Poèmes Le cerf ; La chouette
Le Cerf
Clic clac au fond des bois
Clic clac au bout de tes doigts
Entre deux arbres je me suis couché,
Entre deux fourrés tu t’es posté.
A la fin de mon errance dans la forêt,
Un petit bout de ma vie, tu as capturé.
Au fond d’un vallon dans la forêt des landes,
Ou à flanc de colline dans la haute brande ;
As-tu entendu la palombe et l’alouette, réciter des sarabandes ?
As-tu vu la bruyère cendrée et la callune en leur faisant un dithyrambe ?
C’est moi pourtant que tu as choisi de photographier ;
Et d’observer la vie dans toute sa beauté.
Tu as pris un cliché de mes bois, de mon regard, de mon emprunté tracée,
Garde aussi, avec ce souvenir, la mission de préserver la forêt, mon foyer.
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La porte du monde des fées s’aperçoit dans l’entrelac des nœuds dans les bois du cerf.
Il est le gardien des forêts comme de mes rêves et songes.
Un pas de plus et j’entrais dans le monde de la nature sauvage.
Pris d’humilité et sans oublier qui je suis, je me suis arrêté,
Puis j’ai pris un cliché et je m’en suis retourné.
L’Homme a perdu droit de cité dans la Sauvagerie
Il ne peut que parcourir sa frontière
Entre son réel, ses rêves et le monde sauvage.
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Beaucoup de Temps a passé depuis que le premier Cerf
a posé sa première patte dans la forêt.
Beaucoup de sang a coulé depuis que son premier ancêtre
a posé son premier regard dans les bois.
Tandis que ses fils n’ont peut-être que quelques étés
Et que sa biche est quelque part dans les fourrés.
Beaucoup de vie a passé depuis la première pousse
du premier arbre du premier bosquet de cette forêt.
Beaucoup de floraisons se s’ont successivement ouvertes au Soleil
et dans sa lumière ont recueillies sur la Terre l’énergie nécessaire.
Tandis que la verdure ici perdure dans un carcan
Imposé par la civilisation et l’exploitation humaine.
Il y a besoin d’autant de Temps qui s’écoule
pour changer notre mentalité et l’ouverture d’esprit.
Il y a besoin d’autant de passion à ses courageux
pour défendre les bois et la forêt ; les arbres et les cerfs ; et toute la faune et la flore.
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La chouette
Cette photo nous rappelle Icare et la limite humaine
Qui ne peut pas voler malgré toute sa volonté
Deux ailes battent le vent au bord de la plaine
Mais ne nous disent pas si la chouette part ou arrive.
Cette photo figée dans le Temps souffle au firmament
Son cadre est la cage de nos tout petits yeux.
Deux ailes battant le vent, montrent qu’à tout instant
Le temps file et se tisse sans, lui, s’arrêter.
Cette photo est l’invocation de la Nature et de la Vie
Qu’elle est belle quand on sait s’arrêter la regarder.
Deux ailes battent le vent et ne donnent qu’une envie
Agir pour la préservation du Temps, de la Nature, de Nous et des Autres.
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Dans le règne animal, on pourrait l’appeler la sentinelle
Ses deux grands yeux surveillent ; quant à ses ailes…
Dans un vol silencieux, elle peut attraper des proies
Sans qu’elles sachent d’où vient la vie pour soi
Chez les Grecs antiques, elle est d’Athéna l’animal fidèle
Sa posture et son vol inspirent les arts et ceux qui l’implorent
On a fait de l’animal une grâce et une bénédiction solennelle
En tout temps, gardienne contre le mauvais sort
Mais dans l’histoire des Hommes, la chouette effraie la nuit
Ainsi elle est signe des morts et de ce qui nui
Utile aux sorcières et produit de la Dame Blanche
Son regard pourtant en dit plus long, regardez ; et ses ailes, blanches…
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