Aaaaaaa quoi ?

Une minute de lecture

Elle se frictionne la cuisse

Il fait si froid dans cette salle

Deux belles femmes se chérissent

Ma peau tremble seule et si mal

Nous sommes toutes deux assises

Face à leur amour leurs sourires

A écouter Francoeur l’exquise

Et sa harpe venue nous guérir

De leur affable mélodie

Mais moi j’ai froid loin de ses mains

Pourtant si proches et je me dis

J’aimerais devenir gamin

L’enfant mâle bien réussi

Aimé de sa bande d’amis

Je ne serai jamais celui

Dont je rêve encore aujourd’hui

Ses cheveux ses lèvres ses mains

Jamais ne me caresseront

Mes rêves sont sans lendemains

Et mes désirs se briseront

Sur la certitude de pluie

S’abattant à flot sur mon cœur

Couvert d’une couche de suie

Accumulée de ma douleur

Naturelle de vingt-sept ans

Elle se frictionne la cuisse

J’enfonce mes mains sous le banc

Les paroles des chansons glissent

Sur ses joues à demi-cachées

Par sa grande écharpe de laine

Recueillant des larmes passées

Je mesure toute sa peine

Je vois tous ses tourments danser

Sur son âme silencieuse

Son mal être l’a embrassée

Nous sommes si seules et frileuses

Assises en face de l’amour

Deux amies dont une en secret

Languis la belle de jour

Toujours grandit dans le regret

Ses lèvres ses cuisses ses mains

Ne jamais espérer ah mais

Le mal est installé sans fin

J’ai perdu au jeu à jamais

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