L'air vicié de souvenirs

2 minutes de lecture

Sur une terrasse inondée d'un soleil frais de printemps, un petit garçon riait de la truffe mouillée d'un compagnon de jeu, un précieux ami. Dans son home parisien, les yeux fermés, Paul questionnait ce rêve récurrent, qui l’assaillait sans réponse, aux éternelles questions, où, quand ? Peut-on être prisonnier d’un cauchemar ?

*

Semaine #63

Lancé par Attrape rêve

https://pixabay.com/fr/photos/chien-chiot-cabot-animal-domestique-8781844/

*

Des images du Chili défilaient, en bruit de fond. J’étais perclus dans ce weekend sur la côte d’Azur et

la nouvelle des obsèques de Cassandre, étalée sur la Une d’un journal local.

Avant de rentrer à Paris, je décidai sans rien en dire à Atlande de sortir. Je pris la moto pour aller au cimetière déposer un regard sur la tombe d’un souvenir.

*

https://pixabay.com/fr/photos/chili-la-nature-terrasse-9202873/

*

Devant la tombe de Cassandre, un petit garçon, aux cheveux auréolés du soleil de juillet tenait son père par la main. Je vis alors son autre main déposer des fleurs sur le marbre. Une petite main droite atrophiée. Je plongeai ma main droite dans ma poche de jean, cachant honteusement le même handicap. Notre monde n’était pas de magie.

*

https://pixabay.com/fr/illustrations/la-magie-magicien-sorci%C3%A8re-for%C3%AAt-9635417/

*

« Paul, Je t’emmène chez papy mamie. »

Accablé par la rudesse des rayons du soleil, à l'heure où il n'y a plus d'ombre à nos pas, je dépassai l’homme et le petit Paul, rebroussai chemin, montai sur ma moto et pris le chemin de la corniche d’Or à trop vive allure.

Cassandre, son regard bleu foncé vrillait mes entrailles, cinq ans auparavant.

*

La moto frôlait le macadam de la route Saint Barthélémy. En contrebas, les rochers mouillés invitaient ma chute.

Avant Le Trayas, la Ford bleue en face braqua pour éviter une collision.

Le choc fut brutal. Le casque protégeant ma nuque s’encastra dans la balustrade retenant d’un fil mon ultime grande roue dans le vide.

*

https://pixabay.com/photos/ferris-wheel-panoramic-lights-8461874/

*

Je vécus la suite de cette collision dans un brouillard opaque, presque dans un cocon ouaté, enveloppant qui accompagnait enfin mon plongeon profond au creux du néant, comme si mon corps s’était désolidarisé de sa destinée.

Je pleurais en silence, les yeux clos. Je perçevais une agitation diffuse. On tirait sur mes paupières doucement.

*

https://pixabay.com/fr/photos/homme-plonger-saut-haute-corps-9158644/

*

Une brûlure comme sous la lame du couteau entame la trachée. J’avale une bouffée d’air. j’étais jusqu’alors intubé. Je suis en train de me réveiller.

Des machines superposées en cathédrale délivrent des anesthésiants via des cathéters scotchés sur les poils blonds de mes poignets.

Atlande, un café à la main, s’agite.

*

https://pixabay.com/fr/photos/cafeti%C3%A8re-caf%C3%A9-espresso-jouissance-9550534/

*

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Chantal gdl ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0