Je ne te hais pas,
Je ne te hais plus.
A une époque je t'aurais craché ma haine,
Mais aujourd'hui je suis fatiguée, et seules mes peines je veux que tu connaisses.
Que tu m'écoutes et que tes méfaits, tu reconnaisses.
Quand je repense aux mots durs que tu m'assénaient à la moindre occasion et qui semblaient être ton arme favorite,
Ton attitude oscillant entre le chaud et le froid qui me laissait à chaque fois déconfite,
Tes appels qui me donnaient espoir et puis tes longs silences qui me faisaient broyer du noir.
Je pense qu'au delà de t'en vouloir, c'est moi que je ne pouvais plus voir.
J'ai donné, encaissé, accepté comme un chien bien dressé.
J'ai été complètement vidée et humiliée, pensant que c'était bien mérité.
Pendant longtemps je n'en ai pas parlé et je ne vais pas mentir c'est encore difficile de raconter,
J'ai encore peur d'être jugée d'avoir été utilisée puis jetée comme un jouet usé.
Mais j'ai compris que je ne peux pas changer le passé quand bien même j'ai rêvé de toutes les fois où je réussissais à préserver ma dignité.
Je t'ai haï et ça aussi je veux que tu le saches, inutile de le cacher.
Je pourrais continuer à ruminer, je pourrais continuer à te détester, je pourrais continuer à rêver du jour où je pourrai te faire payer.
Mais je n'ai plus envie, tu m'as assez pourrie.
Aujourd'hui je suis épuisée de me battre contre une personne qui ne se soucie sûrement plus de savoir si j'existe.
Qui ignore tout de mes blessures encore vives,
Qui se construit sans remords, qui n'est pas tourmenté la nuit par ses torts.
Je ne te cache pas que j'aimerais que tu me lises, pour qu'enfin tu réalises
Mais je veux continuer à avancer sans que les souvenirs de toi m'enlises.
A quoi bon t'attendre puisque comme avant tu ne viendras pas.
Et même si tu venais tu ne pourras jamais réparer ça.