J’attends un train à la gare du continent
Assombri, envahi de calculs alarmants.
Je relie en secret l’île de toutes les rêveries.
Assise dans un wagon aux senteurs de l’océan,
Je salue les arbres qui ponctuent les champs.
Je ne retiens, ô non, rien des sales temps d'antan.
Des gouttes de rosée marine couvrent la vitre,
Les sons roulent contre la brise vers ce nouveau chapitre.
Je sirote par petite gorgée les épices de mon chaï
Dépaysée dans la banquette de skaï.
Je garde les yeux clos et goûte la lenteur.
Les roulements crissent comme une griffure
Sur la peau halée par un soleil farceur.
J’étire mes bras, mon sourire, les heures,
Le trajet n’a pas d’arrêt, j'aime ce voyage doux et sécure.
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