Chapitre 11: Le nouveau monde

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« L’ange déchu a brisé nos rêves…

Ferme les yeux. Je serai à tes côtés lorsque nous naviguerons vers les cieux.

Dors mon ange, dors…

Toi mon enfant, lumière de l’aube…

Amour sacré, nous irons ensemble…

Chevauchant à travers les eaux paisibles et les verts pâturages…

Nous retrouver d’un pas délicat…

Ô mon fils, lumière de l’aube…

Que notre amour à jamais ne se ternisse… »

Je me réveille en sursaut.

J’ai en tête cette triste mélodie que je chantais à William lorsqu’il était encore enfant, juste avant que nous soyons séparés pour toujours.

Je pensais l’avoir oublié pour de bon, mais elle venait de ressurgir d’un lointain passé de ma mémoire.

La respiration rapide et le souffle saccadé, j’observe fixement le grand hublot face à moi.

« Oh ! mon Dieu ! Mais c'était quoi ce cauchemar ?»

Je constate que les garçons sont sains et saufs.

Ils discutent et viennent de jeter un œil sur moi.

Nous sommes regroupés dans une pièce avec plusieurs couchettes.

Thraän vient me rejoindre. Il s’assoit au niveau de mes jambes et me demande de mes nouvelles.

— Est-ce que ça va ?

Mais évidemment, je ne lui réponds pas et j’enchaîne directement sur un autre sujet qui me perturbe.

Je dois absolument lui confier ce que j’ai vu.

— Thraän… William… Il…

Je suis très troublée. Je n’arrive pas à trouver les mots.

— Anna… calme-toi ! Je ne comprends rien de ce que tu tentes de me dire, alors calme-toi et explique-moi.

— Thraän… William est en vie !

— Anna…

Il semble perplexe.

— Thraän ! Tu dois m’écouter ! je te dis qu’il est en vie…je l’ai senti.

— Anna… tu recommences…s’il te plaît, arrête de te faire du mal…

— Mais Thraän…

Visiblement, il ne me croit pas plus que cela.

Bragg prend la parole à son tour. Lui-aussi doit sûrement penser que j’ai perdu la raison.

— Anna, nous avons remué « ciel et terre » pour retrouver William. Nous avons fouillé tout Nosfuria, tu t’en souviens ? Ton fils était introuvable.

— Oh… mais pourquoi personne ne me croit ?!

Je jette un œil sur Carwaty et Dolgari. Ils m’observent d’un air peiné puis ils détournent la tête.

Je commence à perdre patiente.

— Je sais ce que j’ai vu. Je ne suis pas folle ! Lorsque nous nous affrontions tout à l'heure et quand je suis entrée en contact avec lui, j’ai ressenti quelque chose d’étrange…

— Un contact, tu dis ? me demande Thraän d’un air étonné.

— Oui ! Quand nous nous sommes heurtés, j’ai ressenti une sorte de connexion. Mais ce n’est pas tout, il y a eu aussi ces visions. J’ai revu mon fils lorsqu’il était enfant, je l’ai revu alors que je n’ai plus aucun souvenir de lui ! Comment peux-tu l’expliquer ?

— …

Thraän semble très confus, mais j’ai l’impression qu’il sait de quoi je parle.

— Et si William était réellement en vie ?

Bragg et les autres, observent Thraän d’un air perdu.

Leurs regards en disent long.

A présent, j’ai l’impression qu’ils savent de quoi je parle.

Je reprends peu à peu mes esprits. Ils ne me croient pas, rien ne sert de s’entêter. Je change de sujet.

— Où est-ce qu’on est ?

— Dans leur vaisseau ! me fait savoir Bragg.

— Hein ? Mais qui sont ces gens ?

— Des saletés de Ptolas ! répond le seigneur nain.

Bragg lui sourit.

Puis il reprend : « J’ai toujours dit qu’ils étaient lâches et sournois ! »

— Que voulez-vous dire ?

— Autrefois, nous étions alliés, mais visiblement à présent, nous sommes devenus leurs ennemis, me fait savoir le seigneur Dolgari.

— Et qu’est-ce qu’ils nous veulent ?

— Bonne question… reprend Dolgari.

— Ma main au feu que c'est encore une lubie de ce roi de pacotille ! reprend Carwaty.

Les autres esquissent un petit sourire.

— A mon avis, ils ne sont pas là par hasard. Mathéüs ne ferait pas sortir la moitié de son armée pour envahir Nosfuria et nous capturer… rétorque Thraän. Cela n’a pas de sens, il y a sûrement autre chose.

— Connaissant le bougre, je suis bien d’accord avec vous cher Thraän ! rajoute Carwaty.

Nous terminons à peine cette conversation qu’un homme accompagné de gardes fait son entrée dans la pièce.

Deux hommes sont postés à l’extérieur de la pièce, tandis que les deux autres l’escortent jusqu’à l’intérieur.

Dès leur arrivé, Carwaty bougonne dans son coin : « Quatre hommes…rien que ça ! »

Thraän l’observe et esquisse à nouveau un petit sourire.

Évidemment, ces hommes ne feraient pas le poids contre les seigneurs. Mais les garçons ne tentent rien. Ils écoutent attentivement l’homme qui nous salue et prend la parole.

— Dame Anna… veuillez me suivre je vous prie, le Général veut vous parler.

Alors là, je dois dire que quelque chose m’interpelle.

— Hein ? Moi ? Mais pourquoi moi ?

— Il savait que vous diriez ça… alors il a dit de vous dire de ne pas poser de questions et de faire ce qu’il dit…

Alors là, je suis très surprise car, je ne m’attendais pas du tout à une telle réponse.

— Très bien, puisque le "Général" insiste… mais juste une chose… Comment connaissez-vous mon nom ?

L’homme esquisse à son tour un petit sourire et me répond très calmement.

— Nous savons tout !

Cet homme me parait très sûr de lui.

Il poursuit : « Maintenant, je vous prie de me suivre… ».

Je ne suis pas très rassurée à l’idée de m’entretenir avec le dit « Général ».

Je ne connais pas ces gens. Mais apparemment, les garçons ont déjà eu affaire à eux.

Mais pour quelle raison le Général voudrait-il me voir ? Et puis, pourquoi m’avoir capturé moi-aussi ? Que pourrais-je bien lui apporter ?

D'un air pas très rassuré, j’observe Thraän puis les autres et je m’engage dans le couloir avec ces hommes.

La porte se referme derrière nous.

Nous progressons hâtivement. L’homme s’est positionné sur ma droite. Deux soldats nous précèdent et les deux autres ferment la marche. Vu la situation, si je comptais prendre la fuite, je dirais que c’est plutôt raté !

Nous arrivons à l'endroit prévu.

Un homme se tient debout. Il se retourne enfin vers nous.

J’ai reconnu son visage. C’est l’homme que j’ai affronté tout à l’heure dans l'une des salles de l’Echénox.

Rien que de le revoir, je ressens à nouveau cette sensation étrange.

Il m’observe sans dire un mot, les bras repliés dans le dos.

Après quelques secondes, il descend les deux marches et s’approche de moi.

— Toutes mes excuses pour tout à l’heure. Je ne voulais pas y aller si fort.

— …

— Je dois bien avouer que je suis en admiration. On ne m’avait pas menti sur vos talents de guerrière. Vous vous êtes bien battue.

— Mais qui êtes-vous ?

— Qui je suis ? Vraiment ?

Il se rapproche un peu plus près et pose sa main sur ma joue gauche.

Cet homme me met tout de suite mal à l’aise. Pourtant, je ne le repousse pas.

— On ne m’avait pas non plus caché votre grande beauté, rajoute-il. Je dirais que père a plutôt bon goût.

J’écarquille les yeux, stupéfaite par ce que je viens d’entendre.

Je reste sans voix pendant quelques secondes, pendant ce temps il continue de m’observer fixement, sa main toujours positionnée sur ma joue.

— William ? dis-je d’un air ému.

— Ravi de faire enfin votre connaissance, mère…

Il enlève sa main et me fixe d’un air inexpressif.

— …

Une larme s’écoule sur mon visage. Je suis troublée. Je ne sais plus quoi penser.

Pendant toutes ces années, je pensais que j’avais perdu mon fils pour toujours et là, je me rends compte que ce fils dont j’ai pleuré la mort est en réalité vivant.

Si Thraän et les autres pouvaient être là, ils me croiraient enfin !

— Vous ne dites rien ? Après toutes ces années, on dirait que n’êtes pas ravie de me voir…

C’est étrange, mais je ressens une pointe d’ironie à chaque phrase, chaque mot qu’il prononce.

— Je t’ai cherché partout. Nous avons fouillé tout Nosfuria pour te retrouver ! Mais où étais-tu ?

— C’est une longue histoire et j’aurais sûrement l’occasion de vous la raconter un jour, mais pour l’instant, je dois m’occuper d’autre chose, me dit-il de façon plutôt expéditive.

Il crie ensuite : « Gardes ! »

Deux soldats entrent dans la pièce. Ils se positionnent de chaque côté et me saisissent simultanément chacun leur tour par les bras.

Ils commencent à m’emmener, mais je ne peux rester là sans rien faire et attendre gentiment. Je dois savoir !

— Attends…Que comptes-tu faire de moi ? Et les autres ?

— Ne vous inquiétez pas pour le sort de ces hommes. Quant à vous, soyez rassurée, mère…je vous réserve un bien meilleur sort qu’eux ! dit-il d’un air sadique.

Il fait signe à ses hommes.

— Emmenez-là !

— A vos ordres !

Les deux gardes m’escortent.

Je pensais qu’ils allaient me reconduire dans la salle où j’étais détenue avec les autres. Mais au contraire, nous passons devant la fameuse salle et nous empruntons un autre couloir.

Ils s’arrêtent devant cette porte qui s’ouvre par le haut et me font signe d’entrer là-dedans.

Tout est blanc à l’intérieur : Les sièges, le divan, la table ronde, les meubles. Tous les éléments qui composent cet endroit sont blancs à part quelques bibelots de couleur qui apportent une légère touche de gaieté.

J’entre. La porte se referme aussitôt.

Je suis seule à l’intérieur de cette pièce qui s’apparente à une salle de repos. Et pourtant je suis loin de m’y sentir reposée. Bien au contraire…

D’un coup, la colère commence à monter. En repensant à tout ce qui vient de se passer, je suis si furieuse.

Je m’approche de la table et j’observe cette coupe de fruit. Je la renverse brusquement et l’éjecte à terre, puis je tape violemment mes poings sur la table avant de verser quelques larmes, tête baissée.

« Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?! »

Après tout ce que j’ai enduré pendant toutes ces années, après tout ce que j’ai traversé, il fallait que ça m’arrive !

William est en vie ! Je suis si heureuse, mais en même temps si triste. Mes illusions se sont volatilisées…

Je ne pensais pas le revoir un jour. Et pour être tout à fait honnête, j’aurais préféré que nos retrouvailles se passent dans d’autres circonstances, mais le destin en a décidé autrement…

Pendant ce temps-là, Thraän et les autres avaient quitté la salle où ils étaient détenus et ils étaient conduits dans cet endroit où ces hommes tentaient de leur extorquer de gré ou de force quelques informations.

Les seigneurs étaient là, torses-nu, retenus par les poignets et attachés dans ces machines, suspendus à quelques centimètres du sol.

Des soldats armés de matraques électrifiées les battaient chacun leur tour. Lorsque ce fut au tour de Thraän, une voix s’éleva dans la salle de torture : « Ça suffit ! »

William pénétra à l’intérieur accompagné de ses gardes.

Le même homme que celui qui était venu chercher Anna plus tôt menait l’interrogatoire.

Ont-ils parlé ?

Pas encore Pylōs… Ces hommes sont plutôt coriaces !

Hum… sûrement, mais tâchez d’obtenir des réponses !

Entendu Général !

William s’approcha. Il les observa chacun leur tour tout en les décrivant un par un, comme s’il avait déjà eu affaire à l’un d’eux.

Il posa d’abord les yeux sur Bragg : « Seigneur Bragg, le plus sensible et le plus séducteur des cinq… ». Celui-ci semblait confus, comme s’il ne savait pas du tout de quoi l’homme était en train de parler. Carwaty jeta un œil sur lui d’un air moqueur.

Son regard se posa ensuite sur Dolgari : « Seigneur Dolgari, le maitre de la lévitation… ». Le seigneur releva la tête et l’observa d’un air sévère avec ce regard paralysant.

Ensuite, il observa le seigneur nain : « Seigneur Carwaty, si je ne m’abuse… le plus intrépide de tous les petits êtres… »

Le seigneur nain retenu dans cette machine ne pouvait se contenir en entendant ces paroles. Il s’agitât dans tous les sens : « Attends un peu que je descende pour te montrer ce que le petit être va te faire ! » dit-il avec cet accent très prononcé.

William se mit à rire, puis son regard se posa enfin sur Thraän.

Dès le début, il ne cessait de provoquer celui qu’il ne qualifiait pas de père, mais de « géniteur ».

Et voilà le seigneur Thraän… Voici à quoi ressemble l’homme dont j’ai tant entendu parler !

Dès les premiers instants, Thraän ressentait enfin cette sensation étrange dont Anna avait parlé et il était déjà certain d’avoir déjà vu ce visage quelque part.

Thraän l’observait d’un air abattu.

William ?

Comme c’est étrange… Vous vous souvenez encore de mon nom après tout ce temps et après que vous m’ayez abandonné ?

Les autres seigneurs restaient sans voix car ils se rendaient à l’évidence qu’Anna avait dit vrai.

Je n’ai pas cessé de penser à toi mon fils ! Et pendant toutes ces années, nous n’avons jamais réussi à faire ton deuil.

C’est cela, oui ! Vous pensiez pouvoir m'amadouer avec ces paroles, mais vous vous êtes trompé ! Repentez-vous pendant qu’il en est encore temps, car vous n’aurez bientôt plus l’occasion de le faire !

Sur ces mots, William quitta la pièce et les hommes reprirent là où ils en étaient restés.

*

Notre trajet touche à sa fin. Les soldats nous font débarquer.

Le décor qui m’entoure me perturbe. Je suis au milieu d'un univers très futuriste.

William nous a rejoint.

Il lance d’un air enthousiaste :« Mère, bienvenue sur Ptolana ! »

Au loin, j'aperçois les seigneurs. Il se dirigent vers une autre navette. J’ai l’impression que ces hommes n’y ont pas été de mains mortes avec eux.

Alors que j’analyse tout ce qui se trouve autour de moi, cette femme fait son apparition. Elle parait jeune. Elle n’est pas très grande, la silhouette fine. Les cheveux noirs profonds coupés en carré. Le visage sévère.

Et à première vue, j’ai l’impression qu’elle est un tantinet mielleuse avec mon fils. La façon dont elle s’adresse à lui me fait clairement penser qu’elle a le béguin pour lui.

Pour être tout à fait honnête, j’espère que je me trompe…

Elle salue le Général.

— Pylōs, les hommes ont été emmenés, nous allons pouvoir commencer.

— Parfait !

— Commencer quoi ? William qu’est-ce que tu comptes faire d’eux ?

— Pas d’inquiétude mère…

— Mère ? s’interroge la femme.

— C’est exact Verity, voici ma mère !

— Oh ! quel honneur… dit-elle d’un air sournois.

J’ai reconnu son nom. C’est la femme qui parlait avec un homme à l’Echénox pendant que je tentais de retrouver les garçons. Je ne sais pas pourquoi mais cette femme m’insupporte déjà ! Je la sens fourbe et hypocrite.

Mais nous ne sommes visiblement pas là pour faire du tourisme. Une navette arrive sur la piste. Nous embarquons, sauf Verity qui rejoint ce véhicule cubique assez particulier.

Quelques minutes plus tard, nous arrivons au pied de ce gigantesque gratte-ciel. Je n’ai jamais vu une construction pareille.

— Voilà, nous y sommes ! me fait remarquer William.

— Où est-ce que nous sommes ?

— Et bien, nous sommes arrivés chez moi ! Je vis ici, au dernier étage de cette tour.

J’observe de tous mes yeux ce truc et je commence déjà à paniquer.

— Euh… alors là je t’arrête tout de suite ! Ça ne va pas être possible !

Il fronce les sourcils et ne semble pas comprendre où je veux en venir.

— Que voulez-vous dire ?

— Impossible ! J’ai le vertige ! Je ne pourrais pas vivre là-haut !

Il se met à rire.

— Rassurez-vous, mère. Vous ne craignez rien ! Nos constructions sont à toutes épreuves. Faites-moi confiance !

— Écoute William, un hôtel ou même une auberge fera parfaitement l’affaire !

— Voyons ! La mère du Général ne peut pas séjourner dans un hôtel ou dans une vulgaire auberge ! Allez, venez maintenant, ne faites pas l’enfant !

« Petit prétentieux va ! »

Pour ça, il tient bien de son père !

— …

Je ne suis vraiment pas rassurée à l’idée de vivre ici.

William salue l’homme à la réception et fais les présentations.

En réalité, ce n’est pas un homme comme les autres car William me fait savoir que celui-ci est un androïde, un robot construit à l’image de l’homme.

— Elias, je vous présente ma mère.

— Mes hommages, Madame… Ravi de faire votre connaissance.

Je suis troublée par tant de politesse. Comment un robot peut-il faire preuve d’autant de galanterie et de délicatesse ?

— …

— Sacré Elias, épargne-lui ton numéro ! lance William en souriant.

Apparemment, selon William, cet homme ou plutôt ce robot sait y faire avec les femmes.

Il reprend :

— Je vous souhaite un agréable séjour sur Nubie.

— Euh…Merci !

Nous prenons la direction de ces grandes parois creusées dans le mur.

« Hein ? »

Un engin vient de glisser à l’intérieur de ce creux.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Un élévateur. Voyons, il n’y pas ça non plus sur Nosfuria ?

— Non ! Enfin, pas des comme ça…

Je pénètre à l’intérieur de cette espèce de cabine cylindrique assez haute et entièrement fabriquée dans une sorte de verre.

Une voix féminine retentit à l’intérieur : « Bienvenue dans l’élévateur ouest. Annoncez votre destination… »

Je me cramponne à Will car je ne suis pas du tout rassurée.

Il se met à rire et semble amusé par cette situation.

Ensuite, il s’adresse à la voix : « Niveau deux cent deux, je vous prie. »

Les portes se referment et nous voilà partis.

Comme prévu, et en quelques secondes, par je ne sais encore quelle magie, nous arrivons environ deux cents étages plus haut.

Tout au long de notre ascension, j’aperçois d’autres de ces élévateurs à travers les parois. Certains montent et descendent et d’autres se déplacent latéralement.

Je suis très impressionnée par ce que je vois.

La voix retentit à nouveau : « Niveau deux cent deux. Vous avez atteint votre destination… »

L’élévateur s’ouvre.

William passe devant et me somme de le suivre.

Nous marchons côte-à-côte à présent dans ce grand couloir avec cette moquette rouge au sol. Il n’y aucune porte sur cet étage à part la sienne et la sortie de secours. Apparemment, tout l’étage lui appartient.

Nous nous positionnons face à la sienne puis William prononce quelques mots dans cette langue.

L’élément central s’active et s’enfonce à l’intérieur de la porte, ensuite les parties latérales glissent chacune de leur côté.

Il me fait signe d’entrer puis il s’adresse à ses hommes.

— Attendez là !

— A vos ordres !

Nous pénétrons tous les deux tandis que les six hommes restent à l’entrée. La porte ne s’est pas refermée.

— Voici mon appartement ! Vous êtes ici chez vous.

— …

L’endroit est immense et si moderne.

— Tu habites seul ?

Il se met à rire.

— Il me semble que oui.

— Mais cet endroit est si vaste.

— Je sais ! Être le Général de l’armée de Ptolana a ses avantages…

« Frimeur ! »

Nous progressons dans l’appartement. Tout est aussi moderne.

Il me conduit ensuite devant cette porte.

— Voici votre chambre…

Je pénètre à l’intérieur et j’observe de tous mes yeux cette somptueuse pièce. Il y a de l’espace à ne savoir qu’en faire. Tout comme le reste de l’appartement, les meubles sont d’un blanc éclatant, cependant, je n’y vois aucune touche de modernité comparé aux autres pièces.

Une penderie se révèle à moi. William me fait remarquer que je peux me changer si j’en ai envie : « J’ai demandé qu’on vous apporte quelques affaires, j’espère que cela vous plaira. Si rien n’est à votre goût, je demanderai qu’on vous accompagne en ville. Je suis sûre que vous y trouverez votre bonheur ! »

Pourquoi est-il si bienveillant ? Et comment connaît-il ma taille ? On dirait qu’il avait déjà anticipé ma venue…

« A présent, j’ai à faire ! » me dit-il.

Nous finissons par retourner dans l’immense salon.

— Je dois régler quelque chose, mais je ne serais pas long. Si le cœur vous en dit, je pourrais vous faire visiter Nubie, plus tard.

J’accepte sans hésiter car l’endroit est si vaste et niché si haut que je me sens comme oppressée.

— Avec plaisir !

Il me tourne le dos et part rejoindre ses hommes qui attendent à l’entrée. Mais très vite, il revient vers moi.

— Ah ! J’oubliais… Vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que mes hommes veillent sur vous pendant mon absence ?

Je jette un œil par-dessus son épaule et j’observe à travers la porte d’entrée qui est encore ouverte.

— Six hommes ? Rien que ça ?!

Je l’observe d’un air curieux car je ne comprends pas vraiment où il veut en venir.

— Six hommes ne seront pas de trop ! Disons qu’après ce que j’ai vu sur Nosfuria lors de notre petite bagarre, vous le valez bien !

J’esquisse un petit sourire déguisé, mais je ne lui cache pas mon mécontentement, alors il rajoute : « Mais rassurez-vous, c’est juste par mesure de précaution… »

— Mesure de précaution de quoi ? Est-ce que je suis ta prisonnière ?

— Bien sûr que non, vous êtes libre ! Mais je risque d’être souvent occupé ces temps-ci et je ne pourrais veiller sur vous. Mes hommes vous dissuaderont sûrement de fuguer pour aller rejoindre vos amis !

Il ne me fait pas confiance et il ne le cache pas !

— Tsss…Libre… tu disais ?

Il finit par m’abandonner là, mais juste avant de partir rejoindre son QG, il donne quelques consignes à ses soldats.

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