Chapitre 20 - Oswald - Jonas - Tempérance

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Arrivé sur le seuil de la chambre d'hôtel, je m'arrête. C'est un sacré foutoir !

Couette étalée par terre, vêtements éparpillés sur le sol, bouteilles vides de bière, un préservatif usagé, un petit-déjeuner à moitié entamé...

Bon, les bouteilles de bière, je me rappelle bien les avoir posées à la va-vite par flemme de me rendre jusqu'à la poubelle. Mais le reste ? Quand est-ce arrivé ? Et avec qui ?

Et merde ! Je chercherais à comprendre demain. Dans l'immédiat, je suis trop nase. Je m'affale de tout mon long sur le matelas et ne tarde pas à m'endormir.

***

Il faut fuir ! Pourquoi personne ne m'écoute ? C'est trop dangereux. Nous sommes en sécurité maintenant en France, il faut rentrer, ne pas rester ici. Fuir !

***

Moi, j'ai envie de rester ici. C'est pas tous les jours que je peux profiter de Akihabara. Qui me dit que je reviendrais un jour ici ? Avec toute l'horreur qui a été vécue dans ce pays, à mon avis c'est bien la dernière fois que je pose le pied sur le sol japonais.

Je comprends les autres mais moi, ai-je mérité d'être privée de cet endroit ? Ils me demandent jamais mon avis sauf quand on a besoin de légèreté. J'emmerde la légèreté par moment !

Je sais que je suis utile pour retrouver le sourire et que sans moi, Bastien serait déjà mort et nous avec. Mais, certains jours, ça me pèse. J'aspire à autre chose aussi. Bon, après tout, Oswald doit aller à Akihabara alors autant faire d'une pierre deux coups. Mais d'abord, toquer chez le voisin beau gosse. Ça fait un moment que j'ai pas profité des plaisirs charnels et je suis en manque. Comme toute ado, j'ai les hormones en ébullition. Je toque à la porte adjacente :

Ohayo ! lui dis-je en laissant débordé le désir qui m'habite.

Son regard se perd dans le mien et je vois l'envie grandir au fond de ses prunelles. Il m'attrape par la veste et me tire à lui. On se roule une pelle d'enfer avant qu'il ne claque la porte et ne m'allonge sur le lit. Je suis toute à lui.

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