Petit Coquelicot

Une minute de lecture

Je me souviens de toi, petite herbe sauvage,
Farouchement dressée, tout emplie de courage,
Flamboyant bravement de ta fragile ardeur,
Petit pavot des champs, éclatant de couleur.

Elle, si tôt ravie, mourut dans la journée.
Il l'appelait Shirley, Petite Mariée,
Quand, délicatement, il l'arracha de terre.
Il eut au bout des doigts son âme tendre et fière
Et son cœur de diablesse à l'éclat mystérieux,
Qui jadis dans les prés brillaient de mille feux.

La tête un peu penchée sur la vie qui le quitte,
Petit coquelicot se fane un peu trop vite.
Sa lèvre s'est ourlée sur la couleur du sang,
De sa bouche s'exhale un parfum si troublant.
Quatre larmes de soie sur une tige fine,
La plus belle des fleurs, celle qu'on assassine.

Pourtant qu'il est gracieux, ce merveilleux ballet
De dames esseulées dans les épis de blé !
Défroissant souplement les replis de leur robe,
Aux saignées des tranchées, aux soldats morts à l'aube,
Veillant allègrement sur leur dernier sommeil
Dans les voiles pourprés de leur reflet vermeil.

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