Chapitre 56 (Chapitre Dernier)

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Ecrit en écoutant notamment : Vortek’s – End of Time [Acid Techno]


— C’est génial ! Mais faut que tu saches que ça réveille quelques instincts bestiaux chez moi ! dis-je en mimant un félin qui s’approche de sa proie, toutes griffes sorties.

Il me sourit largement, satisfait que je partage ses envies, et m’intime de l’attendre un instant en bas. Il court vers sa chambre et en revient quelques secondes plus tard, en me lançant un objet que je rattrape par pur réflexe sans avoir pu l’identifier en plein vol.

Je n’ai pas besoin de l’inspecter très longtemps pour sentir une vague de chaleur me balayer le visage. Aie, je crois que c’est le bon soir… et il a l’air chaud bouillant ! En effet, il semble guetter ma réaction, et je distingue un regard inquiet mais compréhensif lorsque je parviens enfin à détacher mon regard du paquet de préservatifs.

— Oh, je pensais que ça te ferait plaisir ! Mais on a tout de notre temps si tu veux, j’ai pas envie de te brusquer…

— Si si, je suis chaud ! C’est juste que j’ai vraiment beaucoup de mal à réaliser ce qu’on va faire ce soir ! Il y a trois mois, je pensais même pas pouvoir sortir avec un mec…

— Tu sais, moi non plus…

— Ouais, mais c’est pas pareil, t’as déjà un minimum d’expérience !

— Peut-être, mais c’est tellement différent quand t'as un gars en face de toi ! T’es pas forcément plus intimidé que moi !

— Ouais, c’est vrai… enfin, tout ça pour dire que même si j’ai l’air un peu tendu, j’ai vraiment super envie que tu me fasses l’amour ce soir !

— Ahhh ! Pas si farouche que ça, en fait, le Michaël, c’est ça qu'on aime ! Mais pour l’instant, on va se faire à manger, parce que je meurs de faim ! Et puis, il faut bien prendre des forces pour cette nuit !

Je rougis, et me mords les lèvres compulsivement, imaginant déjà ce qui peut suivre…

— Des pâtes, ça te va ?

— J’en ai déjà mangé ce midi, mais vas-y, on ne va pas se compliquer la vie ! Et faut bien que je me prépare à ma vie d’étudiant après la Terminale !

Je le regarde faire, émerveillé par chacun de ses mouvements, par ces gestes auxquels on ne prête jamais attention en temps normal...

— T’as l’air bien concentré ! Je n’ai pas la bonne technique pour mélanger les pâtes ?

— Si, t’es… parfait !

Pendant que nous assouvissons notre faim en engloutissant le plat de pâtes comme des morfales, je repense à mon frère et demande à Morgan :

— Margaux Schmitt, ça te dit quelque chose ?

— Bah bien-sûr, c’est une super amie du collège ! D’où est-ce que tu la connais ?

— Ah c’est pas moi, c’est mon frère ! J’ai cru comprendre qu’il la trouve plutôt très charmante…

— Et il t’envoie m’en parler parce qu’il a peur de l’aborder directement ! Haha, tu peux lui dire qu’elle préfèrera sûrement qu’il aille se frotter directement à elle. Elle adore avoir affaire à des mecs audacieux ! Moi, j’ai jamais rien tenté, on se connaissait trop bien…

— D'accord, merci du conseil en tout cas !

Nous débarrassons nos assiettes à la va-vite et il se dirige vers son salon en me lançant un défi :

— Viens, on va faire quelques parties de FIFA 15 ! Je te laisse t’entraîner quelques matchs, et après, quand tu seras chaud, on en fera un où le vainqueur pourra disposer de l’autre comme il veut ! Enfin, tant que tu ne me violes pas sauvagement par terre !

— Rhoo c’est pas très équitable tout ça, tu sais bien que tu vas me battre ! Je joue pas très souvent… mais j’avoue que ça me dérange pas de te laisser diriger un peu les opérations !

J’essaie de m’appliquer, mais je prends des roustes à chaque fois… 4-0, 5-2, 3-1… Il a de la pratique, ce bougre de Morgan! Sachant que je n’y arriverai de toute façon jamais, je lui signale que je suis prêt pour son défi. Et évidemment, n’étant malheureusement pas subitement frappé d'une grâce surnaturelle, la partie se termine sur le score cuisant de 7-1. J’ai l’impression qu’avant, il s’échauffait juste les pouces! Et ne croyez pas que j’ai vraiment réussi à marquer un but, il m’a gentiment laissé sauver l’honneur tout à la fin…

Nous montons enfin à l’étage, et avant toute chose, nous décidons de prendre une douche ensemble : on a finalement beaucoup marché cet après-midi ! L’expérience se révèle encore plus agréable que lorsque nous nous étions savonnés ensemble juste après avoir fait l’amour la première fois.

***
Nos deux personnages font l'amour de manière passionée

***

Nous mettons quelques minutes à reprendre nos esprits, mais savons pertinemment que nous serons de nouveau prêts à l’action dans quelques dizaines de minutes ! Pendant l’instant merveilleux qui suit notre premier rapport "complet", il me caresse l’épaule, et me dit :

— Allez, je vais quand même te montrer la vraie surprise…

— Hein ? Parce que me faire l’amour c’était une fausse surprise ?

— Non, je veux pas dire ça, mais j’ai encore mieux ! répond-il avec, me semble-t-il, un surplus d’émotion dans sa voix.

Il tend le bras pour attraper quelque chose sous son lit, et en ressors un morceau de papier.

— Tu sais, hier, il y a une bonne occasion qui s’est présentée, et j’ai pu dire à mes parents qu’on sortait ensemble tous les deux !

Je suis totalement déconcerté par son initiative plus que téméraire, et attends la suite avec impatience.

— Je pense qu'ils avaient besoin de prendre un peu de recul, alors ils n’ont pas fait de longs commentaires, par contre, ce matin, en me levant, alors qu’ils étaient déjà tous les deux partis travailler, ils m’ont laissé ce mot sur la table de la cuisine :


Bonjour Morgan !

Ce soir nous sommes invités chez nos amis de Haguenau, et tu les connais, comme la soirée risque d’être arrosée, nous ne prendrons pas le risque de rouler dans la nuit. On te laisse donc la maison jusqu'à demain, et comme ce sont les vacances, profite bien avec ton amoureux ! C’est vraiment un mec bien.

Tes parents qui t’aiment.


J’ai envie de pleurer de joie devant ces quelques lignes écrites au verso d’une enveloppe, tant je redoutais la confrontation de ses parents à la réalité de notre relation. Je savais que j’avais fait plutôt bonne impression, mais de là à imaginer ça…

Plus que jamais, je me sens terriblement amoureux de mon milieu de terrain, et viens l’embrasser tendrement en déposant doucement le papier sur sa table de nuit.

FIN

MERCI ENCORE À TOUS MES LECTEURS ! À BIENTÔT !

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