Le silence

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Qu’est ce qu’il y a de plus bruyant que le silence le soir d’une nuit d’automne ?

Rien. Ce silence, il me dérange là. Comme une plaie qu’on veut gratter mais qu’on ne peut pas toucher. Il nous démange, nous consume, mais reste intangible. J’ai peur de lui la journée, de me retrouver face à lui, le soir dans ma chambre. Je ne vis pas seule et pourtant il m’encombre le soir, et je cherche alors des distractions. Il n’a jamais été aussi fort qu’en ce moment.

Le garçon que je voyais a décidé de disparaitre alors qu’il comblait mes soirées silencieuses passées chez mes parents. Alors qu’il rajoutait un doux écho à ce silence qui devenait d’un coup trop supportable. Maintenant, mon téléphone reste noir, et je n’attends plus les notifications. Je n’entends plus que le désespoir de mon âme et chaque nuit, à mesure que les journées raccourcissent, le silence prend un peu plus de place, empiète sur mon espace. Je le ressens au plus profond de moi, cette lourdeur, ces émotions qui n’arrivent pas encore totalement à se résorber, et qui se fondent avec le silence et m’encombrent le cœur.

Le soir, j’imagine nos discussions, tous les mots que tu aurais pu me dire mais qui se sont perdus, et qui n’arriveront jamais à destination. Voilà ce qui arrive quand on s’accroche à quelqu’un pour combler son propre silence.

Mais la situation était trop propice, j’étais seule, sans travail, de retour chez mes parents, et tu étais là. Et tu rendais la situation complètement supportable. Maintenant tu es parti, et je me retrouve avec un vide plus grand que celui avant t’avoir rencontré. Et je tente de le combler, par des messages volés, des nouvelles discussions, des applis de rencontre. Car oui, c’est ce que je fais quand je me sens seule, je cherche à me distraire, me perdre dans l’autre, chercher un soutien, une récompense.

Et tu m’as rejeté. Par ton absence de réponse. Tout comme l’entreprise dans laquelle je t’ai rencontré. Qui m’a laissé partir, car j’avais une relation néfaste avec mon manager.

La situation était différente, pourtant tout semble se mélanger et maintenant mon cœur est doublement brisé. Car oui, j’étais passée à autre chose. J’avais tourné la page et je cherchais d’autres entreprises pour lesquelles travailler. Mais alors depuis une semaine, tu m’as imposé ton silence, qui était plus lourd que le mien, plus criant. Et maintenant, dans ce silence noir, je n’entends plus que mes pleurs. Et mes questionnements incessants. Qui se fondent avec la pièce pour ne former qu’un seul écho. Marguerite Duras a dit un jour quelque chose comme ‘la tristesse, je pourrais presque lui donner mon nom tellement elle me ressemble’.

Aujourd’hui je suis cette tristesse. Just aujourd’hui car je suis très émotive et j’ai mes règles. Elle passera comme tout passe. Mais ce soir mon cœur est ouvert et il continue de saigner. Car j’ai senti ton rejet et ce silence me le rappelle constamment.

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