Une symphonie
J'avais composé une symphonie de mots.
Une musique si belle, unique et solennelle.
Tout s'entremêlait, le glacial et le chaud.
Les montagnes, océans, morceaux de ciel.
Mais je l'ai oublié, les mots se sont enfuis.
Mon cerveau sûrement moins étanche
Ma mémoire molle comme un vieux fruit,
Les a recouvert comme une avalanche.
Je suis donc allé dans le verger des sens.
Pour retrouver cette musique, ce refrain.
Les arbres par milliers, quelle chance !
Des rires par centaines, juste sous la main.
J'étais là, à mon affaire, cueillant ici et là.
Remplissant mon panier de mots rares.
Tu es apparue, nue, marchant vers moi.
Tes yeux fixés aux miens, me noyant de regard.
Nous nous sommes allongés, nous cachant.
Nous nous sommes aimés en silence.
Les mots éparpillés regardaient, arrogants.
Ils n'avaient plus aucune espèce de sens.
Je t'ai prise dans mes bras, emportée ;
Tu étais la muse de ces lieux, qu'importe !
Le plus doucement, je t'ai caressé.
Et en partant un ange a fermé la porte...

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