Chapitre 2 (de Ystorienne Histoire)

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de Ystorienne Histoire

Je n'essaye même pas de protester : non seulement la contrarier signifierait perdre mon travail, mais en plus, mon esprit est toujours torturé par la même question... Raconter ses rêves, est-ce vraiment bien raisonnable ?

La voix de ma patronne vient me tirer brutalement de ma réflexion :

-Qu'est-ce que vous attendez pour rejoindre votre poste ? !
-Ah, oui... Pardon... Excusez-moi, j'y vais tout de suite ...

Je m'éloigne précipitamment et me dépêche de commencer mon travail, mais durant toute la journée, je ne cesse de réfléchir encore et encore à cette même question : raconter ses rêves, est-ce vraiment bien raisonnable ?

Un peu avant l'heure de la pause déjeuner, je cherche la patronne pour lui remettre un dossier, mais elle est introuvable. Je demande à tous mes collègues où elle est passée, mais aucun d'eux n'en a la moindre idée. Étrange, mais tant mieux, au final. Je n'ai pas vraiment envie de la voir, vu la façon dont elle m'a traité, ce matin...

Quand finalement, je quitte le boulot à dix-huit heures, il fait encore nuit. Si on était en hiver, je n'aurai pas été étonné, mais en plein mois de juin ? Voilà qui est surprenant !

Je ne m'attarde pas plus sur ce détail et cours en direction de la gare pour attraper mon train. Je saute dedans et remarque avec étonnement qu'il n'est pas aussi bondé que d'habitude. Étrange, mais tant mieux : pour une fois, je peux m'asseoir.

Une heure plus tard, j'arrive à l'arrêt désiré et descends sur le quai, puis marche en direction de la maison de mes parents. Je leur rends souvent visite, presque tous les jours, malgré le trajet un peu long et la fatigue causée par le travail... Je leur dois bien cela : ce sont eux qui m'ont élevé jusqu'à ma majorité et qui m'ont hébergé jusqu'à ce que j'ai les moyens de me procurer mon propre toit.

J'arrive devant la porte en bois sombre et y toque trois fermes coups. Quelques secondes plus tard, maman m'ouvre la porte. Elle m'accueille dans ses bras si chauds :

-Bonsoir, mon garçon ! Comment vas-tu ?
-Je vais bien, maman. Et toi ?
-Ça va, ça va...

Elle me fait entrer et m'installe au salon, puis me sers du thé. Je commence à le siroter et lui demande :

-Dis, tu as remarqué qu'il a fait nuit toute la journée ?
-Oui, c'est tellement bizarre ! Je me demande bien comment c'est possible...
-Espérons juste que ce n'est pas trop grave... En fait, je me pose une question depuis ce matin. Tu pourrais peut-être m'aider...
-Dis-moi tout, mon chéri.
-Raconter ses rêves, est-ce vraiment bien raisonnable ?
-Bien sûr que non ! Surtout si c'est un mauvais rêve !
-Ah et pourquoi ça ?
-Si tu racontes un mauvais rêve, il pourrait se réaliser.
-Ah, bon ?
-Oui, enfin, ce n'est qu'une légende, dans le sens où ce n'est pas scientifiquement prouvé, mais j'y crois dur comme fer et je ne suis pas la seule...

Voilà qui explique tout ! L'autre jour, j'ai fait un cauchemar : le soleil ne se levait plus et les gens disparaissaient mystérieusement, un à un, sans que je ne sache comment ni pourquoi. Je ne suis jamais arrivé à la fin de ce rêve, parce que je me suis réveillé avant, mais je sais que je l'ai aussitôt raconté à Catherine, comme à mon habitude...

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