Épilogue

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Alors que mon bonheur me semblait parfait, un seul point noir a refait son apparition. La Salope a réussi à manipuler plusieurs de ses gardiens via des mots qu’elle glissait dans les plateaux-repas. Complètement lobotomisés, ils ont voulu nous rencontrer, ce que nous avons fait, croyant qu’ils voulaient se plaindre de leurs conditions de travail mais ils ont préféré apporter des armes, nous tirer dessus, nous blessant légèrement et voulant kidnapper ma petite Julie, comme le voulait cette malade mentale. Je suis folle de rage et de douleur quand je vois mon bébé de trois mois dans les bras d’un homme souriant comme un ogre dévoreur d’enfants qui vient de trouver sa nouvelle proie.

Malgré la douleur qui me traverse le ventre et la jambe, je me relève et me rue sur lui. Un autre tente de me retenir en me tirant une nouvelle balle dans l’autre jambe mais l’adrénaline et la colère sont plus fortes que la douleur. J’attrape mon bébé, balance un coup de coude et un autre de genoux bien placés, l’envoyant au tapis. Daniel, plus grièvement touché que moi saisit la main du tireur, le désarme et le met à terre. La garde arrive et emmène les deux hommes ainsi que leurs trois complices qui attendaient de l’autre côté de la porte. Le docteur Gyman arrive, les yeux exorbités en voyant le sang qui se répand lentement et mes larmes pendant que je berce ma Julie qui hurle plus fort que jamais. Il appelle Mère qui me prend mon bébé en me garantissant de me la rendre dès que je serai soignée et reste dans mon champ de vision. Rassurée, l’adrénaline et la colère retombent et la douleur refait surface. Les coups ne sont pas beaux et on est obligés de nous rendre à l’hôpital pour nous assurer qu’il n’y a rien de grave. Pas de chance, mon tibia est cassé par la balle qui est ressortie proprement. On me recoud et on me plâtre. Daniel est envoyé en salle d’opération pour lui enlever celle qui s’est fichée près de son foie. Lucas et ma mère sont restés avec mon enfant au palais.

La police vient m’interroger et visionner les vidéos des caméras de sécurité. Les intrus sont placés en garde à vue et, durant leur interrogatoire, admettent que c’est l’ex-Reine qui leur a demandé de le faire. Des preuves sont trouvées un peu partout chez eux comme à la prison. À la vue des nouveaux événements et des éléments rassemblés, elle va avoir droit à un nouveau procès. Cette fois-ci, je vais m’arranger personnellement pour qu’elle meure et je compte la voir mourir de mes propres yeux, m’assurant moi-même que son pouls soit parti. Je ne cache plus ma haine envers elle, ça ne servirait à rien.

Nous rentrons rapidement à la maison, morts d’inquiétude pour ce qui va se passer maintenant et pour notre bébé. Je pleure de joie quand je la vois indemne et qu’elle me tend les bras en gazouillant. L’événement ne semble pas l’avoir plus traumatisée que ça et ça me rassure. Daniel ne nous lâche pas, nous serrant contre lui en pleurant dans mes cheveux. Nous nous isolons, ne voulant voir personne et restant dans le noir à sécher nos larmes. Nous passons ainsi deux jours seuls, presque sans manger et sans voir personne. Tous les événements prévus dans nos agendas sont annulés et/ou postposés.

Avec les derniers événements, le second procès de la Salope démarre très vite. Assise au fond de la salle, déguisée pour passer incognito, j’en suis chaque instant. Daniel est resté au palais avec Julie, reprenant lentement le travail. Les visites d’État prévues sont toujours reportées mais nous recevons à nouveau les requêteurs qui sont très contrôlés avant d’entrer et de nous rencontrer. Au terme du procès, elle est encore condamnée à mort mais elle n’a le choix qu’entre la pendaison, le peloton d’exécution ou l’injection létale. Cette fois-ci, elle n’y échappera pas. Cependant, la mort lui fait peur et elle demande celle qui lui fera le moins mal et qui sera la plus rapide, la même que celle choisie par mon père. Une semaine plus tard, je souris en la regardant allongée sur la table. Même si elle s’apprête à mourir, elle garde le même sourire arrogant que son fils qui m’énerve. Elle refuse les antidouleurs, jurant que sa vengeance ne s'arrêtra pas et que quelqu'un d'autre viendra finir ce qu'elle a commencé il y a vingt ans, même si ça doit prendre des années. Pour quelqu’un qui a peur de la mort, elle m’étonne. En dix minutes, elle est partie et je jubile même si la peur de sa dernière menace m'emplit, même si je préférerais lui donner moi-même ce qu’elle méritait. En la boxant ou en la tabassant jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Nous fêtons notre première année de mariage en partant en voyage, juste Daniel et moi. Mère s’occupe de Julie et Lucas prend de plus en plus part dans la politique du pays. Les prochaines élections vont bientôt avoir lieu et il est pressenti pour devenir le prochain Premier Ministre. Je suis fière de lui. Malgré son jeune âge et l'ascendance de Père, il est étonnamment responsable et les gens l’aiment. De mon côté, ma cote de popularité n’a jamais été si élevée et Daniel a été désigné comme le meilleur Roi que le pays a eu depuis sa création, à sa plus grande satisfaction. Nous rejouons notre lune de miel, amoureux comme au premier jour. Nous redevenons nous, loin de la pression de la Cour et de la politique. Nous passons nos journées nus sur la plage ou dans l’eau ou dans la maison à faire l’amour. Parfois, nous sortons un peu, allant au restaurant ou visitant une exposition ou un musée ou allant au cinéma, comme un couple normal amoureux.

En rentrant au palais, trois semaines plus tard, j’ai des nausées et je suis encore fatiguée. Je fais un rapide calcul et arrive à une seule conclusion : je suis à nouveau enceinte. Le gynécologue me le confirme rapidement avec une échographie intraviginale, je suis à la fin de la deuxième semaine ou au début de la troisième. Bon, ne reste plus qu’à l’annoncer à Daniel, à ma mère et à Lucas… et aux journalistes en passant. Je suis heureuse, bien sûr mais c’est si tôt après la naissance de Julie… Ça ne fait que six mois que j'ai accouché après tout. Daniel me regarde d’abord bizarrement puis parait surpris et incrédule devant la photo que je lui montre avant de me montrer sa joie en m’embrassant jusqu’à me couper le souffle. On sourit et il pose sa main sur mon ventre. Nous allons ensuite annoncer la nouvelle à ma famille, aussi choquée et heureuse que nous. Je prends ma petite fille encore si jeune et lui dit qu’elle va avoir un petit frère ou une petite sœur. Elle sourit et gazouille plus fort en agitant ses petits bras et ses petites jambes potelées.

Tard dans la nuit, nous regardons notre enfant dormir. Elle fait enfin ses nuits, à mon plus grand plaisir. Le seul problème, c’est qu’elle commence à faire de la fièvre, signe qu’elle va bientôt sortir ses premières dents. Déjà, une petite tache blanche tend à apparaitre sur sa gencive supérieure. Puis nous retournons dans notre chambre où il me fait doucement et langoureusement l’amour. Je suis au comble du bonheur. Plus personne ne veut notre mort, mon mari m’aime autant que je l’aime, ma fille va magnifiquement bien et j’ai enfin des relations saines avec ma famille. J’ai des responsabilités importantes envers mon pays et ma famille mais ça ne m’empêche pas de vivre normalement et d’être heureuse. C’est là mon Happy End comme j’en avais rêvé plus jeune, quand j’étais enfermée dans ma chambre par mon père.

Fin

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