Chapitre 9 : Gwenn

12 minutes de lecture

Gwenn :

Gwenn déposa des panoplies de marins à recoudre dans l’échoppe de vêtements.

À sa sortie, une brise marine lui décoiffa les cheveux.

Rif était là, à attendre sa maîtresse.

      — C’est bien ma fille, la félicita Gwenn.

Ensemble ils se dirigèrent vers la boulangerie.

Le lendemain du conseil, elle y était retournée, mais la boulangère lui avait appris que Calir y passait régulièrement les jeudis.

Gwenn avait besoin de le revoir, de lui parler de ses doutes et de cet Erzic.

La rue commerçante, habituellement pleine de vie, était aujourd’hui très calme.

Les comptoirs alimentaires étaient fermés et aucun marchand itinérant n’était présent.

Seules les échoppes du tanneur, du forgeron et de la couturière s’activaient encore.

Des odeurs alléchantes firent gronder sa faim.

     — Je devrais peut-être lui prendre une pâtisserie… et une pour moi aussi, murmura-t-elle à Rif.

Rif la regarda, visiblement intéressée aussi.

     — Tu sais que tu n’as pas le droit d’entrer, sourit-elle.

Elle s’apprêtait à franchir le seuil du royaume de la gourmandise quand des pas précipités résonnèrent derrière elle.

Deux femmes accouraient.

La plus petite fonçait droit sur elle.

     — Gwenn ! cria-t-elle, essoufflée.

     — Céleste ? Qu’est-ce qui se passe ?

La seconde s’était effondrée à genoux, les cheveux gris lui masquant le visage.

     — Gabrielle ?

Gwenn resta bouche bée. Gabrielle, courir dans les rues ? On aura tout vu.

La vieille femme grimaça.

     — Gwenn, il faut que tu viennes avec nous, reprit Céleste.

Gwenn jeta un œil derrière elles, espérant voir apparaître Calir.

     — Je ne peux pas. J’attends quelqu’un.

Céleste souriait comme si elle allait exploser de bonheur. Tout le contraire des derniers jours.

     — Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Gwenn, déconcertée.

     — Bon, tu comptes lui dire ou on reste là à contempler les nuages ? lança Gabrielle, toujours à bout de souffle.

     — Oui, oui… j’y viens, soupira Céleste.
Arnitan. Il est réveillé.

Gwenn se figea, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte.
Rif remuait la queue avec entrain.

     — Quoi ? parvint-elle à dire, hébétée.

     — Elle vient de te dire qu’Arnitan est vivant. Tu veux que je le chante ? grogna Gabrielle.

Il est… réveillé ? 

Toutes ces journées passées à espérer. À rêver de revoir son sourire malicieux.
Gabrielle avait été claire : l’espoir était mince.

Elle ne s’était jamais tout à fait résignée, mais une part d’elle avait fini par croire que ce jour n’arriverait jamais…
Et maintenant, il était de retour.

     — Je peux le voir ? demanda-t-elle avec empressement.

Céleste eut un petit rire.

     — Tan a demandé la même chose.

Gwenn sentit ses joues s’enflammer.

     — Et Draiss ? Il est au courant ? réussit-elle à bafouiller.

     — Pas encore. Il n’était pas chez lui. Je vais justement au chantier de son Pa. Allez, va avec Gabrielle voir Tan.

Alors que Céleste s’éloignait, Gwenn pensa à Calir.

Elle n’avait pas besoin d’en entendre plus.
Son cœur battait si fort qu’il menaçait d’éclater.
Elle courait déjà.

Derrière elle, Gabrielle avait du mal à suivre.

     — Allons-y ! dit-elle, pressant Gabrielle.

     — Il ne va pas s’envoler !... Pfff… Pas besoin de courir, marmonna Gabrielle, déjà à bout de souffle.

Mais ces paroles ne parvinrent qu’à moitié à Gwenn, qui était déjà loin, Rif faisant la course avec elle, la langue au vent.

Elle connaissait le chemin par cœur, et se retrouva rapidement à quelques pas de la maisonnée d’Arnitan. Devant le portail, si familier, plusieurs silhouettes se dessinaient.

Son ventre se noua, l’obligeant à ralentir.

Deux gardes du comte étaient postés, à contrôler les allées et venues.

Gwenn alla à leur rencontre, et lorsqu’elle essaya de franchir le portail, ils l’arrêtèrent.

     — Personne ne rentre, jeune fille, dit d’un ton ferme, un des gardes.

     — Je suis une amie d’Arnitan, je dois le voir, s’il vous plait…

     — Amie ou pas, on a nos ordres, s’énerva le second garde.

Il attrapa Gwenn à l’épaule et la poussa pour qu’elle s’en aille.

Elle trébucha, mais se rattrapa de justesse.

Rif qui était encore toute calme il y a quelques instants, se mit à montrer les crocs et aboyer.

      — Qu’est-ce qu’il a, ce cabot !

      — Rif, calme, ce n’est rien, la rassura-t-elle.

La chienne se roula en boule sur les pieds de Gwenn, qui s’était assise.

Les gardes éclatèrent de rire.

     — Allez ! Foutez le camp, avant qu’on vous amène aux cachots.

     — Oui-da, l’cachot, ça fait un p’tit moment qu’on y a mené quelqu’un.

Gwenn ne savait pas quoi faire. Elle n’avait aucune envie de revenir plus tard. Depuis qu’Arnitan les avait sauvés, dix jours s’étaient écoulés. Elle avait cru l’avoir perdu pour toujours. Et maintenant deux imbéciles du comte l’empêchent de le voir.

Ses yeux s’embuèrent pendant que ses mains cherchaient la douceur de poils blancs et doux.

Rif la regardait, l’air aussi perdue qu’elle.

Je suis si proche…

      — T’as vu ? Elle pleure maintenant… tu aurais pu y aller mollo.

      — C’est pas nous qu’a dit de pas entrer. C’est l’comte.

Ils souriaient tous les deux.

La goutte d’eau.

Tan est vivant. Il ne peut pas y avoir de plus tard.

En un bond, Gwenn était debout, siffla Rif et partit en courant vers la porte qu’elle convoitait.

Elle y était presque. Derrière elle, les bruits métalliques des armes la rattrapaient.

Elle tendit la main, effleura la poignée, mais un bras la souleva brusquement du sol.

      — Lâchez-moi !! Hurla-t-elle, submergée de désespoir.

Toute la retenue, tous les jours de silence, tout explosa dans ce cri.

      — Tu croyais vraiment réussir ? Peut-être qu’un ou deux jours au cachot te feront du bien.

      — Ahhhh ! Ce sale cabot m’attaque ! répondit la voix de l’autre garde, que Gwenn ne voyait pas.

Vas-y Rif ! 

Le garde qui tenait Gwenn, luttant pour la maîtriser, se retourna et se dirigea vers la chienne. Il lui asséna un coup de pied dans le flanc.

Rif gémit, s’effondra dans un bruit sourd… et ne se releva pas.
Gwenn sentit son cœur éclater. Elle se débattit furieusement, les poings en feu, hurlant son nom.

      — RIIIIIIF !!!

Un nouvel aboiement résonna. Un gros chien surgit du jardin et se plaça entre le garde et Rif, le poil hérissé.

      — Encore un clébard ? Qu’est-ce que c’est que ce cirque !

Patan ! 

Le nouveau venu grogna si férocement que le garde hésita. Il tira son épée, prêt à charger les bêtes, lorsque la porte s’ouvrit à la volée.

Gwenn, les yeux embués, ne vit pas immédiatement qui venait de sortir.

      — C’est quoi tout ce raffut ?

Cette voix. Elle l’avait entendue chaleureuse et protectrice. À cet instant, elle vibrait de colère.

      — Cette jeune fille a essayé d’entrer, et sa bête nous a attaqués, dit calmement le garde, qui tenait toujours Gwenn sur ses épaules.

      — Et qui est cette jeune fille ? Demanda Calir.

Le garde la remit sur pied, pour qu’elle puisse le voir.

Le visage de Calir était devenu rouge foncé :

     — Relâchez-là ! elle vient avec moi, dit-il d’une voix presque féroce.

     — Mais… l’comte a dit de laisser personne entrer, m’sieur.

     — Cet ordre a changé. Cette fille a le droit d’entrer. Elle était dans la forêt avec le garçon.

Les deux gardes la fixaient, honteux.

     — Je… désolé, petite. Jsavais pas…

     — Oui, on savait pas que c’était toi…

Ils mirent un genou, implorant son pardon.
Gwenn ne répondit pas. Son regard restait figé sur Rif.

Patan l’aidait à se relever ; la chienne boitait, mais elle s’éloigna en silence.

Gwenn remercia silencieusement Calir.

Pourquoi fallait-il que tout soit aussi dur ?

     — Je parlerai de votre cas au comte. On verra ce qu’il en dira, dit Calir d’un ton posé.

Les deux gardes baissèrent la tête et, lentement, reprirent leur poste de chaque côté du portail.

     — Tu vas bien ? Ils t’ont blessée ?

     — Non… non, ça va.

Calir retrouva son sourire. Il invita Gwenn à entrer, et ils s’assirent dans la cuisine.
Des assiettes attendaient sur le plan de travail.

      — Dès que le comte sera sorti, tu pourras voir ton ami.

Une odeur d’épices mêlée à diverses verdures flottait dans la pièce.
Elle l’apaisa aussitôt. C’était l’odeur d’Arnitan.

À peine cette pensée traversa-t-elle son esprit qu’une voix furieuse retentit dehors :

     — Maintenant laissez-moi passer ! A moins que vous ne soyez suicidaire.

Calir tourna la tête vers le couloir :

     — Je crois que Gabrielle les a bien remis en place.

La porte claqua. Gabrielle entra comme une bourrasque.

     — Il faudrait penser à apprendre les bonnes manières à ces messieurs.

     — En effet. Ils s’en sont pris à une jeune fille…

Gwenn baissa la tête, envahie par un sentiment de honte.

     — Tu n’y es pour rien, Gwenn, reprit Calir.

     — Quoi ?! Ils vont m’entendre ! lança Gabrielle, déjà prête à ressortir.

Jamais elle n’avait vu Gabrielle se comporter ainsi :

     — Non ! S’il vous plaît… Ce n’est rien. Ils ont voulu faire leur travail, murmura Gwenn, plus pour elle-même que pour les autres.

Elle pensa à Rif. Elle ne voulait plus que quelqu’un soit blessé pour elle.
Calir hocha légèrement la tête en direction de Gabrielle, qui souffla et s’adossa au mur.

     — Depuis combien de temps Ostir est avec Arnitan ? demanda la guérisseuse.

     — Sa mère est venue nous prévenir à la forteresse. Ostir a décidé de venir aussitôt. L’étranger est là aussi.

Le cœur de Gwenn manqua un battement.

Gabrielle haussa un sourcil. Calir ajouta :

     — Le comte l’a invité à nous accompagner, et Arnitan a demandé à le voir.

Elle sentit presque le regard froid d’Erzic.

Un instant, elle faillit se précipiter à l’étage.

Non… Il ne risque rien. Il l’a sauvé. Tan veut juste le remercier. Calme-toi, Gwenn.

Calir et Gabrielle parlaient encore, mais Gwenn était ailleurs.

Elle pensait à la mer qui tremblait, au loup, à la blessure d’Arnitan… et à Erzic.

Tant de choses en si peu de temps.

Elle se souvint du conseil, et de la question de Gabrielle : « D’où venez-vous ? »
Et la réponse d’Erzic :

« Mon histoire est trop longue pour être racontée. Je suis un nomade. »

Mais tout le monde vient de quelque part. Peu importe où.
Son récit sonnait faux. Il se serait trouvé au même endroit qu’Arnitan, dans une forêt reculée, qu’il connaissait visiblement bien. Pourquoi ne pas voyager par les routes commerciales, plus sûres et plus rapides ?

Quelque chose clochait…

Elle secoua la tête.

Il a sûrement ses raisons. Sinon, pourquoi aurait-il sauvé Tan ?

Un grincement à l’étage la ramena au présent. Des pas approchaient.

Le comte Ostir apparut et salua les deux femmes d’un signe de tête.

     — Bonjour, mesdames. Le jeune garçon est en excellente forme. Beau travail, Gabrielle. Nous avons pu discuter avec lui. Je convoquerai bientôt le conseil.

Gabrielle s’inclina poliment.

     — Calir, nous retournons à la forteresse.

     — Oui, mon comte. J’ai quelques sujets à aborder avec vous, sourit-il, en se levant, à l’adresse de Gwenn.

     — Eh bien, dans ce cas, ne tardons pas.

Ils sortirent tous deux. D’autres pas se firent entendre. Erzic s’arrêta au bas de l’escalier, fixant Gwenn, avec un sourire mystérieux. Toute chaleur sembla aspirée par sa présence. Le froid s’installa.

     — Ah, Gwenn, Gabrielle, dit une voix féminine derrière l’étranger.

Gabrielle avait son regard bloqué sur Erzic.

A-t-elle les mêmes sensations que moi ?

     — Merci de votre visite, messire Erzic. Je vous remercie une nouvelle fois, pour la vie de mon fils.

     — Comme je vous l’ai déjà dit, madame. Je n’ai fait que mon devoir, et le voir de retour dans son monde est ma récompense, répondit Erzic toujours le regard sur Gwenn.

Dans son monde ?

Pourquoi ces mots avaient eu une étrange résonnance ? 

     — Mesdames, je vous souhaite une bonne journée, dit-il en sortant.

Gwenn vit Gabrielle froncer les sourcils en grognant.

La maison reprit son essence de joie.

     — Arnitan sera heureux de te voir Gwenn, dit Myriam qui était maintenant devant elles.

Un bourdonnement pétillant, dans son ventre, lui donna une impression de légèreté.

     — Je peux te parler Myriam ? Dit Gabrielle

     — Bien sûr. Tu peux monter Gwenn, Arnitan est dans sa chambre, lui sourit Myriam.

Enfin !

Elle monta les marches rapidement, et se retrouva devant la porte de la chambre d’Arnitan.

Une odeur de menthe imprégnait le couloir.

Elle hésita à pousser la porte.

Que vais-je lui dire ? Désolée ? Ou lui rappeler que je l’avais prévenu ?

Un bruit sourd venant de la chambre la tira de ses pensées. Sans réfléchir, elle ouvrit la porte.

Arnitan était là, par terre, essayant de se relever.

Elle accourut vers lui et l’aida à se relever.

     — Qu’est-ce qui t’a pris…

Leurs regards se croisèrent, un instant suspendu, comme si l’univers autour d’eux se dissolvait dans la profondeur de ces yeux bleus, sans fin, si apaisants.

Quelque chose qu’elle avait perdu cette nuit-là, refit surface.

Elle était heureuse, mais aussi nerveuse. Il était là, à quelques centimètres d’elle. Sa poitrine se soulevait, son cœur battait plus vite.

Gwenn, submergée par l’émotion, se jeta dans les bras d’Arnitan, enfouissant son visage dans son épaule. Les sanglots la prirent au dépourvu, mais elle n’eut pas la force de les contenir.

Tous les événements retombaient.

    — Aie ! Tu as décidé de me briser, ou quoi ?

    — Dé… désolée, répondit-elle en essayant de se détacher.

Mais Arnitan la bloquait.

    — C’est moi qui suis désolé. On aurait dû t’écouter, je n’aurais pas dû insister pour que tu viennes.

Il lui remettait les cheveux derrière ses oreilles.

Des petits picotements se firent sentir, au niveau où sa main l’avait touchée.

Gwenn le regarda dans les yeux, et comprit qu’il était empli de remords.

    — Je serais venue, quoi que tu m’aurais dit, le rassura-t-elle.

    — Mais ça aurait pu être vous. Et s’il y en avait eu d’autres ?

    — Justement, il n’y en avait pas d’autres. C’est toi qui a failli mourir pour nous sauver…

Elle inspira profondément, avant de reprendre :

    — Je t’en ai voulu, Tan. Pendant plusieurs jours… me demandant pourquoi tu n’étais pas parti avec nous… un sanglot la coupa. Aujourd’hui j’ai compris. C’est ma faute, ma faiblesse…

Deux mains, celles d’Arnitan, se posèrent sur ces joues. Elle frissonna.

    — Alors tu n’as rien compris, dit-il posément.

    — Je comprends pas…

    — Il n’y a rien à comprendre. Je n’avais pas le choix. Soit on mourrait tous les trois, soit un seul d’entre nous servait d’appât. Et qui de mieux qu’un chasseur pour ça.

Gwenn aperçut les yeux d’Arnitan devenir plus foncés :

    — Ça n’a pas fonctionné comme je le voulais. Mais vous êtes vivants et moi aussi, grâce à Erzic.

Elle préféra ne pas penser au nom qui sortit de sa bouche et se concentra sur lui.

    — Heureusement que tu es vivant. J’aurais… on aurait fait quoi sans toi ?

Un grand sourire s’étira sur le visage d’Arnitan.

    — C’est vrai, je me le suis demandé aussi, la taquina-t-il.

Elle lui donna un coup sur l’épaule, en se détachant complètement de lui.

    — Aie ! Ça fait déjà deux fois aujourd’hui.

Gwenn éclata de rire. Libérée.

    — J’ai cru, ne plus jamais l’entendre, dit Arnitan, une douceur dans la voix qu’elle ne lui connaissait pas.

    — De quoi ? dit-elle, déstabilisée.

    — Ce rire. J’ai cru l’avoir perdu à jamais.

Qu’est-ce qu’il vient de dire ?

Elle souriait, la poitrine battant la chamade.

    — J’ai eu tellement peur, de ne plus jamais te voir, t'entendre dire de tels bêtises, répondit-elle.

Arnitan rit.

    — Je savais pas, que tu t’inquiétais autant.

Gwenn répondit par une grimace.

    — Tout ça m’a tellement manqué. Tu m’as manquée.

Une explosion dans son ventre, la fit s’envoler jusque dans les bras d’Arnitan.

    — Aie, murmura-t-il à son oreille. Ça fait trois fois maintenant.

Leurs visages commencèrent à se rapprocher.

Enfin…​​​​​​​

Un coup sur la porte, les firent se détacher aussitôt.

    — C’est Gabrielle, je peux entrer ?

    — Oui, bouda Arnitan.

La vieille herboriste entra.

Elle observa un instant Gwenn et Arnitan, un sourire discret aux lèvres.

    — Je ne vous dérange pas, j’espère ?

Gwenn rougit.  

Gabrielle se racla la gorge, détournant l’attention des deux jeunes.

    — J’ai besoin de m’occuper de sa blessure, tu peux sortir le temps que je m’en occupe ? demanda-t-elle à Gwenn.

Contre son gré, elle s’éloigna vers la sortie.

    — Gwenn ! Attends, j’ai quelque chose pour toi, l’interpella Arnitan en tendant un petit objet.

Elle revint vers lui, un peu surprise, croisant le regard intrigué de Gabrielle.

Il lui fit signe de se pencher.

     — Mon père avait sculpté cette statuette quand on était enfants. Céleste et Piré ont déjà leur animal totem. Celui-là… est pour toi, il te correspond.

Il glissa l’objet dans sa main, puis referma ses doigts autour.

En guise de remerciement, Gwenn l’embrassa doucement sur la joue.

Ce bref contact suffit à les faire frissonner tous les deux.

Puis elle sortit.

Dans le couloir, adossée au mur, à quelques pas de la chambre, Gwenn ferma les yeux un instant, tentant de calmer les battements frénétiques de son cœur, encore secouée par le geste d’Arnitan et ce qu’elle avait fait.

Elle ouvrit la main.

Dans sa paume reposait une petite hirondelle taillée dans le bois, ailes déployées, bec ouvert, prête à fondre.

Magnifique, pensa-t-elle.

Était-ce vraiment elle qu’il voyait ainsi ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Tahlarrien ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0