Le souffle final s’échappa comme une brume légère, effleurant les herbes hautes et les fleurs fanées, emportant avec lui la dernière étincelle de vie de l’anophèle.
Allongé là, à même le sol, son corps fragile semblait n’être plus qu’une simple coquille vide, vidée de toute substance, arrachée à l’existence par sa propre avidité et son orgueil démesuré.
Autour de lui, la contrée reprenait lentement son souffle, comme si la nature elle-même retenait son regard sur cette créature déchue. Les vents légers, porteurs des secrets anciens, caressaient son corps immobile avec une douceur presque respectueuse.
Chaque plume d’herbe qui dansait autour semblait murmurer une dernière berceuse, un chant funèbre dédié à ce buveur de sang qui avait tant désiré, tant pris, tant détruit.
L’anophèle n’était plus qu’un fragment d’histoire, une ombre fugace dans la mémoire de la terre. Son festin des puissants, cette gloutonnerie insatiable qui avait consumé la vitalité des dignitaires, n’avait été qu’un feu de paille, brillant mais éphémère.
Il avait ignoré les humbles, rejeté le sang simple des pauvres, pensant que seul le pouvoir valait la peine d’être consommé. Mais c’était cette arrogance qui avait scellé son destin.

Son corps rejeté par ce qu’il avait méprisé, il était devenu l’image même de l’anéantissement, une leçon silencieuse gravée dans le sol.
Et tandis que la pluie commençait à tomber, fine et froide, s’infiltrant dans la terre assoiffée, lavant les traces de ce passé funeste, l’anophèle pleurait sans bruit, mourant sous cette pluie où il avait tant rêvé, tant vécu, tant souffert.
Le festin était fini et lui anémiée
Le royaume déserté.
Et le buveur de sang n’était plus qu’une poussière emportée par le vent, un murmure dans l’immensité du temps.
Le nectar tant cherché n'étant pas retrouver, L'anophèle mourut anémiée

....

Ainsi se clôt l’histoire de l’anophèle, créature tourmentée, symbole d’une faim insatiable, d’une quête de pouvoir et d’un ultime effondrement.