Chapitre Quatre

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Ganimard était content de lui, son chef lui hurlait dessus, la presse se déchaînait contre lui, les collègues l'évitaient soigneusement.

Il était merveilleusement content de lui.

Il était assis à son bureau à la PJ, lisant soigneusement le journal du jour. En Une s'étalait un article intitulé "Scandale écologique".

Le journaliste expliquait que le fameux moteur hybride de la Xenia était faux. Il n'avait d'hybride que le nom.

Un joli scandale et un joli trafic d'influence.

Xenia était une marque indépendante, elle vendait ses voitures à des personnalités hauts placées à des prix frôlant l'inconséquence. Que se cachait-il derrière ce trafic ?

" Pourquoi aucun client n'a porté plainte en se rendant compte de la supercherie ?, demanda Leïla El Kalai.

- Pour la honte ? Je ne crois pas."

Ganimard se frotta le nez, dérangeant le bel agencement de sa magnifique moustache, réputée dans toute la police.

" Ou alors ils font tous la même chose ?" ajouta El Kalai.

Les deux officiers de police se regardèrent avec le même regard estomaqué. Ce n'était plus une simple affaire d'escroquerie, c'était un monstrueux complot.

" Pourquoi diable faire ceci ?, murmura Ganimard. L'avenir est aux voitures hybrides !

- Il faut mettre en place une enquête de grande envergure, commissaire !, affirma El Kalai.

- Si j'ai encore mon poste ce soir..."

Ganimard souriait, content de lui et satisfait d'avoir bien oeuvré. Le vieux chien de chasse ne rêvait que d'une chose : se lancer à la poursuite des criminels.

El Kalai leva sa tasse de café dégueulasse et sourit largement.

" Si nous avons encore notre poste ce soir, commissaire..."

Le préfet hurla de colère, la presse se déchaîna contre le commissaire Ganimard, mais une petite journaliste indépendante publia un véritable réquisitoire contre l'industrie de l'automobile. Elle s'appelait Cyrielle Bertillon.

Xenia n'était que le dessus de l'iceberg. Il fallait vérifier et enquêter. Il fallait des experts indépendants et ainsi les fraudeurs seraient connus et punis.

Le préfet se retrouva devant le fait accompli et on désigna un bataillon d'experts. Bien entendu, chaque marque désigna les siens.

Le soir de ce jour, le commissaire Ganimard se reposait, fatigué par son métier et son âge. Il profitait du calme pour se détendre devant la télévision.

Sa femme, Isabelle, vint l'embrasser sur la tempe, douce et affectueuse.

" Merci, mon ami, sourit la femme à son vieux mari.

- Pourquoi donc, ma mie ?, s'étonna le vieux flic.

- Pour ce merveilleux cadeau.

- Un cadeau ?"

La vieille femme se mit à rire et posa sa main sur sa bouche pour cacher son espièglerie.

" Ce n'est donc pas de toi."

Ganimard bondit du canapé avec une vigueur de jeune homme. Dans l'entrée de sa maison se trouvait un bouquet de glaïeuls. Enorme et magnifique.

Avec nervosité, il chercha parmi les fleurs et les tiges pour retrouver la carte maudite. Elle ne portait qu'une signature, mais une lettre bien pliée l'accompagnait.

Elle lui était destinée.

“ Pour ta dame, Ganimard. Je joins une de mes cartes. J'ai cru comprendre qu'elle les collectionnait.

Je voulais aussi te remercier.

On a toujours fait du bon travail ensemble, non ?

Je compte sur toi pour ne pas lâcher l'affaire, mon cher Ganimard. Tu es tenace, je suis bien placé pour le savoir.

Tous mes hommages à ta dame et toute ma gratitude pour toi.

Prends garde à toi, Ganimard, et à ton lieutenant.

Lupin”

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