Chapitre Onze

2 minutes de lecture

Le sable et le soleil étaient si durs, si chauds que c'était difficile de supporter de rester à l'extérieur. C'était même difficile de respirer.

Mais John Watson était un médecin de l'armée, il se tenait droit et raide au-milieu du désert. Il examinait les environs avec intérêt. Près de lui se trouvait une tente de bédouin. Des impressions fortes revenaient au soldat anglais, des souvenirs... Le rêve de Lawrence d'Arabie restait tapi dans le coeur de maints soldats.

" Protège-toi John, ordonna une voix non loin de lui.

- Je sais ce que je fais.

- Mais oui, John. Mais oui."

Une silhouette longue et dégingandée apparut à ses côtés. Vêtu d'une djellaba bleu foncée, Sherlock Holmes soupira en regardant à son tour la vaste étendue de sable sous leurs pieds.

" C'est chaud, constata sobrement le détective.

- En effet," rétorqua John, amusé.

Il n'osa pas répondre autre chose, l'humeur du détective anglais était difficile à supporter.

" Que fait mon frère ? Il se moque de nous !

- Sherlock ! Il a un MI6 à gérer !

- Et moi, j'ai un squelette à examiner. Après quinze jours dans de l'acide formique, le résultat doit être édifiant !"

John se mit à rire. Puis, il ne rit plus et fronça les sourcils.

" De quel squelette parles-tu ?

- De celui de la baignoire ! AH ! Voici Irène ! Qui est avec elle ? Trop maigre pour être mon frère !"

Sherlock vint accueillir deux cavaliers en faisant de grands gestes nerveux.

John le poursuivit, inquiet :

" Quelle baignoire ? Quel squelette ? Sherlock ! Explique-toi !"

Mais Sherlock ne l'écoutait plus.

Il serrait la main d'une jeune femme, souriante et coquette. John cessa de râler en reconnaissant la journaliste française, Cyrielle Bertillon.

" Mademoiselle, fit John, dans son mauvais français. Que faites-vous ici ?

- Mon travail de journaliste, docteur Watson. Il y a une affaire en cours qui mérite d'être dévoilée au monde entier !"

Sherlock sourit largement et fit un clin d'oeil en direction de son compagnon.

" C'est Mycroft qui sera content, tu ne crois pas John ?

- Je ne comprends pas, avoua John.

- Mlle Bertillon a reçu une invitation," expliqua Irène Adler.

La Femme était toujours aussi magnifique, elle était aussi libre et indépendante que par le passé. Elle ne devait rien à Mycroft Holmes, mais tout à son frère Sherlock.

Irène Adler, avec son merveilleux sourire, sortit d'une poche de sa longue abaya, un courrier fermé d'une goutte de cire rouge.

" MM. Sherlock Holmes et John Watson,

Tout d'abord, je vous prie d'excuser mon absence. Je voulais tellement vous rencontrer ! Notre dernière fois a été si brève. Genève et son Salon...

Croyez bien que je le regrette. Jouer aux échecs contre votre frère Mycroft a été passionnant, M. Holmes, je suis sûr que jouer contre vous doit être exaltant.

Mais les regrets ne servent à rien. Regardez-nous ! Il est loin le temps de l'Aiguille Creuse...

Bref, je vous envoie une amie, Mlle Cyrielle Bertillon. Elle a une plume magnifique.

Elle saura raconter l'escamotage du puits de pétrole iranien avec brio.

Et peut-être davantage... Si vous avez le temps de venir visiter Téhéran ! Il y a une intéressante exposition au Louvre.

Des bijoux exceptionnels vont y être présentés. Qu'en dites-vous ?

Au plaisir de vous revoir,

Arsène Lupin."

Consciencieusement, Sherlock Holmes froissa la lettre, en fit une boulette pour la jeter dans le désert.

A ses côtés, John riait doucement.

" Tu n'as toujours pas digéré le vol de ta montre, n'est-ce pas ?"

Sans réponse, Sherlock retourna sous la tente.

Annotations

Vous aimez lire Gabrielle du Plessis ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0