Réponse à "Quand soudain... !"
Alors que la file automobile ne bouge pas, je bats à l'aide de deux doigts la mesure sur mon volant au rythme des percussions de Joey Jordison. Je m'excite et cela n'arrange rien finalement, car je suis là, encore et toujours, éternellement là. Coincé derrière le pick-up d'un de ces crétins trop fiers, qui compensent leur manque de neurones avec une offrande de taille envers le Dieu de la consommation et de la pollution.
"Tenacious conviction has caught up with your soul
There's no place for mercy in the myths of your lord"
Je beugle comme un bourrin le couplet qui passe pile à ce moment là, tout en mimant les assauts furieux et frénétiques des baguettes en bois sur les cymbales crash. Si devant ma voiture il y a un sacré abruti, derrière moi, ce sont deux jeunes nanas dans leur Cooper, qui se prennent pour des starlettes de la chanson, micro invisible en main, sûrement en train de s'égosiller en chantant de la Variétoche daubée. Moi à votre place, plutôt que de faire des vocalises, je m'échaufferai le cerveau, parce que sinon le jour où vous allez vous en servir, vous risquez le claquage. M'enfin.
Je crois que ça y est, ma patience commence à atteindre ses limites. En même temps, si nous avancions ne serait-ce qu'un peu, je suis certain que je me sentirais mieux. Là, je me sens à l'étroit et je ne peux même pas ouvrir la fenêtre, car cet espèce de blaireau devant moi a gardé le moteur de son étron à roulettes allumé et la fumée épaisse envahirait mon habitacle en moins de deux. Du coup, j'enrage et continue de médire sur les gens autour de moi.
Je me pose alors la question "Mais dans le fond, je suis quoi, moi?"
Une personne ordinaire en voiture, bloquée dans les bouchons, rageant et fulminant. Voilà ce que je suis, me dis-je. Mes yeux se perdaient sur l'affichage numérique de l'heure. Je compte les secondes dans ma tête. Hop, l'heure change mais... Quoi ? Le temps recule ? Alors que je suis choqué de cette inversion, je relève le regard au-dessus du tableau de bord, et face à l'interminable et immobile ligne de voitures, se dresse une gigantesque lame de fond qui engloutit tout sur son passage. Disons plutôt qu'elle submerge tout, car rien ne bouge. L'embouteillage maintient son immobilité malgré le ras de marée. Je scrute l'eau autour de moi, comme si j'étais au fond de l'océan dans mon étanche sous-marin. Des créatures aquatiques passent à grande vitesse au-dessus de la colonnade métallique, certaines contemporraines, d'autres préhistoriques. Je n'en reviens pas et me pince. Rien ne se passe.
J'entends un bruit étrange, comme si quelqu'un était en train d'essayer d'ouvrir ma portière arrière. Je panique en imaginant le pire arriver : ma voiture se remplit d'eau, je n'arrive pas à remonter à l'hypothétique surface et je meurs. Ah non, hein. Pas ça. Je me détache et me retourne donc pour faire front à mon tragique destin, mais le bruit cesse. Sauf que finalement, c'est ma porte qui s'ouvre d'un coup, des seaux d'eau de mer pénètrent dans la voiture, je ferme les yeux pour ne pas y recevoir le liquide translucide, je sens un poids m'atterrir sur les jambes, et j'entends la porte se refermer. Je sens deux bras m'étreindre.
"Allons bel homme, ce n'est pas un endroit pour se trouver.
- Que ? Quoi ? J'ouvrais enfin les yeux, constatais que l'intérieur de l'habitacle n'était pas inondé et découvrais face à moi un sourire espiègle à en faire fondre le permafrost.
- Hé bien oui, le fond des océans, ce n'est pas pour les humains.
- Sauf que là, c'est l'océan qui a recouvert mon monde, pas moi qui suis parti en exploration sous-marine. Laisse-moi te retourner la question... Qu'est-ce que toi, tu fais ici ? Je prenais difficilement conscience que la femme dont le regard m'éblouissait semblait être une sirène ou ce à quoi elles pourraient ressembler.
- Moi ? Je parcours les mers en suivant les tsunamis, et je séduis les hommes.
- Au moins c'est cash comme réponse.
- Et cela fonctionne ? Me demandait-elle.
- Quoi ?
- Mon pouvoir de séduction. Me susurrait-elle à l'oreille, avant d'en lécher le lobe et de coller sa poitrine chaude et humide sur le visage.
-Comment dire...
-Allons... ? Tu es en train de me dire que je ne te fais pas d'effet. La femme se déplaçait sur la place passager, se penchait au-dessus de ma ceinture et passait une de ses mains dans mon boxer. Elle englobait mon sexe de ses doigts. Aaaaah. Mais si, je te fais de l'effet.
- Je ne dis pas le contraire, mais... Ma femme est à la maison, et je ne suis pas trop pour ce genre de pratique... Essayais-je de me raisonner. Donc bon, il va falloir arrêter tout ça. Glissais-je tout en subissant la masturbation calme de mon étrange partenaire.
- Oh non, tu ne vas quand même pas passer à coté de ça... Elle cessait de me caresser, puis, après avoir défait mes pantalons, et baissé mon sous-vêtement, elle plongeait ma verge droit dans sa bouche, effectuait quelques va-et-viens, relevait ses yeux vers les miens. J'arrête donc ?
- Maintenant que tu m'as attisé...
- Ah... Tu m'en vois ravie. Sans attendre davantage, la femme retournait poser ses lèvres puis sa langue sur mon gland, elle l'embrassait et le suçotait, effectuait quelques allers-retours buccaux supplémentaires et se glissait sur moi toute entière. Bon je suppose que cela ne te dérangera pas...
- De toute façon, maintenant il est trop tard."
Alors que je plaçais mes mains sur la galbe de ses fesses écailleuses, tandis que la sirène, après avoir saisi ma nuque entre ses mains, se laissait pénétrer par mon sexe tendu, glissant dans sa caverne d'écume. Par à-coups, nous nous laissions submerger du désir pour l'autre. J'embrassais sa bouche pulpeuse et pressais sa poitrine. Au début je pensais arriver à faire front, mais je n'y arrive pas. Je n'essaye même plus de lutter contre ma morale.
"My game, my game" Résonnait au loin.
La sirène se retire de moi et se retourne, elle aggripe le volant comme s'il s'agissait d'un jouet, puis à nouveau, elle s'empale sur mon intimité. Son postérieur poisseux se frotte à ma peau, elle l'écrase contre mes cuisses, m'enfonçant jusqu'à ce que je bute contre son col de l'utérus. Elle ne fait plus de mouvements de haut en bas, maintenant elle se déplace de droite à gauche.
"My rules, my favorite" Se poursuivait mais tout en étant un peu plus proche.
Je m'aggripe à ses hanches et pelote un de ses seins, elle couine et moi je pousse un râle suave tandis que je me sens prêt à littéralement exploser en-elle. Elle se cambre en entortillant ses doigts dans sa chevelure et plaque son dos contre mon torse. C'est moi qui active mon bassin désormais.
"My game, my game, Hey my score!" La musique accompagnait désormais nos ébats.
J'allais craquer et cela n'était plus qu'une question de secondes. Je me laissais envoûter par les ondulations de la sirène, tandis que nous sombrions dans l'extase, surplombés par un océan devenu rose et orange. Enfin le moment fatidique arrive. Elle le sait, et plaque ses fesses contre mon entre-jambe. J'éjaculais en haletant, puis, tout devenait ténèbres.
"My game, my game
My rules, my favorite
Hey my score!
My kind, you'll find
I feel fine
My scenes, my moods
My ravings and my crimes
Out, roaring rhymes"
La musique de mon téléphone m'extirpe de ma torpeur, tandis que moi, je me redresse d'un coup, essouflé. Ma femme se réveille elle aussi, pensant que la sonnerie matinale m'a tiré d'un cauchemar atroce.
"Ca va mon Amour ? Tu es tout transpirant, quelque chose s'est mal passé ?
- Je-euh. Oui, tout va bien. Je crois juste que je n'avais fait un rêve humide de cette sorte."
Table des matières
En réponse au défi
Quand soudain... !
Bonjour à tous et aux autres,
L'objectif de ce défi est de partir d'une situation ordinaire et d'en briser la banalité. Par exemple, un type promène son chien quand soudain, celui-ci se transforme en dragon. Vous pouvez aussi choisir de rester dans le réaliste, mais il est obligatoire d'aboutir à une situation extraordinaire. Le chien pourrait tout aussi bien se faire kidnapper par la mafia russe !
Voici le point de départ :
« Une personne ordinaire est en voiture, bloquée dans les bouchons »
Que se passe-t-il ensuite ? À vous de me le dire !
Je précise que la situation initiale doit bien être banale, il ne s'agit pas de montrer quelque chose qui semble normal pour finalement dire que c'était incroyable depuis le début.
La phrase que j'ai donné ne doit pas obligatoirement figurer dans le texte, seulement la situation.
Si vous avez des questions, venez en commentaire. Sinon, à vos plumes !
Commentaires & Discussions
Attente paradoxale | Chapitre | 19 messages | 4 ans |
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