Tom au pays des sept songes, où comment il rencontra la fée Clochette*, alias Égérie

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Bientôt, ils débouchèrent sur une place semi-circulaire, vers laquelle convergeaient la Rue Haute, la Rue du Milieu et la Rue Basse. De l’autre côté se dressait le châtelet d’entrée de la citadelle de Thor, dont les toitures pointues accrochaient les premiers rayons du soleil. Elles attirèrent son attention, car il n’avait pas remarqué, en arrivant la veille, les magnifiques dragons ailés, en pierre blanche, qui les surmontaient et semblaient surveiller la route. Morizzio et Fabio, les deux infernaux compères, s’immobilisèrent devant Tom. Il conduisit son vélo rouge à leur hauteur.

Que se passe-t-il donc ? S’enquit Tom.

Et ce fut le choc.

La fée Clochette était là, devant le haut porche dont les portes étaient grandes ouvertes, montée sur un cycle d’une blancheur rayonnante, pourtant très proche des vélos de nos forêts. La fourche spectaculaire en berceau de cette noble mécanique était hérissée de fers à pointes effilées, presque noires. Le guidon était fixé par platine amovible et non en tête de fourche comme pour nos bicyclettes. La jeune elfe l’empoignait d’une main ferme et se tenait immobile, comme prête à fuir, son visage clair tourné vers nous. Sa longue chevelure platine contrastait avec son pourpoint de velours cyan brodé d’or. Elle était ramenée sur sa nuque en boucles amples, dont certaines coulaient sur son sein gauche. Un arc et son carquois pendaient sur les flancs de sa véloce monture.

Morizzio adressa quelques mots que Tom entendit à peine :

- Ferme la bouche, Tom, ton cœur va s’envoler.

Pour lui, cette vision était banale. Pour Tom, elle était d’une intensité esthétique et romantique éblouissante. S’avançant sur la place, ses deux compagnons s’interposèrent entre elle et lui. Cela l’aida à reprendre ses esprits pour la rejoindre. Le jour naissant soulignait le rose délicat de sa peau.

Tom était si ému qu’il fut incapable de prononcer un mot. Leurs regards étaient accrochés l’un à l’autre, en une fascination réciproque. Si bien que Tom ne vis même pas passer les gens de la Bâtie qui s’éloignaient tranquillement sur le pont.

D’un simple murmure, Égérie commanda à son vélocipède de s’élancer sous le porche. Tom fit de même et ils traversèrent le pont de l’Issole, flanc à flanc, dans l’or du jour naissant.


*ne pas confondre avec la fée Bleue de Pinocchio

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