La fin d'un rêve
Il lui tenait la main et marchait à côté d'elle sans dire un mot. Tout le monde avançait sans bruit, d’ailleurs. Une rue noire de silence et de têtes baissées.
Pourtant, ça ne devait pas se finir comme ça. Il sortit le matin plein d’espoir. Il la rejoignit ainsi que d’autres à la station de métro. Et de là, la horde joyeuse partit vers le point de rassemblement. La police, prête à intervenir à tout moment, contrôlait les accès, guettait le moindre signe de débordement. Un événement sous haute surveillance et on le comprenait. Tout se jouait ce jour-là, un défi majeur que cette jeunesse ne pouvait ignorer.
La gaieté, la joie, l’espoir, le tout s’écroula d’un coup de pied. Les cris, les slogans, les gesticulations, les menaces n’y changèrent rien.
Il lui jetait des coups d’œil furtifs, de temps en temps. Elle pleurait, les yeux tout rouges, son drapeau sur les épaules. Arrivée à la station de métro, elle l’enlaça une dernière fois puis s’engouffra dans les entrailles de Paris. Lui, continua à pied, absorbé par ses réflexions. Tout lui semblait irréel. L’hymne, les tribunes, les haut-parleurs, l’affrontement, l’acharnement puis la débâcle.
En cette rentrée sociale sombre, le PSG s’inclina un à zéro, et rien d’autre n’importait.
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