Courses épiques.
Fruits et légumes…
Je ne sais pas si c'est parce que je n'ai pas vu mon amant depuis quelques jours mais j'ai de drôles de pensées qui me viennent des derniers temps.
Tenez, tout à l'heure je suis allée faire quelques courses pour remplir mon réfrigérateur.
Dès l'entrée, au rayon fruits et légumes, j'entends une voix masculine dire :
« Cette jolie frisée, je me la mangerais bien ce soir »
Surprise, je me retourne et me retrouve face à un jeune homme, vingt-cinq ans environ, qui montre une salade à sa copine...
Je parie que j'étais aussi rouge que les tomates qui se trouvaient juste à côté !
Me trouvant idiote, je file vers les fruits.
« Oh, de bien chouettes melons vous avez madame ! »
Une douce voix qui s'adresse à la vendeuse, pas à moi...
Mais que m'arrive-t-il pour tout interpréter de façon si grivoise ?
En me saisissant d'une banane, d'autres pensées lubriques me saisissent malgré moi... surtout que juste à côté se trouvent de délicieux abricots dorés à souhait.
Je jette un œil à ma liste, ouf, je puis filer au rayon suivant, les surgelés devraient refroidir les images qui échauffent déjà mon entrejambe.
« Humm, ces jolies cuisses sont très appétissantes ! »
Le jeune homme et son amie sont visiblement fans de cuisses de canard et une fois encore j'ai bien cru que c'est des miennes que l'on parlait.
Il faut dire que me courte jupe les mets bien en valeur…
Sa voix est, de plus, plaisante et je me surprends à le regarder.
Il est plutôt mignon en plus le bougre. Il doit faire environ 1m80, plutôt athlétique, cheveux bruns, coupés assez court, barbe de deux jours et demi. Son petit jeans noir lui fait un joli petit cul et sa chemise vert pâle au col légèrement entr’ouvert lui va très bien.
Son amie me jette un regard rapide que je prends, sans doute à tort, comme un « Ne le regardez pas trop hein, j’vous ai vue ! »
Dans mon caddie se retrouvent de la poitrine, du café qui excite, de la chantilly qui me fait penser à bien d'autres crèmes, une tablette de chocolat noir pour se faire du bien.
Je n'en peux plus, je fonds.
Vous savez sans nul doute que quand on fait des courses, on retrouve souvent, à la caisse ou dans les rayons, les personnes qui sont entrées en même temps que vous dans le magasin.
Et bien moi, je retrouve les tourtereaux aux alcools, aux biscuits à tremper (dans une bonne confiture avant de s'en lécher les doigts selon la demoiselle), aux produits ménager (pour nettoyer bien au fond a-t-il relevé).
En les dépassant, je me surprends à plonger le regard dans un décolleté où quelques yeux masculins ont dû se perdre. Je me rends compte qu'elle n'a pas de soutien-gorge et l'on devine presque la pointe de ses seins presque juvéniles.
Je la trouve belle.
C'est à son tour de s'extasier sur un produit alors que nous arrivons vers les caisses.
« Regarde mon amour, une jolie laisse ! Elle irait très bien autour du coup d'une petite chienne ! Qu'en dis-tu ? »
Cette fois, je suis toute tremblante car...
L'homme vient de plonger son regard dans le mien, il me fixe.
« Tout à fait ma belle, cela tombe bien, il y en a une qui nous suit depuis un moment et j'ai vu comment elle nous mate depuis quelques allées »
« Suis-nous à la caisse, ensuite retrouve-nous au parking souterrain. Allée B, une Citronaud B6 Sport rouge y est garée. Monte à l’arrière. Tu mettras cela juste avant d'y entrer ».
Elle me tend la laisse de métal avec à un bout une petite boucle de cuir noir et à l'autre extrémité un collier de belle taille.
La vois masculine est assurée, ferme, bien plus grave très posée :
« La taille du collier est parfaite... »
Je baisse les yeux, rougis, je bredouille, je sens la pointe de mes seins...
« Je vois que ta décision est déjà prise... A tout de suite »
Je les suis, subjuguée, vers la caisse. Je ne contrôle rien, tout s'enchaine (sans jeu de mots...).
Leurs courses sur le tapis.
Ils s'en vont vers la gauche, vers l'ascenseur menant au parking sans me regarder.
Mes courses sur le tapis.
Je paie.
Ma voiture est dehors, à droite.
C'est à gauche que mes pas me mènent, le cœur bat, non, il mitraille ma poitrine.
Allée B... La voiture rouge...
Il est encore temps...
La laisse est dans mes mains.
Autour de mon cou.
J'ouvre la porte...
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