IV
Moins d'une minute de lecture
Mes doigts se desserrèrent et mon stylo tomba. Après une longue lutte, acharnée mais silencieuse, car intérieure, la fatigue réussit, contre toute attente, à sortir victorieuse contre ma rage d’écrire et alors mon idée claire comme de l'eau de roche s'évanouit (l'écriture la tient à distance – tant que j'écris, je suis sauf).
Je dormis, peut-être une demi-heure peut-être des heures. Il faisait nuit, ou peut-être jour, enfin peu importe. Plus tard, quand je sentis mon esprit bien éveillé, je me réinstallai à mon bureau, mis la Sérénade de Schubert sur un vieux disque vinyle (que Francky m’avait un jour offert, en revenant d’une brocante) et repris mon stylo en main.
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