Le départ

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Laissant exprimer sa haine, Argos courut à vive allure, la puissance de son corps l’emporta. Il ne ressentait cette paralysie qui l’empêchait de penser, de vivre. Il n’y avait qu’un sentiment qui parcourut son esprit, le désir de destruction. Il arriva dans la forêt et par son ouïe développé, il entendit le lointain bruit des chevaux au galop. Il regarda autour de lui en s’apercevant que le ciel commença à s’assombrir, décida d’accélérer en voulant mettre de la distance avec ses poursuivants. Lorsqu’il sortit d’entre les arbres de la forêt, il diminua sa vitesse jusqu’à ce qu’il s’approcha des grandes portes de la cité. N’étant suffisamment fort pour les ouvrir seul, il reprit sa forme initiale, frappa à l’un des battants. Il attendit que l’un des gardes lui permette l’accès puis sans être vu du champ de vision du garde après l’avoir discerné, le jeune dieu l’attrapa par le col en le transperçant de l’une de ses griffes.

Il l’asphyxia légèrement en voyant le garde baisser la tête, saisi ses avant-bras quand il perçu le corps défaillir. Il l’adossa au rempart, prit discrètement l’accoutrement du mortel. Il sentit peu à peu la chaleur du textile recouvrir sa peau dénudée par sa métamorphose. Il ramassa la lance, se releva et entra dans la cité. Il trouva aisément un tissu à l’extérieur de l’une des résidences en construction, s’empressa de retourner auprès du garde proche de l’une des portes afin de le protéger d’une humiliation à son réveil. Il retourna de nouveau à l’intérieur, espérant qu’il n’ait alerté les sentinelles. Il prit le risque de se retourner dans leur direction, remarqua leur silhouette au sol. Il reporta son attention sur le chemin, ressentit une appréhension en observant la cité silencieuse. Il aperçut le dieu fleuve sous sa forme monstrueuse se promener sur la rue dallée.

Argos scruta la bête qui s’arrêta à proximité de lui en le fixant un instant avant de poursuivre son chemin à vive allure. Il lâcha la lance au sol, essaya de talonner la créature qui continua sa course jusqu’à la dernière marche qui menait à l’Acropole. Il arriva à l’entrée, reprenant son souffle avant d’avancer en direction du sanctuaire d’Artémis. Il franchit le seuil, remarqua que le dieu fleuve qui avait repris sa forme d’origine, lui tournait le dos. Il enleva le casque, le posa sur l’un des socles de l’une des colonnes soutenant l’édifice, s’avança vers son parent en laissant une distance de quelques mètres.

- Ces charognards s’approchent peu à peu du centre de la cité, dit le dieu fleuve qui se retourna. D’après ce que l’on m’a rapporté, ils sont à ta recherche, n’est-ce pas fils de Zéus ?

- En effet, dit Argos avec une profonde haine. Il n’y a pourtant qu’une divinité qui est la cause de cela. Vous êtes l’unique responsable de ce désordre et de la venue des Chasseurs de Surnaturels. Vous êtes infecte à l’égard de notre maison.

- Suis-je donc blâmable pour le fait que je suis supérieur à tous ces mortels insignifiants ? dit le dieu fleuve. Héra m’a narré à quel point votre demi-frère est si médiocre qu’il est incapable de prendre la vie d’un être aussi complaisant que toi.

Ils se regardèrent pendant un moment puis sans se retentir davantage, ils se transformèrent en s’élançant l’un contre l’autre en s’entredéchirant, griffant, mordant. Il grognèrent de fureur, leur fourrure devint sanguinolante. Les membres paralysés par le poids de l’adversaire, Argos tenta d’éloigner le corps du monstre en voyant ses crocs s’approcher de lui. D’un coup puissant de ses pattes, il projeta violemment le dieu fleuve à l’autre bout du temple qui s'aida de ses appuis en utilisant ses griffes afin d’éviter de s’éloigner de sa e. Son regard étant hargneux par un tel affront, il croisa alors les iris jaunâtres de la progéniture de Zéus qui s'était remit debout. Ils bondirent à l’instant où une machette de l’un des Chasseurs décapita sa tête toute proche de la sienne puis atterrissant sur ses pattes, il réussi à se dissimuler en s’adossant derrière l’une des colonnes de pierre. Son corps redevenant celui d’une divinité, il essaya de retenir sa respiration devenue bruyante, la douleur de ses blessures le submergea. Il entendit le son de semelles s’approcher de la tête décapitée, attendit simplement que le mortel ramasse la machette tombée au sol avec fracas et sortit du sanctuaire avec la tête d’Argos sans un regard en arrière. Lorsqu’il eut la certitude qu’il soit seul, il se laissa emporter par le malaise dû à la perte de sang abondante.

Méléagre descendit les marches, sa main tenant fermement son trophée de chasse. Il mit son arme dans son étui qu’il portait au dos, déambulant de manière nonchalante vers la demeure. Il arriva devant le seuil du hall d’entrée sans voir âme qui vive, décida d’aller en direction de la salle de séjour. Il traversa le couloir en apercevant Héra en discussion avec un homme âgé, les cheveux et la barbe d’une couleur argentée tenant un sceptre d’or dans la pièce. Il s’arrêta derrière les portes ouvertes, ne pouvant croire que cela pouvait être réel. Quand à la femme qui se retourna en le toisant du regard, sa présence était devenue intimidante.

- Vous avez fait un ouvrage excellent en tant que Chasseur de Surnaturels, dit Héra.

- Recevrais-je ma prime comme convenu ? demande Méléagre.

En signe de réponse, elle lui lança une bourse remplie de drachmes, leva les yeux en comprenant que ce ne fut le commandant qui n’avait décidé de l’engager.

- Vous m’avez pris pour un laquais, dit alors Méléagre.

- Comment avez-vous pu oser mettre la main sur mon fils ? dit l’homme qui fit un pas en le mettant brutalement contre le mur

- Je ne fais qu’exécuter les ordres, dit Méléagre d’une voix suffocante, lâchant le membre décapité. Vous n’êtes qu’une divinité parmi tant d’autre.

Baissant le regard, Zéus aperçut la tête se métamorphoser en celle du dieu fleuve. Il enleva son bras contre celui du mortel, remarqua la présence de Katarina.

-Où se trouve-t-il ? dit Zéus.

- Il est au sanctuaire avec Naranwe, dit Katarina. Son sang ne cesse de s’écouler.

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