Chapitre 14 : En mémoire du passé, Partie 3

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Un sourire grinçant étira les lèvres d’Élisabelle.

  • Voilà bien la seule chose sur laquelle elle ait jamais réussi à me battre, ironisa-t-elle. J’avais le cœur de son mari… mais elle avait réussi à lui donner ce qu’il désirait le plus au monde : un fichu héritier. Bien sûr, cela changeait tout. Ciarán ne pouvait pas laisser sa femme le quitter avec son héritier ou même risquer de le perdre. Pour une nosferatu, ta grand-mère était d’une santé très fragile… Alors ton grand-père m’a quitté une nouvelle fois. Oh, il y a mis les formes, cette fois ; il m’a juré qu’il n’aimait que moi, mais qu’il avait le devoir d’offrir à son hériter la famille qu’il méritait… ce genre de chose. Je ne lui en ai pas voulu parce que je savais que moi, je ne pouvais pas lui offrir cette famille qu’il désirait plus que tout. Alors cette fois, je l’ai laissé partir sans colère… même si ma douleur était intacte.

« C’est bien pour éviter ce genre de sentimentalisme que j’ai toujours refusé de me marier » ai-je grommelé intérieurement.

Mais ce n’était sûrement pas quelque chose à dire devant mon amie perdue dans ses souvenirs qui, à en juger par l’expression de son visage, étaient encore douloureux…

  • Ta grand-mère a repris des couleurs quand son mari est revenu vers elle, continua Élisabelle. Bien sûr, elle s’est sentie tellement… importante ! Tout le monde ne parlait plus que de sa grossesse… Je me suis éloignée car c’était trop douloureux à supporter. J’ai fini par me réfugier à Adamas auprès de la reine, en espérant mettre de la distance entre moi et Abyssombre. C’est là où j’ai revu le prince Dolosys, alors qu’il rendait visite à sa mère. Il a toujours eu un faible pour moi, même si je n’avais rien fait pour l’encourager. Je connaissais sa réputation…

J’ai hoché la tête d’un air entendu. Même si Dolosys était mort bien avant ma naissance, j’avais moi aussi entendu parlé des frasque de ce prince, premier né de Némésis et célèbre entre autres à cause de son penchant pour la débauche et la démesure. On disait qu’à côté de lui, Kérès était un saint… et cela voulait tout dire.

Dolosys était également célèbre pour avoir enchaîné les conquêtes parmi les dames nosferatus, sans jamais s’attacher à qui que ce soit… jusqu’à ce qu’il finisse par jeter son dévolu sur Élisabelle. Le fait que le Premier Prince Nocturii épouse de la baronne de Véresbaba avait alimenté bien des rumeurs pendant des siècles.

  • Comme j’étais l’une des proches amies de sa mère, il me laissait tranquille jusque-là, ajouta Élisabelle. Mais quand il m’a revu à ce moment, veuve et seule… je pense que sa passion s’est ravivée. Il a prolongé son séjour dans la capitale rien que pour moi… il voulait à tout prix me convaincre de visiter son domaine. Au début bien sûr, je l’ai repoussé… mais cela ne faisait que renforcer son intérêt à mon égard. Et puis au fur et à mesure que les mois et la grossesse de ta grand-mère avançait, ma résistance a commencé à faiblir. J’en avais assez d’être seul, de penser à ton grand-père… Je me suis dit qu’il était temps de passer à autre chose. Alors j’ai finis par céder. Je l’ai raccompagné dans son domaine, et il s’est mis en quatre pour conquérir mon cœur. Je pensais qu’il voulait seulement faire de moi sa concubine, mais il m’a surpris en me demandant en mariage. Une fois le choc passé, j’ai accepté de l’épouser. Nos fiançailles ont été annoncées en grandes pompes, et je me suis marié le mois suivant à Adamas sous la bénédiction de Némésis. Ton père n’était pas présent, car apparemment la santé de sa femme se détériorait et il ne quittait plus son chevet. Il m’a tout de même envoyé un magnifique collier et une lettre de félicitation très… touchante.

Élisabelle marqua une pause avant d’esquisser un demi-sourire teinté d’ironie et de tristesse.

  • Trois jours plus tard alors que Dolosys et moi profitions de notre lune de miel, la nouvelle est arrivée : ta grand-mère a accouché d’un héritier en bonne santé… et est morte en lui donnant naissance.
  • J’en ai entendu parlé, suis-je intervenu, me souvenant que les domestiques d’Abyssombre continuait encore après tous siècles de parler de cet évènement unique.

Au vu de nos pouvoirs extraordinaires et de notre longévité quasi illimitée, il était rare qu’un nosferatu meurt… et surtout de quelque chose d’aussi triviale qu’un simple accouchement. Le cas de ma grand-mère paternel était donc une véritable anomalie parmi notre caste. Elle avait apparemment toujours été d’une constitution fragile, à tel point que beaucoups s’étaient demandés à mots couverts si elle était vraiment la fille du comte d’Enoména. Nul guérisseur et nul élixir n’avait su améliorer son état, qui avait apparemment empiré avec sa grossesse inattendue.

  • Tu te rends compte, Forlwey ? reprit Élisabelle, la voix emplie d’ironie et de dégoût. Non seulement ta grand-mère avait réussi à lui donner un héritier, mais elle était morte juste au bon moment pour m’empêcher de le lui voler ! Si j’avais attendu quelques jours avant de me marier… c’est probablement ton grand-père que j’aurais épousé.
  • Tu t’es toujours comportée comme si Abyssombre t’appartenait, lui ai-je fait remarqué. Même du temps de mon père. Alors ça n’aurait pas changé grand-chose au fin…
  • Ça aurait tout changé au contraire ! rétorqua Élisabelle en tournant son regard enflammé vers moi. Si j’avais été son épouse et non celle de Dolosys, ton grand-père… Ciarán serait sans doute encore en vie.

J’ai haussé un sourcil intrigué.

  • Que veux-tu dire ? lui ai-je demandé.

Après la mort de son épouse, Ciarán s’est un temps isolé de la société nosferatu, continua Élisabelle. Il ne quittait plus Abyssombre, et avait d’ailleurs complètement fermé son domaine aux visiteurs. Beaucoup pensaient qu’il se reprochait le décès de sa femme, à cause de… nous. Au bout d’un moment, je lui ai rendu visite. Je voulais le réconforter et le tirer de son isolement. Ciarán m’a laissé entrer dans son château et m’a permis de faire connaissance avec ton père, mais il restait froid, distant… comme si rien ne pouvait réchauffer son cœur. Je ne me suis pas découragée, et je lui ai annoncé que j’allais revenir autant de fois qu’il le faudrait. C’est ce que j’ai fait. De fil en aiguille, j’ai repris en main le domaine que ton grand-père n’avait plus le cœur à diriger correctement. Ensuite, j’ai commencé l’éducation de Donoval, laissé depuis bien trop longtemps au bon soin de ses nourrices. Ciarán ne s’en occupait pas. Il m’a fallu du temps et de nombreux efforts, mais j’ai réussi à le tirer petit à petit de sa dépression. Au bout d’un moment, Ciarán a finalement retrouvé son aplomb… et ce petit sourire qui faisait son charme !

  • Pas de détails, lui ai-je rappelé d’un ton menaçant.
  • Non mais pour qui me prends-tu, mon garçon ? J’étais l’épouse d’un prince Nocturii ! Je ne pouvais pas me laisser aller à l’adultère…

« Mais ça ne t’avais pas empêché lorsque mon grand-père était marié… » ne puis-je m’empêcher de remarquer intérieurement.

  • Bref… Ton grand-père a repris ses affaires en mains, et l’éducation de son fils pour en faire un nosferatu digne de ce nom. Je pouvais apprendre à ton père les bonnes manières de la société, l’histoire de notre caste et les sciences du monde… mais pour ce qui est de la guerre, il avait besoin d’un guerrier comme Ciarán.
  • Je me suis toujours demandé comment mon père avait pu supporter ta présence après le décès de Ciarán, ai-je réagi. Il n’ignorait pas la liaison que tu avais entretenu avec lui… et pourtant il te laissait débarquer à Abyssombre et faire à peu près tout ce que tu voulais ici.
  • Eh bien quand il était petit et que son père ne s’occupait pas de lui, nous nous entendions plutôt bien. Puis quand Ciarán a pris en main son éducation et que Donoval a grandi, son attitude envers moi s’est petit à petit durci. Je pense qu’il a dû apprendre notre relation et pensé comme beaucoup que j’avais joué un rôle dans la mort de sa mère. Il ne me l’a jamais ouvertement reproché, mais il est toujours resté distant. Néanmoins… Je pense qu’une partie de lui respectait l’amour que son père éprouvait pour moi. Il admirait Ciarán et en sa mémoire, il a toléré ma présence ici.

Son analyse n’était pas sans fondement… Je me souvenais très bien à quel point mon père vénérait le fondateur de notre lignée et exigeait que nous fassions continuellement honneur à sa mémoire. Alors même s’il détestait Élisabelle, Donoval n’avait sûrement pas osé salir la mémoire de son père en bannissant sa bien-aimée du domaine de son père. Et puis… la baronne de Véresbaba pouvait se montrer très effrayante quand elle le voulait.

  • Tu as dit que sans ton troisième mariage, mon grand-père serait sûrement encore en vie, ai-je repris. Pourquoi ?

Le visage d’Élisabelle s’assombrit de nouveau.

  • Si le temps que j’ai passé à Abyssombre fut bénéfique à Ciarán… il a assombri mon mariage. Dolosys au début me laissait faire pratiquement ce que je voulais, du moment que je veillais à le contenter. Mais à force de me voir faire des aller-retour entre notre palais et Abyssombre, il a fini par soupçonner que mes visites dépassaient le stade amical…
  • Et même si c’était le cas ? ai-je rétorqué en haussant un sourcil. J’imagine que lui ne se faisait pas prier pour continuer ses orgies de débauches.
  • Bien sûr. Mais il était l’héritier du trône, le Premier Prince. Sauf Némésis, personne ne pouvait le contraindre à faire ce qu’il voulait, et ce n’est pas parce qu’il m’avait épousé qu’il allait cesser ses « orgies de débauches », comme tu dis. Je savais à quoi je m’engageais quand je lui ai dit oui, et malgré ses penchants pour la débauches, il veillait à m’accorder tout le respect du à mon rang. Moi en revanche… l’idée que je puisse le tromper le mettait hors de lui. Dolosys est devenu jaloux, irritable… Et il a fini par m’interdire de visiter Ciarán. J’ai tenté de l’amadouer, mais il n’a rien voulu entendre. Alors je lui ai dit que je n’étais pas une esclave et que je me passerai de son accord. Cela, tu t’en doute, ne lui a pas vraiment plus… Alors il m’a frappé.

J’ai plissé les yeux. Les nosferatus ne répugnaient pas à utiliser la violence, bien sûr… c’était après tout ainsi que nous en étions venus à bâtir le Royaume Submergé. Cependant, il y avait des règles tacites dans la noblesse vampire pour l’utiliser : la violence était codifiée, réservée aux duels d’honneurs. Dans un mariage, elle était carrément taboue. Les époux nosferatus étant égaux aux yeux de tous, aucun ne pouvait se permettre de lever la main sur l’autre sans représailles. Cependant, les Nocturii étaient un cas à part. La seule règle qui s’appliquait vraiment à eux était l’autorité de Némésis. Et même si Élisabelle comptait parmi ses proches, la reine n’avait que faire des faibles…

  • Tu le sais toi-même, il est impossible de rivaliser avec un Nocturii… Alors malgré ma colère, j’ai battue en retraite et j’ai gardé mes distances en le traitant avec toute la froideur dont j’étais capable. Dolosys s’est rendu compte qu’il est allé trop loin et a multiplié les attentions pour se racheter. J’ai fait semblant de le pardonner pour éviter que ses bonnes dispositions ne s’enveniment, mais le mal était fait. Je n’ai plus osé retourner à Abyssombre et je me suis contenté d’accomplir mes devoirs d’épouse. Entretemps les premiers troubles ont éclaté avec le mouvement séparatiste initié par Dracula. Quelques nosferatus avaient déjà commencé à le rejoindre, mais le problème semblait encore sous contrôle. Personne à l’époque n’imaginait à quel point la situation allait devenir aussi… dramatique.

Les doigts d’Élisabelle se resserrèrent sur la pierre blanche qu’elle était en train de caresser, signe de la tension qui l’habitait.

  • Alors que nous étions à Adamas pour assister au bal d’anniversaire de la reine, Dolosys m’a un instant laissée seule pour discuter avec sa mère. C’est à ce moment-là que Ciarán m’a abordé. Je l’avais évité toute la soirée, car je craignais la réaction de mon époux… mais il a fini par me coincer dans une antichambre isolée. Ton grand-père m’a demandé pourquoi je m’étais à nouveau éloignée de lui, et j’ai finit par craquer en lui révélant toute la vérité. Lorsqu’il a appris que Dolosys avait levé la main sur moi… Il était prêt à aller le défier sur le champs.
  • Une folie… ai-je jugé d’un ton sévère, bien que je devais reconnaitre à mon aïeul une certaine bravoure.
  • Oui… il était si têtu et si… irrésistible. Je n’ai pu l’arrêter quand l’embrassant. Cela a eu le mérite de le figer sur place ! se défendit-elle face à mon regard perplexe. Quand Ciarán a repris ses esprits, il m’a juré qu’il trouverait le moyen d’en finir avec Dolosys. Et ensuite… il m’a demandé en mariage !
  • Alors que tu étais déjà mariée ? ai-je ironisé. Cela n’avait aucun…

J’oubliais que tu possèdes la sensibilité d’une pierre et que tu ne comprends rien au romantisme, lâcha Élisabelle avec agacement.

  • Que s’est-il passé ensuite ?

L’expression de mon amie s’assombrit.

  • Le mouvement de Dracula a prit de l’ampleur… suffisamment pour qu’il menace l’autorité de Némésis sur nos territoires de la Surface. La reine décida qu’il était temps de l’écraser, et Dolosys fut désigné pour commander l’armée contre l’Ecarlate. Ciarán s’est immédiatement porté volontaire pour le seconder…
  • Attends, l’ai-je interrompu, commençant à comprendre où elle voulait en venir. Tu veux dire que Ciarán s’est joint à l’armée de Dolosys pour…

Je n’ai pu finir ma phrase, tant la gravité de ce que mes paroles sous-entendaient m’effrayaient.

  • Je ne t’ai dit que ce que je sais. Ciarán m’a juré qu’il en finirait avec Dolosys pour pouvoir m’épouser. Et quand Dolosys a été désigné pour partir affronter Dracula, il a fait en sorte d’être désigné parmi ses lieutenants. Je te laisse… en tirer les conclusions que tu voudras. La suite, tu las connais. Les Seigneurs Primordiaux ont acceptés Dracula parmi eux, et avec leur soutien l’Ecarlate défit nos troupes lors de la bataille pour la Surface, forçant Némésis à se retrancher dans le Royaume Submergé. Dolosys et ton grand-père moururent tous les deux dans le chaos. Personne ne sait vraiment comment.

J’ai regardé mon amie, ébahi par ses révélations. D’imaginer que mon grand-père, célèbre figure de la Conquête qui avait gagné sa place parmi les fidèles de Némésis, ait pu comploter pour tuer le prince héritier…

Et si c’était vraiment arrivé ?

Il était difficile d’imaginer que mon grand-père ait pu tuer seul un Nocturii… surtout le Premier Prince, précédé seulement par Némésis elle-même. Toutefois sur un champ de bataille, il pouvait arriver n’importe quoi… et même les puissants n’étaient pas à l’abri d’un coup dans le dos. Sans compter que Dracula était lui-même un cas à part, dont on disait qu’il rivalisait en puissance avec la Reine de la Nuit. Ciarán avait sans doute eu de multiples opportunités pour provoquer la mort du prince héritier dans le chaos de la bataille. Avait-il réussi ? Ce qui était sûr, c’est que Dolosys était mort… mais Ciarán l’avait suivit dans la tombe.

  • Ne te tracasse pas trop avec cela, mon garçon, me dit soudain Élisabelle.
  • Difficile de faire autrement ! ai-je rétorqué. Quand Kayne a rejoint Dracula et qu’ensuite Jondaris s’est mis en tête de se battre pour les droits des esclaves… j’ai dû me battre pour redresser la réputation de la famille ! Tous le monde murmurait qu’Abyssombre était un repaire de traitres, jusqu’à ce que je les force à ravaler leurs insultes ! Maintenant j’apprends que mon grand-père a comploté pour assassiner le prince héritier… et qu’il a peut-être bien réussi, en plus ! Si jamais Némésis apprenait cela…
  • …Elle ferait tout pour étouffer l’affaire. Ton grand-père est l’une des plus grandes figures de la Conquête, et toi tu es son plus puissant serviteur. Tu as toujours fais preuve d’une loyauté exemplaire, et Ciarán est mort bien avant que tu ne sois né. Donner corps à cette rumeur ne ferait que déstabiliser ta position et porter indirectement un coup à son autorité. Némésis n’a aucune raison de vouloir cela, mon garçon. Et puis, je crois que tu as manqué la leçon de mon histoire.
  • Quelle leçon ? Que se marier n’apporte que des problèmes ? ai-je ricané.
  • Qu’il faut prendre l’amour au sérieux, sous peine de le voir s’envoler avant qu’on puisse l’apprécier à sa juste valeur, répondit Élisabelle, impassible. Ne perds pas ton temps à courir après des chimères et concentre-toi sur ce qui est concret pour bâtir quelque chose de durable.

Je l’ai regardé d’un air perplexe.

  • Ce que tu me dis, c’est que je ne dois pas tarder avant de conquérir le cœur de Némésis ?
  • Tu n’aimes pas Némésis, Forlwey. Tu es juste… attiré par elle, comme bien des gens. Et c’est normal, compte tenu de ce quel est. Sa beauté et sa puissance t’obsèdent… mais ce n’est pas de l’amour, mon garçon. Si tu connais un jour le véritable amour, tu le ressentiras au plus profond de toi. C’est une vague qui emportera tes doutes et te changera à jamais.

Élisabelle se redressa pour caresser la statue de marbre de Ciarán.

  • Ton grand-père et moi étions fait l’un pour l’autre, continua-t-elle. C’était une évidence… et pourtant nous avons passé notre vie à nous éloigner chaque fois que nous nous rapprochions. Quand nous aurions enfin pu partager pleinement notre amour… il était trop tard. Je ne regrette aucun des moments passés avec ton grand-père. Mais si je pouvais remonter le temps… si je pouvais prévenir la Élisabelle du passé… Je lui dirais de ne pas perdre une seconde auprès de Ciarán. Aujourd’hui tout ce que j’ai, ce sont des regrets… et mon amour pour lui qui n’a jamais faibli.

Élisabelle se leva et tendit la main, y faisant apparaitre une graine magique qui se transforma bien vite en petite poupée. Cette dernière sauta de la paume de mon amie pour escalader le torse de mon grand-père et se percher contre son épaule. Puis, la poupée passa ses bras autour du cou de la statue et colla sa joue contre le visage de marbre en émettant un ronronnement attendri. J’ai observé le visage de mon amie. Une larme coulait sur sa joue, mais elle souriait en observant la poupée et la statue, séparées par la mort mais unies par la destinée.

Il m’est venu à l’esprit que je devais sans doute dire ou faire quelque chose pour réconforter mon amie… mais rien ne me venait à l’esprit. J’étais un expert sur la façon d’infliger la souffrance, mais pour la soulager… j’étais bien démuni.

Lentement, je me suis alors rapproché d’Élisabelle et j’ai posé la main sur son épaule. Surprise, mon amie m’adressa un regard étrange, mais finit par esquisser un sourire.

Nous sommes restés ainsi pendant quelques secondes sans rien dire, rendant un hommage silencieux à mon grand-père. Puis, Élisabelle repris la parole pour m’annoncer une nouvelle fracassante :

  • Je crois qu’il est temps pour moi de rentrer à Véresbaba.

A suivre...

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