Chapitre 49 - Sentence
Plus j'apprenais de choses, plus je m'en trouvais choquée. Ses révélations sur Saki s'ajoutaient aux réactions de Kazuma que je ne comprenais pas. Je savais, maintenant, pourquoi papa avait voulu me tenir à l'écart de sa succession. Mais j'étais plus résistance qu'il le pensait. De quel manière j'étais censé prendre cette information ? Comment avait-elle pu faire preuve d’une telle bienveillance envers nous, sans jamais nous en tenir rigueur. Dans des moments comme celui-ci, où je me sentais perdue, j’aurais tant eu besoin de la présence de Kazuma… En y repensant, mes larmes recommencèrent à couler.
Je gagnais ma chambre sans beaucoup de sommeil. Pendant ce temps, Kazuma et Saki s'étaient retrouvés sur le parking. Tous les deux avaient un visage rouge de larmes.
- Saki ?
- Kazuma ? Ça ne te ressemble pas de prendre l'air quand ça ne va pas.
- Je dirais plutôt "prendre le large", tu vois ...
- D'un commun d'accord, à l'aide d'un regard, ils s'installèrent tous deux en voiture.
- En voulant protéger Rose, je l'ai frappé. Je l'ai pas fais exprès, elle s'accrochait à mon bras. Mais je l'ai fais, et ça : c'est insupportable !
- Je comprends.
- Ils roulèrent silencieusement quelques minutes, rejoignant une grande route de campagne peu éclairée.
- On va où au fait ?
- Je sais pas trop... Loin de tout ça j'imagine.
- Kazuma alluma la radio. Il n'y avait rien de bien intéressant, quelques chansons populaires qui les agaçaient plus qu'autre chose, Saki finit par l'éteindre.
- Tu en as discuté avec elle ?
- Oui. Elle ne comprends pas comment je peux être dangereux... Est-ce que Kai n'est pas une preuve vivante ?
- Je pense que Mlle sait que tu ne lui ferais jamais ça.
- Elle ne peut pas en être sûre ! Je n'avais pas l'intention de le laisser pour mort, de lui couper une main et de lui rouler dessus non plus !
- Oui, bien entendu, excuse-moi ... Je ne voulais pas remuer -
- Kazuma freina fort la voiture. Qu'était-ce cette chose sur la voie ? Il tenta de l'éviter mais leur véhicule s'empêtra dans un nid de poule qui causa plusieurs tonneau. Sonné, Kazuma avait la tête dans tous les sens, de gros vertiges et la sensation d'être dans un manège troublèrent sa vision.
- Saki ?
Celle-ci ne répondit pas. En se tournant vers elle, il y eut un soudain trou noir qui le happait et Kazuma perdit connaissance. Quelqu'un passant par là, évita de justesse leur voiture accidentée, et appela les urgences.
Je n'avais même pas pris le temps de me changer et n'avais dormis que quelque heure seulement, 2 ou 3 heures pas plus. Je m'étais réveiller par intermittence et a chaque bruit de couloir que j'avais entendu, mais je n'avais pas oser regarder par la porte les gens qui aurais pu passer. Mais, mes yeux cerné et rougis par larmes fixais l'interstice de ma porte. Je me sentait somnoler et me pincais la main pour tenter de rester éveiller, mais je ne pu resister plus longtemps et fut emporter par les bras de Morphée, m'endormant alors a moitié assise sur mon lit. Enfin, j'accédais au sommeil. Je ne fis pas de rêve, du moins je ne m'en souvins pas.
A mon réveil, j'étais dans mon lit, soigneusement installé et couverte. Je me demandais qui avait pu me border de la sorte et pensais à Kazuma, peut-être. e ne m'étais pas levé de suite et avait passée une bonne dizaine de minutes a regarder par la fenêtre de ma chambre qui donnais sur un bout de la cour, espérant l'apercevoir mais ne vit personne. Je décidais enfin de me lever et après m'être doucher et habiller avec des habits propre, je sortit de ma chambre pour aller m'installer directement a mon bureau, je n'avais aucune appétit et avais préféré avancer sur mon travail plutôt que de me forcer à avaler quelque chose que j'aurais sans doute vomis par la suite. Arrivé dans mon bureau, rien de bien palpitant, ne m'y attendais, juste de la paperasse de comptabilité de nos fond, je n'arrivais pas à m'y concentrer, trop de chose se bousculais dans ma tête, que ce soit le cas de Hajime que je voulais régler au plus vite, ce que j'avais appris sur Saki ne sachant ce que je devais en penser et l'éloignement de Kazuma.
Hajime ... Je lui avais dis que nous devions parler. Il n'était évidemment pas venu me voir comme je lui avais demandé. J'avais bien en tête qu'il fallait que je règle ce problème rapidement, j'avais laissé passé trop longtemps. Dans l'état actuel j'étais incapable de me concentrer sur mes tâches, je laissais en plan mon bureau pour en sortir afin de le trouver. En sortant du bureau, je rencontrais un mur. Je venais de le percuter de plein fouet.
- Mes excuses, Mlle. Je n vous ai pas fais mal ?
- Non ça va ... Tu tombes bien d'ailleurs, ils faut qu'on parle.
- Oui, Mlle.
Je l'invitais dans mon bureau. Je le laissais s'installer et vint me rasseoir à mon fauteuil :
- Je vais être brève Hajime, j'ai laissé passer trop de temps sur cette situation. Je n'attendrais pas plus longtemps que tu agisse en conséquence, j'espère que tu est au moins conscient de ce que tu a fait et ce que tu a provoqué au sein de notre famille.
- J'ai conscience d'avoir enfrein notre code d'honneur. Grâce à la bienveillance de votre mère ...
- Ne parle pas de maman. Tu n'as aucun droit.
- Grâce à sa bienveillance, reprit-il malgré mon ordre, et la vôtre, les dégâts ne se limitent qu'à moi-même. Je ne vais pas me chercher des excuses, Mlle.
- Sache que je ne suis pas aussi bienveillante qu'elle et en ce moment, je suis d'humeur exécrable alors tu sais ce qu'il te reste a faire. Je ne tolérais pas que tu reste près de nous plus longtemps.
- Bien, Mlle.
Après un signe de tête, il quitta mon bureau. J'avais enfin réglé ce problème une bonne fois pour toute, mais il m'en restait encore 2, les révélations que j'avais appris sur Saki et l'éloignement de Kazuma. Est-ce que Saki méritait de quitter la famille ? Pour moi c'était tout le contraire, elle avait assuré la santé de papa, notre santé sans jamais faire le moindre faux pas. Elle avait eu bon nombre d'occasions de le faire pourtant rien. Et elle avait dit à Kai, que ses intentions étaient derrière elle depuis longtemps. J'allais donc agir avec elle comme si je n'avais jamais entendu cette histoire. Et ne pouvant pas faire grand chose de plus que la veille vis à vis de Kazuma, je décidais d'éplucher nos relevés de compte. Mis à part l'annulations des transactions du clan dernier, nos affaires étaient plus que fleurissantes. Notre famille se portait bien. peut-être papa ignorait-il ses aspects puisque, selon lui, je n'étais pas assez qualifiée pour lui succéder.
J'avais beau ne pas avoir fait beaucoup de missions sur le terrain, question gestion administrative, je m'y connaissait. Je passais donc les quelque petite heure suivante a trié les derniers relevés des 4 mois qui avaient suivi les attaques que nous avions eu et réussis a tout bouclé vers cinq heure de l'après-midi. Mahiru toqua à mon bureau.
- Rose, est-ce que tu as envoyé mon frère en mission ?
- Non. On s'est disputé hier, je me vois mal l'envoyer où que ce soit. Quelque chose ne va pas ?
- Ce n'est sans doute rien, mais on devait déjeuner ensemble, il ne me répond pas, je ne le trouve nulle part et sa voiture n'est pas sur le parking.Il n'a pas fait exprès, je lui dis j'avais rien mais il a rien voulu savoir et il est parti ... J'ai pas réussi à le rattraper.
Un frisson d'inconfort se logea alors dans ma colonne vertébrale en entendant sa phrase. Nerveuse, je passais une main dans mes cheveux, en réfléchissant.
- C'est de ma faute, quand on s'est disputé hier, il m'a dit qu'il ne voulais pas me blesser et que pour ça il serait près a quitter le clan alors quand je me suis agripper a son bras pour éviter qu'il me jette dehors, il m'a mit un coup mais il n'a pas fait exprès, c'est moi qui me suis obstiné. Il m'a dit que si je ne partais pas de sa chambre alors c'est lui qui allait partir .... Je pense qu'il l'a vraiment fait.
- Il t'a donné un coup ? Je comprends maintenant pourquoi il ne me répond pas...
- Il n'a pas fait exprès, je lui dis j'avais rien mais il a rien voulu savoir et il est parti ... J'ai pas réussi à le rattraper.
- Je pense bien oui. Je comprends pourquoi il n'est pas là maintenant, ça va lui prendre un petit moment avant. Merci Rose.
- Oui je sais et j'attendrai le temps qu'il faudra.
Mahiru quitta le bureau, ma dernière phrase la poussa à arborer un sourire forcé, je n'avais pas voulu ignorer sa peine. Un soupire passait mes lèvres, j'espérais qu'il ne fasse rien d'inconscient et qu'il soit raisonnable. Je quittais également mon bureau ayant fini de trier ce que j'avais à faire et partir vers les grands bains de notre résidence, je n'avais même pas eu temps d'y passer et cela m'avait manqué. Notre luxueux "hôtel" possédait une partie exclusivement réservé aux membres de notre famille, L'autre partie était pour les clients. Il y avais deux bains principaux, réservés aux femmes et aux hommes et un autre bain plus petit, mixte, mais je n'avais jamais vu grand monde s'y baigner. J'avais besoin d'être au calme et je savais qu' il n'y aurait personne à cette heure-ci du moins c'est ce que je pensais. Après m'être déshabillé et avoir ouvert la porte des bain des femmes, je tombais nez à nez avec ma mère.
- Bonjour ma chérie.
- Bonjour, maman.
Je m'installais à côté d'elle après m'être laver. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvée seule avec elle.
- Je ne m'attendais pas à voir quelqu'un à cette heure...
- Moi aussi, avouais-je.
Là assise à côté de ma mère, un malaise venait de m'envahir. La seule pensée présente dans ma tête était de sortir pour revenir un autre moment.
- Tu m'as l'air préoccupé ma chérie je me trompe ?
Je fus étonné par sa question, je n'avais pourtant rien dit sur les raisons de mes tracas.
- Comment t'a deviné ?
- Je suis ta mère je sens ces choses-là et puis on sait très bien que ce n'est pas très courant de venir à cette heure-là au bain.
Un petit sourire gêné apparu sur mon visage, c'était dingue à quel point elle lisait en moi.
- Ce n'est rien de grave. Enfin, ... ça ira.
Devais-je lui parler de Hajime ? Je me doutais que si elle était venue à cette heure, ce n'était pas pour rien, elle devait elle aussi avoir des choses lourdes à porter.
- Tu peux tout me dire Rose, si tu as besoin de te confier je suis là.
Tout lui dire ? En avais-je le droit ? Et est-ce que je devais le faire en tant que fille ou oyabun ? De quelle manière devrais-je l' annoncer ?
- Eh bien ... je sais ce qui s'est passé entre Hajime et toi.
Le sourire bienveillant de maman se crispa une seconde. Il y eut une lueur étrange dans ses yeux, puis elle reprit une expression accueillante et souriante.
- Ah, dit-elle.
Un silence s'installa entre nous, il pesait lourd ce qui rendait l'atmosphère du onsen encore plus chaude.
- Comment est-ce que tu as su ça ?
- Hum ... C'était au moment où je préparais mon entrevue avec Sorata ... J'étais allé chercher des documents et ...
Ses yeux ne retrouvèrent plus le même éclats. Comme je ne finissais pas ma phrase, elle comprit :
- Tu l'as vu, n'est-ce pas ?
Je hochais alors la tête en guise de réponse. Kasane suivi mon geste.
- Qu'est-ce que tu comptes faire ?
- J'ai déjà pris les mesures nécessaires.
- Je comprends.
Même si elle me souriait, quelque chose sonnait faux. Je compris à l'expression sur son visage, qu'il était inutile d'ajouter quelque chose, à ce sujet, il était clos. Je savais que l'ambiance qui régnait dans le bain, ne me permettrait pas de lui parler de l'autre sujet qui me trottait dans la tête. J'étais venue pour me détendre, et finalement, je sortis sans en avoir prit le temps. La discussion que j'avais eue avec ma mère n'avait eu pour seul effet que d'installer une ambiance pesante, presque étouffante. Loin de m’apaiser, j’avais plutôt l’impression d’avoir creusé un fossé entre nous. Vidée, avec ce poids nouveau sur les épaules, je me dirigeai péniblement vers ma chambre, n’ayant plus rien à gérer pour le moment concernant mon travail. Mes yeux s’arrêtèrent quelques secondes sur la porte de la chambre de Kazuma, avant que je ne reprenne silencieusement mon chemin. Je ne l'avais vu de la journée, peut-être m'évitait-il toujours. A cause de mon entêtement il avait fait ce qu'il redoutait le plus et je ne pouvais blâmer que moi. Mais pourtant, au fond de ma poitrine, ses agissements m’agaçaient. A mon sens, me protéger de cette façon revenait à me considérer comme une enfant.
Son comportement me ramenait à celui que j'avais envers lui au lycée. Certes mon amour était à sens unique et j'étais là seule qui devais vraiment ressentir cette même solitude que je ressentais actuellement mais je m'étais comportée d'une manière tellement lâche que j'en avais honte. Arriver dans mon lit, je finis par soupirer. Je savais que le regard qu'il me portait a cette époque était totalement différent de celui d'aujourd'hui et en y repensant je n'avait pas pris la peine d'en discuter avec lui. Je n'avais même pas pensé à lui demander ce qu'il avait ressenti à ce moment-là même si c'était totalement dérisoire j'aurais dû. Je me retrouvais maintenant dans la même situation que lui à ce moment-là, je me sentais incroyablement bête et égoïste. Je savais que le regard qu'il me portait a cette époque était totalement différent de celui d'aujourd'hui et en y repensant je n'avait pas pris la peine d'en discuter avec lui. Je n'avais même pas pensé à lui demander ce qu'il avait ressenti à ce moment-là même si c'était totalement dérisoire j'aurais dû. Je me retrouvais maintenant dans la même situation que lui à ce moment-là, la honte vint alors m'envahir.
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