Tom

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    Quelques semaines plus tard, l’éditrice et son fils se rendirent comme prévu au vernissage de l’exposition photo de Tom. Tout le gratin new yorkais était là et Ann y était à l’aise comme un poisson dans l’eau. Ils saluèrent brièvement le créateur qui était en grande conversation avec tout un aréopage de Hipsters éperdus d’admiration.

     Puis, ils s’éloignèrent pour visiter l’exposition. Ann fut rapidement happée par des connaissances et elle abandonna bientôt son fils dans une des allées. Il n’était pas fâché de la quitter un moment. La cohabitation avec sa mère était devenue de plus en plus difficile et il lui tardait que l’année universitaire ne démarre pour pouvoir enfin respirer. 

    Il flâna dans les allées observant avec intérêt les photos en noir et blanc à l’esthétique léchée. L’ensemble se voulait une sorte d’hymne désespéré à la ville de New York et à ses habitants. Il s’arrêta plus longuement sur une image de corps d’hommes nus et enlacés sur un fond de vue nocturne de  la ville. Il sursauta lors que quelqu’un s’adressa à lui dans son dos. 

    - Cela vous plait-il ?

    C’était Tom. Il avait abandonné sa cour pour retrouver l’incomparable Valentin. En effet, ce dernier n’avait pas quitté ses pensées depuis leur toute première rencontre. Le jeune homme se lança avec un air de défi dans le regard : 

    - Je me demande si je dois qualifier ça de putasserie gay esthétisante ou alors d’escroquerie porno bobo…

    - Vous êtes sévère jeune homme mais, c’est plutôt…rafraîchissant !

      Les deux hommes éclatèrent de rire et dissertèrent un moment sur le rôle de l’art, de la provocation ou de l’esthétique gay. Tom s’étonnait de tant d’érudition de la part de son interlocuteur. Il songea qu’il avait dû baigner tout jeune dans un océan de culture pour avoir un esprit aussi vif, aiguisé et ouvert.

      Peu de temps plus tard, Ann réapparut fusillant son fils du regard. Elle se répandit quant à elle en compliments appuyés à l’égard du travail de Tom et s’éloigna peu après avec lui. 

     Valentin continua sa visite, non sans remarquer les regards qui maintenant se tournaient vers lui. Il observait avec amusements les petits groupes de personnes qui chuchotaient en le voyant passer. Il se doutait que les commérages sur sa proximité avec Tom devaient aller bon train.

    Après avoir abandonné Tom à un autre groupe d’admirateurs, Ann revint quelques temps plus tard et s’adressa à son fils avec sévérité :

    - Pour qui te prends-tu pour oser critiquer le travail de Tom ?

    - Il m’a demandé mon avis. Je lui ai dit ce que je pensais.

    - Je sais à quoi tu veux en venir Val’ mais, cela ne se passera pas comme ça !

    - Ne serais-tu pas jalouse de moi, chère mère ? Oui, il veut probablement me baiser. Et cela te rend folle car, tu sais, qu’en ce qui te concerne, il n’en aura jamais l’envie !

     A cet instant Ann se crispa et gifla son fils qui quitta les lieux sur le champs. Le soufflet n’était pas passé inaperçu, notamment de Tom, qui de là où il était n’avait rien manqué de l’explication orageuse entre la mère et de fils. Il se dirigea peu après dans la direction où il avait vu Valentin s’éloigner.

    Il retrouva le jeune homme à l’extérieur du bâtiment une cigarette éteinte dans la bouche et un smartphone à la main. Valentin lui sourit et lui demanda du feu d’un air provocant.  

    Un peu intimidé, Tom sortit de sa poche un luxueux briquet et en tendit fébrilement la flamme vers le visage du jeune homme. Il baissa le regard n’osant trop fixer les lèvres sublimes du beau garçon. Constatant son embarras, Valentin lui proposa son paquet de Malboro. Le créateur esquissa un sourire timide,  prit une des blondes et lui confia :     

    - J’essaie d’arrêter mais, je n’y arrive pas.

    - Je voulais fumer autre chose mais, je me suis ravisé.

      Valentin avait brandi un brin amusé un joint qui se cachait dans la pochette de sa jolie veste. Tom sourit et déclara :  

    - Vous êtes le seul à m’avoir dit la vérité ce soir. Cette exposition est une escroquerie, mon travail est une escroquerie, je suis un escroc. 

    - Mais, comme il n’y a que moi qui m’en suis aperçu ce n’est pas très grave, non ? Et puis ça peut rapporter gros les escroqueries ? 

    - Ça rapporte bien, oui !  Le créateur avait bien noté l’ironie de la question mais, n’avait pas voulu la relever. Il avait bien d’autres idées dans la tête.

    - Mais, donnez-moi ce téléphone. Je vais vous montrer quelque chose de très rare.

     Valentin, intrigué, lui tendit son appareil. Tom y saisit rapidement quelque chose et le lui rendit. Le jeune homme constata qu’il avait rajouté un numéro de téléphone mobile au milieu de ses contacts. 

    - C’est mon numéro privé. Si vous voulez continuer d’échanger quelques mots d’esprit avec un vieil escroc fatigué, j’en serai ravi.

      Puis, Tom écrasa rapidement sa cigarette et s’apprêta à retourner dans l’immeuble.

      A cet instant, son téléphone sonna. Il décrocha et entendit Valentin lui avouer de sa voix suave : « Moi aussi j’en serai ravi ! ». Puis, il se retourna et, découvrant le sourire parfait du jeune homme, il proposa :   

    -  Bon, allons ailleurs !

     Il se dirigea ensuite vers la rue d’un pas décidé et héla un taxi. Puis, il fit signe à Valentin de le suivre. Ce dernier s’exécuta sans un mot. Il entendit Tom citer une adresse sur la 5ème avenue.

    Là, les deux hommes descendirent et ils s’engouffrèrent dans un élégant immeuble art déco. C’était là que résidait Tom. Il fit entrer le jeune homme dans son appartement. C’était un luxueux penthouse. Le lieu était aménagé avec soin et d’un goût très sûr. Le style était design et épuré. De grandes photos noir et blanc signées des plus grands photographes, notamment de mode, décoraient les murs. Les photos du maître des lieux étaient elles aussi bien mises en valeur. 

     Il lui fit visiter son splendide appartement jusqu’à sa chambre non moins somptueuse. Là, sans un mot, Valentin le poussa sur le lit. Puis, il retira sa veste ainsi le tee-shirt de créateur qu’il portait dessous. Tom était comme fasciné par tant de beauté et il tomba à genoux comme un fidèle devant son dieu.

    Après avoir fait glisser le pantalon du jeune homme, il attrapa son long sexe dur et en goûta le bout. Valentin soupira de plaisir en laissant tomber sa tête en arrière. Tom s’enhardit et engouffra ensuite toute la verge dans sa bouche. Il était visiblement très doué dans cet exercice et voulait certainement laisser un souvenir impérissable à sa conquête. 

    Valentin ne resta pas longtemps inactif. Il commença à déshabiller le créateur et le poussa de nouveau sur le lit. Il débuta ensuite une longue fellation parfaitement réalisée qui fit songer à Tom que son amant n’était pas non plus un débutant.                       


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