Je tente une approche plutôt décalée sur le thème de l'amitié.

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Tout comme en amour, l’amitié peut nous mener en bateau, et nous faire dériver vers des horizons trop lointains, échouant parfois sur des rivages désertés.

Je pensais être maître de mon navire, de pouvoir compter sur mon équipage à toute épreuve, de braver les tempêtes main dans la main, et atteindre ensemble les ports les plus lumineux de nos existences.

Mais les utopies se dessinent sur les cartes au trésor que j’ai mis du temps à déterrer.

À bord de ma galère, j’avais laissé embarquer quelques matelots d’infortune, des compagnons trop intéressés par le pavillon que je menais plutôt que par l’âme du marin que j’étais. Nous avons fait un bout de traversée ensemble et puis lorsque les temps furent difficiles, lorsque le vent me transporta dans une direction opposée, ils décidèrent de prendre des chemins séparés, de descendre au premier port venu. 

Jugée, ignorée, abandonnée, j’ai cru sombrer. Je fus brisée mais je me suis souvenue de l’étoile du Berger, celle qui me guidait sur les flots déchainés. Alors, j’ai levé mon visage vers la voute étoilée d'où une lueur d’espoir commençait déjà à se dessiner.

J’ai relevé la barre et vogué des années sans vraiment m’accrocher à ces amitiés délétères jusqu’à ce que je trouve enfin mon havre de paix où amarrer. Un foyer empli de joie, de rire et de sécurité. Et sous les yeux de ma moitié, j’ai trouvé une épaule pour me reposer, un mât solide auquel m’accrocher. Une amitié plus profonde que je ne l'aurais espéré.

Et dans les sourires de mes enfants, j’ai appris bien plus que ce qu'un ami pouvait m’apporter et cette nouvelle épopée dans laquelle je m’étais élancée m’avait fait briller en milliards d’éclats sur l’océan de ma vie.