Dimanche 02 Octobre 1983

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Nantes, Dimanche 02 Octobre 1983

Dans un dernier sursaut, par un miracle inattendu, le deuxième moteur se remis à fonctionner. Mais tout n'était pas gagné pour autant, il fallait encore arriver à poser l'appareil et Valentin ne l’avait jamais fait dans de telles conditions.

Le superviseur de la tour de contrôle scrutait le ciel à la recherche de l'avion.

- Mon dieu, s'exclama-t-il, que Dieu nous protège.

L'appareil qu'il aperçut dans le ciel était entièrement noir comme couvert de suie, cela faisait plus de dix ans qu'il dirigeait la tour de contrôle de l'aéroport de Nantes et c'était la première fois qu'il voyait une chose pareille.

Valentin positionna son avion dans l'angle de la piste verte, c'était plutôt original ce système de couleurs, c'était la première fois qu'il voyait cela.

Trois camions de pompier se dirigèrent rapidement, sirènes hurlantes, vers le lieu de l'atterrissage.

L'appareil se mit à descendre de plus en plus vite. Le contact avec le sol fut si rude que les deux pneus de l'avion explosèrent en faisant des étincelles.

Le superviseur observait l'avion noir se poser sur la piste une traînée de feu à sa suite. Pourvu que le kérosène ne s'enflamme pas sinon ce serait fini du pilote et de ses passagers pensa-t-il avec horreur.

Les pompiers avaient également vu les flammes et ils arrosèrent immédiatement la piste pour les éteindre. L'avion venait de se poser sur le tarmac au grand soulagement des opérateurs de la tour de contrôle.

L'hôtesse qui n’avait rien perdu de son professionnalisme, ouvrit la porte et déploya le toboggan gonflable pour évacuer les passagers.

Ceux-ci encore sous le choc de leur arrivée, montèrent hébétés dans le bus qui les conduisit à la salle de réception de l’aéroport où ils furent accueillis par le superviseur en personne.

- Bonjour jeune homme, félicitations pour votre remarquable atterrissage, je me présente, je suis Gram le superviseur de la tour de contrôle.

- Bonjour, moi c'est Valentin, le commandant de bord et voici Bertrand mon copilote, je vous remercie pour votre intervention, sans vous nous ne serions plus de ce monde.

- Vous auriez fait la même chose à ma place, vous avez de la chance que Phil soit en congés, il est tellement procédurier qu'il ne vous aurait jamais accordé l'autorisation d'atterrir.

- En effet, c'est une chance.

- Où deviez-vous atterrir ?

- A Paris, mais vu l'état de l'appareil, nous allons être très en retard !

- Oui, en effet et je crains fort que votre avion ne soit pas réparable. J'ai fait réserver des chambres pour cette nuit, vous pourrez vous reposer et vous remettre de vos émotions.

- Il faut surtout que je prévienne ma compagnie qui s'occupera de rassurer les familles.

- Suivez-moi dans mon bureau, vous serez plus à l'aise pour discuter.

Installé dans un confortable fauteuil à mémoire de forme, Valentin demanda un téléphone.

- Vous n'en avez pas sur vous ? Demanda Gram visiblement étonné.

- Bien sûr que non !

Gram fouilla dans ses poches puis en sorti un rectangle noir qu'il tendit au pilote.

Valentin le tourna et le retourna dans ses mains d'un air intrigué.

- Qu'est ce que c'est ?

- Un téléphone !

- Ça ! Un téléphone ?

- Bien sûr, que voulez-vous que ce soit ? Une machine à café.

- Arrêtez de me prendre pour un imbécile, je vois bien que ce n'est pas un téléphone et encore moins une machine à café !

- Bon… donnez-moi le numéro de votre compagnie, je vais appeler moi-même.

- 68 18 23.

- Je ne peux pas faire de numéro interne, il faut me donner les quatorze chiffres.

- … ???

- Bon, donnez-moi votre numéro de vol ?

- 1472

- Vous êtes parti de quel aéroport et à quelle heure ?

- De Satolas à 15h 30.

- Satolas ? Je ne connais pas, c'est dans quelle ville ?

- Lyon.

- Je croyais qu'il s'appelait st Exupéry.

- Vous devez confondre avec une autre ville !

- Possible…Pour quelle compagnie travaillez-vous ?

- Air Inter.

- Impossible, cette compagnie n'existe plus depuis plusieurs années.

- Vous n'allez quand même pas m'apprendre pour qui je travaille !

- Bon, bon, dans ce cas, débrouillez-vous.

Gram lui tendit le téléphone, lui montra sommairement comment s’en servir et quitta le bureau.

Valentin tapa avec difficulté, il n'avait pas l'habitude de ce genre de technologie.

Une voix l'informa que le numéro composé n'était pas attribué. Il demanda alors à l'opératrice de lui indiquer le bon numéro, mais celle-ci semblait bornée et ne répondit pas à sa question. Elle continua cependant à débiter les mêmes mots inlassablement.

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