire un très léger signe en direction du fils de son meilleur ami. Ce dernier le traduit aussitôt par : je reviens, tiens-toi prêt.

Au même moment, avant que les deux amis d’enfance ne disparaissent au premier, Gwendoline attrape le bras de son homme et lui glisse à l’oreille :

— Change-toi si tu veux, mais je t’interdis de te laver.

Elle lui décoche un regard éloquent qu’il assimile aussitôt à un ordre et se met à rire.

— Tu veux que je sente le mâle ? murmure-t-il à son tour.

— Arrête de m’exciter.

— Oh non, au contraire. Quand tu vois Bud redescendre, rejoins-moi là-haut.

Il lui fait un clin d’œil et elle opine du chef en pensant que Manuella sera mise à contribution pour leur permettre de s’octroyer quelques minutes en tête à tête dans leur chambre. L’idée de cette parenthèse sexy l’émoustille au plus haut point. Voir Erwann se démener sur la piste de danse a réveillé ses envies coquines qui n’étaient, de toute façon, pas parties bien loin.

Lorsque Richard réapparaît au rez-de-chaussée, elle grimpe à l’étage, avec la complicité de Manuella qui la traite au passage de chienne en chaleur. Gwendoline acquiesce, le regard concupiscent. Elle reconnaît volontiers qu’elle n’est plus elle-même depuis le début de sa grossesse, mais alors, depuis la sortie de son homme, son corps est en feu.

Elle retrouve Erwann dans la salle de bain. Il est en train de se passer de l’eau sur le visage, torse et pieds nus. Il l’accueille avec un sourire complice, digne d’un rictus de gourmandise. Elle referme la porte derrière elle, étouffant le bruit de la musique qui leur parvient jusqu’ici. Puis tourne la clef et s’avance vers lui pour goûter sa bouche humide. Sans un mot, il l’installe sur le marbre froid, entre les deux vasques. Son regard intense planté dans le sien, il soulève la robe qu’elle a choisie pour ce soir, courte mais ample au niveau de la taille. Elle a opté pour cette tenue « camouflage », juste avant le coup d’envoi de la soirée, après une rapide douche. Son corps sent encore le savon à l’amande qu’elle utilise. Il caresse ses bas en dentelle, différents de ceux qu’elle portait dans la journée, mais tout aussi affriolants.

— Je vois que tu as toujours envie de me rendre dingue, dit-il en attrapant les côtés de sa culotte.

Elle bouge ses fesses pour qu’il retire le sous-vêtement. Celui-ci atterrit sur le carrelage.

— Pas autant que tu as essayé de me faire disjoncter en te déhanchant sur la piste de danse.

— Ça t’a plu ?

— Si ça m’a plu ? rit-elle. J’ai cru que j’allais me jeter sur toi pour te dévorer.

— Je n’avais pas du tout envie de me donner en spectacle, mais je suis ravi que cela t’est stimulée...

Tout en susurrant ses paroles, il déboucle sa ceinture et laisse tomber son pantalon à ses pieds, puis le pousse plus loin sur le sol brillant. Il ne lui reste que son boxer et son bracelet électronique.

— Je n’en avais pas besoin, affirme-t-elle en glissant ses mains sur son torse moite.

— Pas plus que je n’ai besoin de ces bas pour te désirer.

— Vire ton caleçon.

Elle l’attrape par le cou pour l’embrasser, avant de le relâcher pour qu’il s’exécute. Ce qu’il fait avec un grand sourire.

— C’est toi qui veux me dominer ce soir ? plaisante-t-il. Tu me donnes des ordres...

— J’attends les tiens mais ils tardent à venir, rétorque-t-elle en plantant ses prunelles émeraudes dans ses yeux noisette.

Après un instant d’hésitation, le temps de déglutir et de se faire violence, il annonce :

— Écarte les cuisses.

Hum, Monsieur se lâche, voilà qui devient intéressant...

Le sourire de Gwendoline s’élargit de plus belle quand elle ouvre les jambes davantage, l’invitant à se coller contre son intimité. Ce qu’il fait sans tarder, le regard incandescent. Il sait ce qu’elle veut de lui et s’oblige à jouer le jeu. Un jeu qui lui plaît, qui plus est. De sa voix grave, il demande :

— Tu veux que je te fasse l’amour ou que je te baise ?

— Tsssss... pas de questions.

— Alors je vais te baiser, déclare-t-il avec un léger sourire.

Une onde électrise l’échine de sa partenaire. Il lui attrape les fesses et la fait glisser sur son sexe, puis s’enfonce en elle profondément. Elle gémit de cette intrusion espérée, les bras autour de son cou. Il l’embrasse à perdre haleine, tout en la pénétrant plus fort. C’est la première fois qu’il se montre aussi directif envers elle mais, de toute évidence, c’est ce qu’elle désire ce soir, car elle en redemande. Leur corps-à-corps est intense, plus long que leurs effusions de l’après-midi et se termine en apothéose par l’éjaculation d’Erwann. Bien qu’elle ait pris son pied durant cette étreinte sauvage, Gwendoline n’a pas encore joui. Erwann le sait. Il la connaît suffisamment pour ne pas se voiler la face. Cette position, bien que très excitante, ne lui permet pas de la caresser comme il le faudrait pour que cela arrive. Reprenant son souffle, il s’excuse d’avoir terminé avant qu’elle n’ait eu la même chose, ce qui la fait rire :

— Tu crois vraiment qu’on réussira à jouir tous les deux à chaque fois que l’on fera l’amour ?

— Je n’aime pas être le seul à prendre du plaisir.

— J’ai pris du plaisir, réplique-t-elle en souriant.

— Je sais, mais tu n’as pas eu d’orgasme. Pas encore en tout cas.

Et je compte bien y remédier...

Il lui embrasse le cou tandis que sa main se glisse vers son entrejambe humide. Elle rejette la tête en arrière, s’allongeant à demi sur la pierre froide. Il continue plus au sud. Alanguie sur les coudes, elle relève le visage et regarde Erwann tirer le bas de son corps jusqu’au bord du meuble. Alors qu’elle a la moitié des fesses dans le vide, les bras de son homme soulèvent ses cuisses, qu’il pose sur ses épaules tatouées. Tout en la fixant de son regard intense, il fait glisser sa langue sur son point sensible. Très sensible. Elle se mord les lèvres et s’abandonne à ses talents d’expert en la matière. Il ne lui faut pas longtemps pour se laisser envahir par un orgasme salvateur, qui la libère de la tension sexuelle qui s’est emparée d’elle depuis le spectacle de danse.

Erwann continue de lécher en douceur son sexe palpitant, recueillant le fruit de ses efforts, savourant le goût de sa victoire...

Maintenant, il peut la laisser redescendre avec la satisfaction du travail accompli.

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