Finalement mienne

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Le vibreur du téléphone résonnait dans toute la chambre. Profondément endormie, je finis par émerger du premier sommeil réparateur dans lequel je me plongeais depuis deux semaines. Dans un grognement, je sortis mon bras de la chaleur de la couette blanche qui me recouvrait pour tâtonner la table de nuit à ma gauche. L’appareil vibrait furieusement, je posais ma main dessus pour l’attraper et ouvrais un œil fatigué pour voir qui m’appelait. Immédiatement, j’écarquillais les yeux, beaucoup plus réveillée devant les vingt-huit appels manqués où le nom d’Haru apparaissait. Merde. Sans attendre plus, je glissais mon doigt sur l’écran pour décrocher.

- Allô ?

- Mia ! Putain, enfin tu réponds ! J’essaie de te joindre comme un malade depuis ce matin.

Je jetais rapidement un œil au réveil sur la table de nuit pour voir qu’il était presque midi. On avait un peu trop abusé la nuit dernière. Dans un soupir, je frottais machinalement mon visage pour tenter de réveiller mon esprit encore embrumé de ma soirée.

- Qu’est-ce que tu veux, Haru ? Pourquoi tu m’appelles comme ça ?

Énoncer ce prénom entraina un mouvement dans mon dos, de l’autre côté du lit.

- Je veux savoir où tu es. Je suis passé chez toi, mais il n’y avait personne, tout comme en début de semaine !

Je fronçais les sourcils, pourquoi passait-il encore chez moi ? Pourquoi me cherchait-il ? Puis je n’appréciais pas son ton commandeur et ce besoin de me voir. J’allais répondre quand une pression se fit sur mon dos, suivie d’une caresse le long de ma hanche et un corps chaud vint se coller au mien. Instantanément, mes muscles se relâchèrent et je mordis ma lèvre inférieure en sentant les baisers remonter le long de ma colonne vertébrale. Ma peau frémissait au passage de ces lèvres et sous les cercles tendres que les doigts créaient sur ma hanche dénudée.

- Mia ?

- Oui, repris-je en me forçant à sortir du nuage de bien-être. Écoute, pourquoi tu me cherches ? On n’a plus rien à se dire. On est plus ensemble.

- Je sais, mais je voulais te parler, voir si tu allais bien… Discuter parce que… je ne sais pas… Je me dis qu’on a peut-être commis une erreur.

- Une erreur ? On a commis une erreur ? m’esclaffais-je hébétée. Haru, si je me rappelle bien, c’est toi qui as merdé principalement dans cette histoire. Je sais que je ne suis pas toute blanche, mais ne me refous pas la faute dessus.

- Je sais, je m’en rends compte. S’il te plait, j’aimerais juste qu’on discute, qu’on voie comment on peut faire et…

Je n’entendis pas la suite de la phrase parce qu’une main m’arracha le téléphone. Installé derrière moi, Archie avait délaissé mon dos et affichait un air clairement ennuyé lorsqu’il colla mon téléphone à son oreille.

- Écoute mon gars, c’est bien de te rendre compte de ton erreur, mais c’est trop tard. Alors tu vas gentiment arrêter d’appeler et de nous réveiller et laisser Mia tranquille.

- Archie ! appelai-je, choquée de son intervention.

- Mia ?

La voix d’Haru s’élevait à l’autre bout du fil.

- T’es qui toi ? C’est qui ce gars ? s’énerva-t-il.

- Bye, répondit Archie avant de raccrocher et de laisser tomber mon téléphone de l’autre côté de l’immense lit où l’on se trouvait. C’est qu’il peut être lourd, lui.

- Archie ! répétai-je.

Complètement hermétique à ma faible tentative de plaidoirie, il reprit son assaut de baiser en faisant basculer mon corps contre le matelas. Sa bouche glissa dans mon cou tandis que ma main se perdait dans ses cheveux doux et soyeux. Je l’avais connu avec sa tignasse blonde, mais celle foncée qu’il portait aujourd’hui lui allait tout aussi bien. De légers gémissements s’échappaient de mes lèvres, il savait parfaitement comment rediriger mon attention vers lui, il l’avait toujours su.

- Archie…

- Hm ?

- Tu n’aurais pas dû intervenir.

Il releva la tête de mon cou en continuant à coller son corps brulant contre le mien. Je sentais son envie tout aussi brulante que la mienne, celle de remettre ce que l’on avait passé la nuit à faire, au goût du jour. Il me gardait au lit contre lui depuis que j’avais enfin admis la persistance de mes sentiments envers lui et que je l’avais rejoint. La veille, il ne m’avait pas lâché et depuis que mon histoire avec Haru s’était terminée, lui et ses amis m’avaient logé le temps que je réalise tous ces changements.

Lorsque cette histoire s’était finie, je m’étais étonnée à être moins blessée et triste que prévu. Archie et son groupe étaient réapparus dans ma vie quelques mois auparavant et depuis, je ne m’étais plus jamais sentie seule ou perdue, comme avant avec Haru. Ils m’avaient ouvert les yeux sur la personne que j’avais toujours été et que j’avais enfouie en quittant ma ville natale. Aussi, lorsque cette histoire que je croyais saine et bien placée avait pris fin, je m’étais rendu compte que j’y étais plus par confort que par amour. Et que l’amour, celui qui vous consume, je l’avais déjà connu et rejeté des années auparavant. Cet amour qui avait pris forme dans ces grands yeux sombres qui me faisaient désormais face.

- Si, il vaut mieux qu’il sache qu’il perd son temps.

- Oui, mais…

- Mais ? demanda-t-il. Tu veux retourner avec lui ?

- Quoi ? Certainement pas !

- Alors, j’ai bien fait d’intervenir.

Il attaqua la ligne de ma mâchoire de ses baisers suaves. Sa main droite descendant habilement entre nous deux, je retins à peine un soupir de bien-être lorsqu’il la glissa sous les draps.

- Je déteste lorsque l’on convoite ce qui est à moi.

- A… A toi ? bégayai-je alors qu’il commençait de lent mouvement.

Mon corps répondait comme un aimant à lui, jamais je ne m’étais sentie ainsi autre que dans ses bras. Archie sourit contre la peau de mes épaules où il déposa une énième marque.

- À moi, après tout ce temps, toutes ces années de séparation, tu es finalement mienne à nouveau.

- S-Seulement si tu es totalement mien, soufflai-je avant de crisper ma main dans ses cheveux alors qu’un nœud chaud se créait dans mon ventre.

- Mais je t’appartiens, Mia, depuis toujours. Je suis à toi et seulement à toi.

À ces mots, il agrippa ma lèvre inférieure entre ses dents avant de remonter légèrement pour les capturer dans un baiser et de noyer la vague qui me dévasta. Je laissais mon corps trembler et se tendre de part en part contre le sien, le simple contact de nos peaux stimulait encore plus nos désirs et l’effet de ce climax. Une fois redescendue, il libéra ma bouche quelques instants, dans un sourire de prédateur.

- J’espère que tu es prête, c’était seulement le premier de la journée.

***

La chaleur de la douche avait apaisé mon corps engourdi des multiples tensions qu’Archie lui avait fait subir. Emmitouflée dans un sweat que je lui avais pris, j’attendais sur le lit qu’il finisse de se sécher avant qu’on aille en bas manger quelque chose. Archie vivait en colocation avec sa sœur Emma, Ken et Max, des amis à lui qui me rappelaient aussi les jours anciens où j’avais été plus proche de qui j’étais réellement. Partir n’avait pas eu que du mal, j’avais pu découvrir une autre partie de moi pour au final, la mêler avec celle que j’étais avant, mais j’avais sous-estimé l’attachement que j’avais eu avec eux. Lorsqu’on s’était retrouvé par hasard six mois auparavant, dans un bar où je sortais avec des collègues, le feeling était revenu exactement le même et mes yeux s’étaient fait happer par ceux d’Archie en un instant. Il avait été mon premier en tout. Mon premier crush, mon premier petit ami, mon premier baiser, ma première fois et mon premier cœur brisé lorsque j’étais partie. Ce lien qui nous unissait était puissant, si puissant que je l’avais minimisé par peur de réellement comprendre ce qu’il signifiait. Mais maintenant, alors que je le regardais sortir de la salle de bain, vêtu d’un pantalon et un débardeur sombre avec une chemise blanche qui tombait mollement sur ses épaules, je savais qu’il était mon premier tout autant qu’il serait mon dernier.

- Tu rêves, Honey, dit-il doucement en déposant un léger baiser sur mes lèvres.

- À qui la faute ? Tu me places de quoi sous les yeux.

Il rit légèrement alors qu’il glissait sa main dans mes cheveux pour m’attirer contre lui. Je me laissais faire sans opposer une quelconque résistance. J’avais tout quitté il y a deux semaines, tout lâché de la vie tranquille que je me persuadais de vouloir et pourtant, je ne m’étais jamais sentie aussi vivante. Notre moment perdit sa tranquillité à l’instant où la sonnerie de la grande maison qu’ils partageaient retentit. Quelqu’un sonnait avec force et frappait la porte en même temps. Je fronçais les sourcils et échangeais un regard inquiet avec Archie.

En bas, la voix énervée de Ken se fit entendre.

- Oi, mais qui c’est ce pourri ? râla-t-il.

J’en déduisais qu’il allait ouvrir la porte et que l’intrus en question allait passer un mauvais quart d’heure. Pourtant, une partie de moi connaissait la réponse à l’inconnu et ça me terrassait. Comment aurait-il pu savoir où ils habitaient ? Jamais il n’était venu ici et… Oh. Il avait dû menacer ou harceler Lina.

- Archie, soufflai-je, je crois que… Je crois que c’est Haru.

- Haru ? C’est impossible, comment ce clampin…

- MIA !

Sa voix résonna dans le hall jusqu’au fond du couloir où la chambre de mon petit ami se trouvait. Je me figeais, il avait réellement osé. Archie jura et j’attrapais sa main dans la mienne, la peur qu’il ne m’en veuille ou m’abandonne s’emparait de moi. En un seul regard, il le comprit et embrassa mon front tendrement avant de nous tirer vers la porte.

- Ne t’en fais pas, on va le dégager. Ce n’est pas une petite frappe pareille qui va nous faire quoi que ce soit.

J’étais incapable de répondre, j’acquiesçais silencieusement, perdue dans mes pensées, cherchant la force que j’avais eue au téléphone et le meilleur moyen pour que cet homme sorte de ma vie.

- Elle est là, hein ? Où est-elle ? Je veux la voir !

- Mais tu vas la fermer oui ? jurait Ken. Tu te prends pour qui à débarquer chez nous comme ça là ?

- Il l’a sauté ! Il a sauté Mia !

La stature haute de Ken surplombait la taille moyenne d’Haru alors que son bras solide barrait l’entrée à mon ex, enragé. Un sourire mauvais déforma les traits du meilleur ami d’Archie alors que ses yeux sombres paraissaient vouloir fusiller l’intrus.

- Ouais et pas qu’une fois de ce que j’ai pu entendre.

Je soupirais et affichais une mine désabusée pendant qu’Archie riait à mes côtés. Il était calme, les mains dans les poches, complètement relaxé.

- Ne… Ken, on ne dit pas ce genre de chose, dit-il en arrivant dans la grande pièce de vie.

- Vous n’avez qu’à faire moins de bruit.

La voix de Max s’élevait du canapé où il était assis avec nonchalance tout en surveillant attentivement ce qu’il se passait à la porte d’entrée. Emma n’était pas là, elle devait surement être allée chercher la nourriture pour le soir, tant mieux. Je me dirigeais vers la porte et posais une main sur le bras de Ken. Ce dernier fronça les sourcils, il refusait de me laisser gérer ça toute seule. Je comprenais pourquoi, Haru était inhabituellement violent. Seulement, c’était mon histoire, je les avais malheureusement mêlés dedans.

- Ken…

- Je reste là.

Sachant que c’était le mieux que je pouvais obtenir j’acquiesçais et glissais un regard à Archie, appuyé sur le comptoir, ses yeux fixés sur notre trio. Il me laissait les choses en main, mais je savais qu’au moindre débordement, il interviendrait.

- Qu’est-ce que tu fiches ici, Haru ? J’ai pourtant été claire au téléphone et même avant, on est plus ensemble.

- Mais tu te tapes ce mec !

- Mais on est plus ensemble, je fais ce que je veux.

- Tu n’as même pas attendu ! J’suis sûr que tu lui as directement sauté dessus.

Je croisais les bras, de plus en plus énervée. Mon léger accès de peur était complètement évaporé. Je me retrouvais aussi sûre qu’avant, aussi certaine que je l’avais toujours été dans mes choix.

- C’est vraiment te foutre du monde, tu n’as pas attendu qu’on soit plus ensemble pour te taper ta secrétaire. Et pas qu’une fois ! Dois-je te rappeler que c’est la raison pour laquelle on est plus ensemble ? Ça et parce que tu lui as payé le voyage en Angleterre que l’on devait faire pour nos deux ans ?

- Je sais que j’ai merdé. J’en ai conscience ! Mais je veux discuter, me rattraper ! J’ai essayé de revenir vers toi !

- Il ne t’est pas venu à l’idée que si je n’ai pas fait la même chose, c’est parce que je n’en avais pas envie ?

Haru marqua une pause, ses yeux écarquillés me dévisageaient en tentant de procéder ce que je venais de dire. Désabusée, je soupirais en roulant des yeux.

- Autant être honnête… Je ne vis pas mal cette rupture parce qu’elle m’a permis de me rendre compte que je pensais seulement t’aimer. J’étais en mode veille depuis un moment, Haru, je suis désolée.

- T-Tu… Tu m’as menti ? Tu t’es jouée de moi ? Tu ne m’aimais pas ?

- Je me suis menti autant qu’à toi, si tu veux partir dans ce sens. On a vécu de belles choses, Haru, et je t’en remercie, mais le simple fait que tu sois allé voir ailleurs montre bien qu’on n’était pas fait pour durer. C’est toi qui as commis l’erreur, mais ça aurait clairement pu être moi, plus tard.

Le visage d’Haru vira totalement rouge, il fit un pas vers l’avant et Ken étendit de nouveau son bras entre nous, non sans étouffer un grognement de prévention menaçante.

- Je ne t’ai pas dit d’entrer, p’tit con.

Haru eut l’intelligence de ne pas relever la remarque du colosse. Avec le temps, Ken avait encore plus renforcé sa stature impressionnante, ses cheveux, désormais sombres qui gardaient la même coupe rasée sur les côtés, le rendaient un peu plus menaçant. Mais à ses côtés, je me sentais en sécurité.

- Haru, maintenant que c’est clair, je vais te demander de partir et de ne plus jamais refoutre les pieds ici. Ni de me suivre ou de me contacter. Je viendrai récupérer les quelques affaires que j’avais laissées chez toi.

- Et nos projets ! éructa-t-il de nouveau, les poings serrés. Tu vas vraiment tout laisser tomber pour ce connard en moto avec sa tête de baltringue ?

L’entendre insulter Archie et le voir le désigner du doigt avec cet air écœuré me fit vriller complètement. Mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, Ken avait agi et attrapé Haru par le col.

- Ne parle jamais d’Archie comme ça, grogna-t-il en collant son visage contre le sien.

Une veine saillait sur son front. Derrière, Max s’était approché le téléphone à la main.

- Tu ferais mieux de partir mon gars, ni Archie ni Mia ni moi on va retenir Ken.

Sur ces mots, il relâcha mon ex-petit ami en le faisant reculer de quelques pas. Hors de moi, je fis un pas devant Ken, le regard noir sur celui avec lequel j’avais passé ces dernières années.

- Écoute-moi bien Haru, on aurait très bien pu gérer cette séparation, mais comme tout ce que tu entreprends, visiblement, tu prends un malin plaisir à le défoncer. Alors, entre-toi ça dans le crâne : non seulement nos projets, je n’en ai plus rien à faire, mais en plus, je vais en réaliser de nouveau et avec Archie.

- Pauvre fille ! Tu ne vas jamais arriver à rien avec un type pareil ! Tu n’es vraiment qu’une pauvre p…

Il ne termina pas sa phrase. Je n’avais même pas eu le temps de voir Archie bouger derrière moi et encore moins de prévenir le coup de poing qu’il asséna dans l’abdomen d’Haru. Il le plia en deux alors que lui restait droit devant moi, inflexible. Haru, courbé, se tenait le ventre en haletant et je n’arrivais pas à ressentir une once de compassion. Il s’acharnait à juger, ruiner, détruire ce à quoi je tenais et s’en était pris à mes amis. Archie remit ses mains dans ses poches et se pencha vers lui pour être certain qu’il entende tous ses mots.

- Écoute-moi bien, petite merde, tu m’insultes autant que tu veux, mais si je t’entends encore utiliser ces mots en parlant de Mia, ta tête elle termine dans la piscine avant ton corps, c’est clair ?

Plié de douleur, le regard ébahi tourné vers le sol, Haru ne répondit pas. Mais Archie n’en avait visiblement pas fini, il le poussa en arrière avec son pied, le regarda trébucher et tomber au sol et tourna les talons.

- Maintenant, casse-toi d’ici et qu’on ne revoit plus ta sale tête.

Lorsqu’il entra dans la maison, son bras encadrait mes épaules alors que Ken refermait la porte derrière nous, toujours énervé par les propos d’Haru.

- Je suis désolée, dis-je. C’est à cause de moi qu’il est venu ici.

- Tu n’as pas à t’excuser, c’est sa connerie qui l’a emmené ici, dit Max tandis que les deux autres restaient silencieux. J’ai prévenu Emma d’attendre un peu avant de rentrer, on va éviter qu’ils ne croisent leurs chemins.

- Merci, Max, fis-je en souriant avant de m’asseoir sur le canapé et qu’Archie ne m’entoure de ses bras.

Emma rentra vingt minutes plus tard et on lui raconta ce qu’il venait de se passer. Choquée, elle stipula qu’elle regrettait de ne pas avoir été là pour lui en coller une aussi et puis la soirée commença. C’était au tour de Ken de choisir un film et il opta pour un long-métrage d’action. Pelotonnée contre Archie, qui avait refusé de bouger de position au point que j’avais dû le nourrir, je m’inquiétais légèrement du silence dont il faisait preuve. D’habitude, il était toujours joyeux et bavard, je me doutais que cette altercation l’avait profondément énervé. Alors que tout le monde regardait le film avec attention, je relevais ma tête de son torse pour la glisser dans son cou, près de son oreille.

- À quoi tu penses ?

Calée contre Ken, Emma glissa un regard vers nous avant de reprendre son visionnage.

- Archie, appelai-je devant son absence de réponse. Tout va bien, je suis là… Merci d’être intervenu.

- J’aurais dû te sortir de là plus tôt, finit-il par dire en baissant son regard vers mon visage.

Sa poigne restait ferme sur moi, comme s’il avait peur que je parte encore.

- Archie…

- C’est inimaginable que tu aies pu rester avec un connard pareil. J’aurai dû…

Je coupais sa phrase en l’embrassant avec tendresse. Sous la main que j’avais posée sur sa joue, je sentais sa peau s’échauffer quelque peu alors qu’il répondait à mon invitation. Nos lèvres et nos langues se cherchaient et se découvraient encore, et finalement, je me reculai pour respirer.

- Je n’aurais pas pu partir plus tôt, je ne me rendais pas compte de ça…

- Mia…

- C’est toi. C’est le fait de te revoir qui m’a réveillé et qui m’a rappelé combien je voulais que tu sois mien.

Il sourit tendrement contre mes lèvres alors que son nez jouait avec le mien.

- Je t’aime toujours, tu sais, avoua-t-il.

- Moi aussi, je t’aime toujours.

Sa main reposa ma tête contre son torse alors qu’il relevait son regard vers la télévision. Maintenant, il souriait de nouveau et j’étais bien.

- Finalement mienne, murmura-t-il en caressant mes cheveux.

Et je ne répondis rien, parce que c’était la plus belle vérité que j’avais jamais entendue.

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