Le baigneur
La Marquise d'Elchol avait envie de se changer les idées après la triste visite chez son père, le dieu Orange. Sire Philarctos, ne voulant pas la voir se morfondre sur les difficultés d'une relation avec une simple mortelle, l'emmena pique-niquer avec le Marquis d'Oueca. Il avait proposé d'aller au lac Bleu. Ce dernier lui présenta sa main pour qu'elle monte dans la voiture. Quand Sire Philarctos l'eut ordonné, on s'en alla de la Cour pour la campagne assecariote. Après plusieurs dizaines de minutes de voyage, la voiture arriva près d'une plage de galets ombragée par des arbres.
L'équipage descendit et les gens installèrent la table, le couvert et apportèrent les plats. On mangea de bon cœur puis on reparti. Après un moment, le Marquis proposa de se balader un peu avant de revenir à la voiture, gardée par les gens. Au bout d'un moment, où s'arrêta de nouveau le long d'un lac. La Marquise partit se balader un peu plus loin, sur les bords de l'étendue d'eau, en compagnie d'une dame. Le Marquis décida de se baigner, alors il ôta son kimono bleu aux fleurs rouges et sa longue tunique blanche, ne gardant qu'un cache-sexe minimaliste.
En le regardant ainsi se déshabiller et se baigner, Sire Philarctos se trouva enhardi. Il demanda du papier et du crayon pour pouvoir dessiner. Il comptait bien le croquer sur le papier avant de le croquer sur l'oreiller. Sire Philarctos profita que le Marquis mettait du temps à entrer dans l'eau pour observer sa taille fine. Il eut un moment d'hésitation, frissonnant au contact de l'eau. Sire Philarctos rit et se plut à esquisser le profil de son sein satiné, surmonté d'un téton durçit ; cela ressemblait à une fraise sur une glace à la vanille.
Sire Philarctos effaça ce qu'il venait de faire pour tout reprendre. Il commença à dessiner le Marquis en spectateur, tourné vers la droite de trois-quart. Il recommença sa poitrine plate aux tétons durs. Un bruit dans l'eau attira l'attention du dessinateur : le Marquis avait plongé ! On devinait sa position à la forme de l'eau. Il reparut, sa peau diaphane était mouillée. Le Marquis sourit à son amoureux, en mettant le bras gauche derrière la tête.
Sire Philarctos agita son calepin en retour et le dessina dans cette pose. Il dessina le cou puis sa tête ovale, qu'il l'agrémenta d'yeux brillants, mi-clôts. Le front du Marquis était si grand et si clair qu'il chassait les ténèbres de la nuit, mais, par amour, Sire Philarctos lui en dessina d'une taille raisonnable. Il se reprit plusieurs fois pour dessiner correctement le bras passant derrière les courts cheveux bruns, et laissa pendre le bras droit le long du corps. Il se dit que cette main, tout de même, devait servir à quelque chose. Alors il l'effaça et se dit qu'il pouvait le dessiner en train de frotter la bosse du jardinet marquisal. Sire Philarctos aimait la moustache cachant ces grandes lèvres desquelles il fit sortir une salive. Afin de terminer le dessin, Sire Philarctos dessina ses cuisses douces et fines, très belles et très gracieuses.
S'il n'était pas gêné par ses gens, il aurait fait venir le Marquis pour pouvoir l'aimer sur la mousse de cet éternel printemps. Ah, qu'il était beau ! Ne voulant pas laisser son dessin inachevé, Sire Philarctos demanda de l'encre et de l'aquarelle : la peau devint d'une blancheur éclatante, ses yeux prirent la belle couleur du miel, ses pilosités la noirceur du corbeau, son entre-jambe rose comme la fleur. Il rehaussa le tout avec de l'encre du pays et se montra satisfait pour un travail aussi rapide.
Il le fit sécher sur le côté, tandis que le Marquis continuait de barboter. Il vint à sortir de l'eau et fut sécher par ses gens, à qui il demanda à boire et à manger. Sire Philarctos confessa :
— Je t'ai dessiné tandis que tu nageais.
— Ah oui ? Je peux voir cela ?
Mais Sire Philarctos demanda à ce qu'il le vit plus tard, quand ils seraient rentrés. La Marquise revint de sa promenade et goûta avec eux. Quand le trio revint à la Cour, la Marquise remercia énormement le couple pour cette belle journée avec eux, ce dont ils furent charmés. Lorsqu'elle les eut quitté, le Marquis laissa éclater son impatience et pressa Sire Philarctos de lui montrer le dessin qu'il avait fait tout à l'heure. Le fils du Roi Patient le sortit de son kimono et lui donna à voir quand ils furent dans sa chambre.
Le Marquis trouva ce dessin osé si beau que ses joues s'embrasèrent. Il baisa vivement Sire Philarctos sur la bouche, et le jeta sur le lit pour lui faire l'amour. Son amoureux s'étonna qu'il ait les lèvres déjà baveuses.
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