Métamorphose

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Argos s’immobilisa lorsqu’il perçut une présence dans la pièce, la main toujours sur la poignée. Il se retourna lentement, décrispant la paume et se retrouva face à son paternel qui lui adressa une mine accueillante. À sa vu, il se détendit puis vit un plateau posé sur l’alcôve.

- Bon appétit, dit Zéus.

Il exprima à son tour son contentement d’être en sa compagnie en le remerciant, s’approcha du lit. Il s’assit au bord de la couverture, posa le plateau sur ses genoux puis commença à se sustenter de nectar, de viande, de légumes. Le dieu s’arrêta devant son fils, prit l’épée posée sur la table qui se tenait derrière lui.

- Cette arme a grandement besoin d’être aiguisée, dit Zéus. Je pense que je vais la rapporter au Mont Olympe afin de pouvoir l'affûter.

- J’espère que nous ne n’aurons guère à nous en servir face aux mortels, dit Argos qui le vit examiner la lame de l'arme.

- Cela n’est nécessaire, en effet, dit Zéus. Je dois cependant t’avertir de ceci : la cité est surveillée par des chasseurs de Surnaturels. Ce sont des hommes qui peuvent reconnaître une divinité au bout de quelques jours. Nous avons donc très peu de temps pour agir.

- Quel est donc le moyen de prélever le sang d’un dieu fleuve tout en restant discrets ? demande Argos.

- Il n’en existe aucun malheureusement car ces mortels ont sans doute été expérimentés par un être bien puissant paraît-il, dit Zéus. Il faut que je m’entretienne avec tes compagnons de voyage sur leur état de santé, les connaissant, ils sont sans doute complètement guéris.

Souriant à sa remarque, il vit Zéus sortir de la pièce avec l’épée, le laissant finir de prendre le repas. Quand il eut terminé, il décida de se laver dans la bassine qui était apparue quelques instants plus tôt, verrouilla la serrure puis mit la clef sur la table. Il s’avança du récipient, se dévêtit et entra dans l’eau savonneuse en restant pendant un instant à l’intérieur du liquide. Il se remémoracette journée qu’il ne voulut se souvenir en se disant qu’il aurait pu perdre la vie ou blesser quiconque se tenait à sa portée. Il ne sut quand la transformation pouvait ressurgir ni s’il était en capacité d’empêcher ses pulsions meurtrière sous la forme de la bête.

Ne voulant avoir de nouveau de telles pensées, il se leva et prit le tissu de laine posé sur le bord du récipient dont il s’enveloppa. Il sentit que ses crocs avaient disparus depuis un certain temps, sortit de la bassine qui disparut. Il essuya son corps puis remit ses vêtements, s’avança des chandeliers, les éteignit et alla se coucher. Il ferma les yeux, pouvant enfin se reposer.

L’aube apparut, illuminant le ciel d’une lueur flamboyante. Lorsqu’il entendit le tissu se déchirer sous ses griffes, le jeune dieu ouvrit subitement ses yeux d’une lueur jaunâtre. Il porta son attention vers ses doigts qui tendit vers lui, tressaillit légèrement au moment où il entendit frapper à la porte.

- Argos, peux-tu ouvrir s’il te plaît ? demande Zéus.

- Je le fais de ce pas, dit Argos.

Il enleva la couverture, se dirigea vers l’entrée de la chambrée, prit la clef posée sur la table. Il introduisit dans la serrure qu’il tourna, ouvrit la porte en laissant entrer son paternel, le vit déposer l’épée nettoyée sur la table avec un khiton et des sandales.

- Je t’attends à l’entrée de la forteresse, dit Zéus. Il est inutile d’apporter ton sac de voyage, tu auras ce dont tu as besoin à Calydon.

- Qu’en est il d’Alfirin et de Naranwe ? dit Argos.

- Ils viendront à la cité lorsque la lune se lèvera dans le ciel, dit Zéus. Quand à mon apparence, il faut que je la modifie si je souhaite conserver mon anonymat. Après cela, j’ai l’espoir que tu me reconnaîtras.

En apercevant son fils réfléchir à ses paroles qui semblaient dénuées de sens, il eut un léger sourire puis sortit de la pièce. Argos croisa le regard de son paternel avant que la porte ne soit complètement refermée. Il entendit le déclic de la poignée, entreprit de se dévêtir, d’enfiler le khiton et les sandales. Il plia les vêtements, les posa sur la chaise, prit un fruit dans le panier en osier ainsi que la clef de la chambrée puis ouvrit la porte. Il traversa le couloir, croqua un morceau dans la pomme, les semelles de ses sandales résonnèrent peu à peu sur les marches de pierres.

Il s’approcha de la pièce de réception, vit un homme en compagnie du seigneur de la forteresse qui tourna la tête dans sa direction. L’inconnu était grand, avait des cheveux bruns et des yeux d’une couleur semblable, observa les traits de son visage en se disant qu'il devait être un mortel proche de cinq décennies. Il portait un khiton, les lacets de ses sandales s’entrelaçaient sur ses jambes. Il resta un instant sur le seuil puis se souvint alors des paroles de Zéus.

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