Chapitre 1

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Je reviens à moi dans un lit qui sent l’homme et la lessive. Où suis-je ? Comment suis-je arrivée ici ? Les questions se bousculent dans ma tête mais restent sans réponse. J’ouvre péniblement un œil puis l’autre. Je suis étendue, nue sous une couette moelleuse, dans une chambre claire et joliment décorée. Tout mon corps me fait mal. Que s’est-il passé ? D’un coup, mes souvenirs me reviennent. Je me suis échappée de la soirée durant laquelle Jean-Alexandre devait me faire sa demande en mariage, ai marché jusqu’à me perdre dans un quartier miséreux où je me suis faite agressée, tabassée et quasiment violée. Puis le visage de mon sauveur apparait devant mes yeux. Je me rappelle deux magnifiques yeux verts et d’une voix me disant que je ne risquais plus rien.

Pas le temps de sortir du lit et de me chercher des vêtements que la porte de la chambre s’ouvre déjà. Mon valeureux bienfaiteur apparait dans l’encadrement, portant un plateau couvert de nourriture et d’un petit vase dans lequel se trouve une rose blanche.

« - Vous êtes réveillée. C’est bien.

- Qui… Qui êtes-vous ?

- Je suis celui qui vous a sorti de cette attaque. De rien, c’était un plaisir, commente-t-il d’une voix sarcastique.

- Merci beaucoup. Vous m’avez sauvé la vie, reconnu-je. Mais vous n’avez toujours pas répondu à ma question. Qui diable êtes-vous ?

- Mon nom ne vous servira à rien, Magdalena de Villeneuve.

- Comment connaissez-vous mon nom ? Pourquoi ne voulez-vous pas me donner le vôtre ? Où suis-je ? Pourquoi êtes-vous venu me sauver ? Comment avez-vous su que j’étais en train de me faire agresser ? Combien de temps ai-je dormi ?

- Beaucoup de questions… Je connais votre nom et votre visage parce qu’ils sont partout dans les journaux depuis quatre jours. Je ne vous donnerai pas mon nom parce qu’il pourrait vous mettre en danger. Je suis venu vous sauver parce qu’il est normal d’aider les jeunes filles en détresse. Et je n’ai su ce qu’ils vous faisaient et allaient vous faire qu’à vos hurlements. Sacrée voix que vous avez là. On vous entendait à deux pâtés de maisons du lieu où vous étiez. Et vous êtes chez moi, en passant. Comment vous sentez-vous ?

- J’ai mal partout comme si un camion-benne remplis m’avait roulé dessus. Merci de m’avoir sauvée. Je suppose que je serais déjà morte si vous n’étiez pas intervenu… Attendez, j’ai dormi quatre jours ?! Oh mon Dieu ! Je vais me faire démonter par mes parents !

- Connaissant un peu le gang qui vous est tombé dessus, non, vous ne seriez pas encore morte, ils vous auraient gardée en vie juste assez que pour vous violer à tour de rôle et demander une très grosse rançon à vos parents. Maintenant, mangez, dit-il en posant le plateau remplis de victuailles sur mes genoux, puis vous irez vous laver et je vous soignerai.

- Merci infiniment ? »

Sans me faire priez plus, je commence à manger. Dieu que c’est bon ! Des pancakes recouverts de véritable sirop d’érable, des fruits gorgés de jus et de sucre, un jus de pomme frais, du thé noir. Simple mais tellement bon ! Mon ventre gargouille de plaisir et de reconnaissance. Pendant que je mange, mon mystérieux hôte m’observe et touche mes joues, mes lèvres et mon front avec une infinie douceur, évaluant les dégâts causés par la bagarre de métal.

Quand presque tout le plateau eut disparu, je le repousse, soupirant d’aise. Il me passe une robe de chambre, m’aide à la mettre avant de m’escorter dans la salle de bain adjacente. Il m’assoit sur les toilettes et me fait couler un bain puis sort, m’offrant un peu d’intimité. Je me glisse dans l’eau chaude, poussant un léger cri de douleur quand l’eau touche mes blessures. À travers l’eau, il n’est pas difficile de voir les hématomes et les écorchures qui zébrent mon corps. Faisant fi de la douleur, je me lave doucement, n’osant pas appuyer trop fort sur les meurtrissures qui me recouvrent. Vingt minutes plus tard, je me retrouve à nouveau sur le lit et mon héros me soigne, le regard faisant la navette entre mes plaies et mes yeux. Une fois mon corps recouvert de bandages, il se lève et me demande s’il peut contacter mes parents. Je n’ai pas le choix, il va bien falloir que je rentre. Il m’aide à m’habiller et téléphone à la maison. Je ne lui donne pas le numéro mais il possède déjà celui de mon père et celui de Jean-Alexandre. Bizarre. Qui est-il ? Comment connait-il les deux autres hommes ? En écoutant la conversation d’une oreille distraite, je comprends qu’il refuse de leur dire où je suis et qu’il me reconduira à la maison lui-même. Pas besoin de poser de question, la moitié de la population du pays sait où j’habite.

Je n’entends pas la fin de la discussion, je suis bien trop distraite par son incroyable physique. Aussi grand que le premier homme qui m’avait agressée et quasi violée, voire plus grand encore, des épaules larges, les muscles de son dos et de son torse visibles malgré les vêtements qui les recouvrent, formant un V sexy, des jambes à tomber par terre et des fesses à se damner. Absorbée par mon appréciation de son physique qui me rend toute chose, je ne remarque pas qu’il a raccroché et qu’il s’est retourné vers moi. Ce n’est que quand il posa sa main sur mon épaule que je m’en rends compte. Rougissant comme une débutante, je détourne les yeux et il me fait un grand sourire rempli de dents régulières et blanches.

« - Venez, je vous reconduis chez vous.

- Merci beaucoup.

- Arrêtez de me remercier.

- Alors arrêtez de me vouvoyez.

- Ha ! Ha ! On fait la maligne ? Je suis presque sûr que tu ne sauras pas descendre les escaliers sans mon aide. Et si tu oses me remercier encore une fois, je t’embrasse.

- Quoi ? Mais… Vous n’oseriez pas !

- Si je dois arrêter de te vouvoyer, arrête aussi. Allez ! En route, Miss, ajoute-t-il avant de me laissant le temps de répondre. »

Posant sa main sur le bas de mon dos, il me fait sortir de la chambre. Son toucher me trouble tellement que je me rends à peine compte de la beauté du reste de la maison. Du moins jusqu’à ce qu’on arrive à l’escalier. Malheureusement pour moi, il avait raison. Je ne sais pas descendre plus de deux marches seule avant de tomber. Il me rattrape facilement et me prend dans ses bras puissants. Pendue à son cou, je sens les muscles que j’avais devinés plus tôt bouger contre moi. Posant ma tête contre son épaule, je me dis que je pourrais passer ma vie entière ainsi serrée contre lui. Sent-il à quel point il m’excite ? Peut-il percevoir à quel point mes tétons pointent sous mon tee-shirt ? Son odeur, un savant mélange de sauge, de mandarine et de musc masculin, me rend folle et ne calme pas mon excitation. Je suis trempée et ne pense qu’à sentir son corps nu sur moi, en moi, partout à la fois. Notre arrivée en bas de l’escalier me ramène à la réalité mais, en descendant de ses bras, je sens son érection le long de mes jambes puis contre mes fesses et mon dos. Mal-assurée sur mes jambes, il me tient contre lui le temps que je retrouve mon équilibre. Son érection est absolument énorme contre mon dos et fait monter mon désir d’un cran. J’ai envie de me frotter contre lui, de me retourner pour embrasser ses lèvres parfaites et de remonter dans la chambre pour étancher ma soif de lui. À peine, j’essaye de me retourner vers lui qu’il me tire vers la porte d’entrée, le visage fermé.

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