Divergence d'opinions 

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- Nous sommes des aristocrates de la région d’Étolie, dit Kyril. Je me nomme Kyril Edéis et je voyage en compagnie d’Iskhuros Cryso.

- Pourrions-nous connaître l’origine de votre présence en ces lieux ? demande Tydéus à Iskhuros.

- Nous avons besoin de renseignements à propos d’un antidote en cours de traitement, dit Iskhuros d'une voix assurée.

- Est-ce un remède contre une transformation particulière ? dit Méléagre.

- Nous n’avons les éléments nécessaires, dit Iskhuros. Mais en tant que guérisseur, il est de mon devoir de soigner.

- Ce n’est une maladie, insiste Méléagre. Elle n’est malheureusement d’ordre naturel.

- Qu’insinuez-vous par là ? dit Kyril d’un ton calme.

- Une créature a essayé d’attaquer notre campement, dit Tydéus. Nous avons capturé ce monstre et quelque temps plus tard, il est redevenu un homme de grande lignée que les Chasseurs poursuivaient. À la suite de cela, l'un d'eux lui a demandé des informations puis l'a exécuté.

- Éliminer des nobles n’est guère une cause concevable, dit Héraklès qui s’interposa entre les interlocuteurs. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous montrer les manuscrits de notre stratégie mise en place.

Peu surpris par cette fin de conversation hâtive, Méléagre fut le dernier à se détourner lorsque son frère et les hoplites sortirent de la salle. Déianara qui avait observé l’échange en ressentant un certain tourment à l’égard de son époux, demanda à un domestique d’amener les convives à leur chambrée. Ils traversèrent la pièce, montèrent les marches puis se trouvèrent dans le couloir. Il laissa Argos devant la porte qu’il ouvrit en franchissant le seuil, referma l’accès derrière lui. Il regarda l’alcôve d’un air pensif, aperçut un khiton plié de couleur émeraude et une ceinture fine en or posés sur le lit. Il s’avança en direction du mobilier, remarqua alors un aigle voler à travers le feuillage du bois, se disait qu’il s’agissait sans aucun doute de Zéus. Il se changea en pensant au risque qu’il pouvait encourir en se métamorphosant ainsi dans un domaine où la méfiance régnait et espérait que son paternel réussisse à se procurer le sang du dieu fleuve.

Tandis que l’astre solaire descendait peu à peu dans le ciel, il entendit les échos de voix des hoplites dans le bois à travers la fenêtre ouverte. D’après ce qu’il avait retenu de leur conversation, ils étaient également conviés au banquet avant de retourner au champ de bataille le jour d’après. Le jeune dieu ressentait une certaine entente avec Tydéus qui semblait conciliant. Malgré cela, il était légitime qu’il soit en accord avec son frère. Il vit alors un busard s’engouffrer par la fenêtre, perché sur le rebord en battant des ailes. Il s’approcha de l’oiseau qui regardait la pièce en tournant la tête, prit le minuscule rouleau du manuscrit à la patte du messager et le déplia. Il reconnut l’écriture fine qui pouvait appartenir à un àlfar, en l’occurrence celle de Naranwe, lui annonçant qu’ils étaient en chemin. Il se remémora la conversation avec les frères de l’hôte, réfléchissant à un moyen de les mettre en garde par quelques mots. Il prit la plume posée dans l’encrier ainsi qu’un autre manuscrit puis inscrivit en lettre ronde : « Il y a un Chasseur de Surnaturel parmi nous, venez au domaine à la sortie de la cité, sous le bois. »

Considérant leur arrivée comme étant la seule de bon augure, il roula le morceau de manuscrit puis l’attacha à la patte de l’oiseau qui s’envola quand il eut finit de le ficeler. Il entendit tout à coup frapper à la porte,entendit la voix de Déianara lui demandant la possibilité d'entrer dans la pièce. Il accepta, attendit qu’elle ouvre la porte, la vit franchir le seuil et fermer l’accès derrière elle.

- Je vous pris de m’excuser pour ce sentiment de défiance à votre égard, dit Déianara. Sachez que telle n’est notre intention.

- Vous ne faites que protéger votre époux, dit Iskhuros. Cela semble compréhensible.

- Père a accepté d’accueillir des Chasseurs de Surnaturel dans la cité et j’ai autorisé mon frère à essayer de prendre la vie du dieu fleuve, dit Déianara. Peut-on dire que je fais preuve de bon sens ?

- Vous ne saviez qu’il serait le remède qui permettrait de préserver des innocents, dit Iskhuros. Vous devriez avoir un dialogue en compagnie de votre frère afin de le dissuader de votre demande. Je conçois que vous avez eu besoin d’un confident.

- J’étais effectivement tourmentée par cet échange que vous avez eu précédemment… dit Déianara.

Ils entendirent soudainement frapper à la porte puis l’hôte laissa le domestique ouvrir la porte. Il leur annonça que les conseillers s’approchaient du domaine. Réussissant à dissimuler quelque peu son enthousiasme, Argos suivit la jeune femme qui l’emmena vers le hall. Ils sortirent de la pièce, traversèrent le couloir et descendirent les marches. Ils parcoururent le corridor, se trouvèrent devant un homme et une femme. Si son compagnon de voyage n’avait gardé ses cheveux argentés, Argos ne l’aurait reconnu. Naranwe avait coupé sa chevelure jusqu’aux épaules, ses oreilles étaient devenues rondes et la couleur de sa peau était beaucoup moins pâle. Il portait un khiton en lin de couleur blanche, une cape de voyage et des sandales. Quand à Alfirin, elle avait un chignon et un accoutrement semblable à celui des femmes Grecques, ses iris d’ordinaire dorés étaient d’un marron sombre. Il aperçut alors l’épée que détenait l’àlfar sur son dos, reconnut le pommeau en forme d’aigle.

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