Quelques semaines plus tard, le couple se rendit à la réception organisée par l’éditeur de William à l’occasion de la sortie mondiale de son fameux roman. On y retrouvait tout le gratin habituel invité à ce genre d’occasion mondaine. Valentin embrassa sa mère qu’il n’avait pas vu depuis plusieurs mois et salua brièvement quelques-uns des amis de Tom. Outre Thomas qui était présent avec Miles, il croisa Simon le psy mondain avec qui, outre les douleurs de son enfance, il partageait bien d’autres émotions sur son divan. Ce dernier lui murmura des mots doux à l’oreille et s’enquit de leur prochain rendez-vous coquin.   

    Accompagné de Simon, Valentin se dirigea ensuite vers le lieu où se tenait le romancier. Ce dernier  dissertait avec un beau jeune homme brun inconnu. L’écrivain leur sourit et leur présenta son interlocuteur. Il se nommait Zacchary Muligan, Il était étudiant en dernière année de littérature à Columbia et était un grand admirateur du travail de William. Il avait d’ailleurs rédigé une thèse sur l’œuvre de l’écrivain. Aux regards complices que s’échangeaient les deux hommes, Valentin et Simon en conclurent qu’ils devaient être plus que de simples connaissances. 

    Attrapé par son éditeur, William abandonna vite les deux étudiants et le psychiatre sans donner plus d’éclairage concernant cette situation. Cependant, de là où il se trouvait, l’écrivain pouvaient observer les deux hommes en grande conversation avec son nouvel ami. Il spécula que Val’ avait dû soumettre son jeune protégé à la question. Il en eut la confirmation lorsqu’il croisa le regard anxieux de ce dernier puis, les éclairs d’incompréhension qui s’échappaient des yeux de Valentin.  Il le défia de ses yeux émeraude avec ironie.   

    Valentin proposa au jeune ami de William de lui présenter son illustre compagnon ainsi que d’autres membres du petits groupe d’amis de l’écrivain. Après avoir effectué les présentations, il avait ensuite abandonné le jeune étudiant aux bons soins de Christopher, un autre très bon connaisseur de l’œuvre de William, lui-même essayiste et conférencier. 

    Il prétexta un besoin de sortir pour fumer une cigarette pour tenter d’en savoir plus auprès de l’écrivain. Dirigeant de nouveau son regard vers lui, il lui envoya  un petit signe lui ordonnant de le suivre. William quitta immédiatement le groupe avec lequel il était en inventant une contrainte. Il rejoignit peu après Valentin dans un petit salon isolé.

    - A quoi joues-tu William ?

    - De quoi veux-tu parler ?

    - Ne fais pas l’innocent. Tu me balances des mots d’amour à longueur de mails et là, j’apprends que tu baises avec un étudiant !

    - Oh là , comme tu y vas. Nous sommes juste amis. 

    - Le mec m’a fait clairement comprendre qu’il couchait avec toi ! Et ça, probablement depuis des semaines !

    - Et ça t’embête ? Tu es jaloux ?

    - Non arrête, je veux juste comprendre à quel jeu pervers tu joues ?

    - Mais, à ce jeu, là. Tu es furieux contre moi. Tu ne sais plus si tu dois m’aimer ou me haïr. Si tu dois quitter ton mec ou me frapper. Je t’aime à la folie. 

    Excédé, Valentin tourna les talons en direction de la sortie de l’immeuble. Là, il retrouva Tom et Max son ami designer.  

     - Je pensais te trouver là. Lui souffla Tom avec un brin de reproche dans la voix. 

     - J’ai fait une pose technique avant.

     - Max me disait tout le bien qu’il pensait de Zacchary le nouveau petit ami de William. 

    - Vraiment ? Je l’ai trouvé pour ma part bien pédant. Grimaça Valentin

    - C’est qu’il ne doit pas trop savoir comment se comporter avec toi. Lança Max. Il doit connaître les sentiments que Will a eu à ton égard. 

    - Moi, je l’ai trouvé très bien ce jeune homme. Confirma Tom. En plus, je trouve qu’il a une classe folle. Si tu avais connu son précédent petit ami, tu noterais la différence.   

    Max aquiecsa en levant les yeux en l’air. Visiblement tout le monde était soulagé de cette situation. Valentin, pour sa part, semblait troublé. Tom remarqua ce malaise mais, ne le releva pas. Il mettait cette réaction sur le compte d’une petite jalousie qu’il sentait poindre chez son compagnon. Ne plus être le centre des conversations et des désirs des autres devait perturber son égo. Tom se réjouissait surtout que les commérages et les intrigues amoureuses de ses amis ne se portent maintenant sur quelqu’un d’autre que sa petite merveille.