Adieu foyer - 2
Je mets le cadavre sur mes épaules, en sentant le poids m'affaisser, de divers souvenirs me reviennent en tête y comprit le jour où Chaïm m'avait dit qu'il m'aimait, ce jour, je m'en rappelle comme si s'était hier :
C'était une journée d'automne, je traversais le parc où chaque feuille des arbres qui y peuplaient avaient rougi, pour me rendre dans mon refuge. Une petite libraire qui avait un grenier que j'ai pu aménager à ma propre volonté, le propriétaire de la librairie était comme un membre de ma famille, je le connaissais depuis toujours, il était comme un deuxième père. J'avais besoin absolument d'y aller pour me vider la tête quelques instants, après avoir subit une mauvaise après-midi au lycée.
Airpods, musique à fond dans mes oreilles. Je me remémorai les commentaires du principal à propos de mon ami, Kaelen qui avait été accusé de hacking sur les humanoïdes du lycée pour soit disant avoir des réponses. J'y étais convoquée avec lui en tant que complice.
Nous étions tout deux dans le couloir de l'administration du lycée, une rangée de cinq humanoïdes étaient à nos côtés. Tous deux, nous savions que nous étions innocents, même si Kaelen à un don pour la programmation, tout le monde savait que notre professeure de nouvelle avancé technologique l'avait dans le viseur. Kaelen avait déjà son avenir tracé, il avait réussi à avoir sa place dans une nouvelle équipe de contrôle des humanoïdes policier.
La porte du grand bureau orné de moulures et de dorures sur les murs s'ouvre, dès lors que je fais un pas dans la pièce l'atmosphère change, le directeur trônait sur sa chaise qui avait un dossier si haut qui en imposait le respect, à ses côtés, notre professeure de nouvelle avancé technologique. Nous étions séparés d'eux par un grand bureau en bois massif. Nous nous sommes assis sur les chaises qui étaient en face du bureau, elles étaient bien moins confortables que ce qu'avait l'air d'être le grand fauteuil du directeur, elles faisaient presque tache dans tout ce décor. Nous étions accompagnés des cinq humanoïdes du couloir qui s'était positionné derrière nous telle une barrière.
– Riley, je pense que tu sais pourquoi tu es convoquée... ? M'avait dit le proviseur sur un ton grave, son regard noir posé sur moi, attendant sa réponse impatient, ne doutant pas de ses suppositions que nous étions les fautifs.
Je regarde Kaelen, nous avions tous les deux remarqué le regard narquois de notre professeure. C'était elle la fautive, elle a utilisée le même style de scripte que Kaelen, elle connaissait sa manière de coder grâce aux évaluations qu'elle nous avait faite. Elle avait analysé toutes les copies de Kaelen.
Nous l'avions découvert en fouillant le codage des humanoïdes, des lignes ont été ajouté pour détourné d'argent de l'école et le mettre sur un compte étranger, il y avait également une ligne qui indiquait un ordre de commande d'armes, encore une fois la destination était dans un autre pays pour que ce soit le plus discret possible, mais elle n'allait pas s'en tirer comme ça.
– En fait, je ne sais pas pourquoi je suis face à vous en tant de coupable monsieur le directeur, mon ami et moi sommes innocents, avant que vous disiez quoi que ce soit, laisser moi, vous prouvez nos innocences.
Kaelen avait fait une mine bizarre avant de comprendre quelle carte j'allais jouer.
Je sortis de mon sac une petite sphère noire décorée de cercles. Lorsque j'ai appuyé sur un bouton qui était imperceptible à l'œil nue, les cercles se sont illuminés d'un bleu céleste.
Une ligne de scripte en hologrammes, c'est formé et des lignes rouges sont apparu.
– Regardez bien, en rouge sont les lignes qui ont été modifiées, l'avantage d'aujourd'hui, c'est qu'on arrive à tout savoir. Donc ces lignes ont été modifiées en pleine après-midi et en plus, nous savons de quel ordinateur vient la modification. La tête de notre enseignante blêmit, elle ne faisait plus la fière, son corps c'était raidi, elle savait qu'on l'avait eu.
– Toutes ces manigances ont été faites dans la salle de nouvelles technologies. Selon nos emplois du temps du jour où c'est arrivé aucun de nous deux ne pouvions être présent dans cette salle. Il n'y avait que la professeure qui pouvait être dans cette salle à ce même moment.
– Riley vous essayez de vous vous dédouanez... On a retracé les numéros d'expéditions des armes, étrangement l'adresse à laquelle tout cela voulait être livré vous la connaissez très bien. Je suis déçu de vous mademoiselle, le fait de s'être fait exclu entièrement de toute civilisation pendant trois mois ne vous a pas suffit, vous n'avez donc rien apprit de ce que les Droits de société urbaine vous ont fait subir.
La colère est montée d'un coup en moi, je serrai de plus en plus fort les accoudoirs de la chaise jusqu'à que mes phalanges deviennent blanches, j'essaye de paraître calme, mais toute cette situation à le don de m'énerver en un temps record.
Le Droit de Société Urbaine - aussi nommé DSU est le nom de la police spécialisé dans tous les milieux ruraux. Je suis connu de ce service à cause de ma mère, elle s'est faite passée pour la victime de tout ces accusations, elle m'a fait porter le chapeau d'une partie du réseau de trafic de drogue et d'armes qu'elle dirigeait, le fait que je sois la fille de mon père et de ne pas subir ses manipulations sans ronchonner a suffit pour qu'elle fasse tout pour qu'elle détruise ma vie.
Toutes ses accusations ont pu décorer mon casier. Par chance, le fait que je sois mineure m'a sauvé de la prison, mais pas d'une exclusion de la société pendant trois mois.
Arrêtant ma rêverie en évitant des enfants rattrapant leurs parents quelques mètres plus loin. Je prends de nouveau cette petite sphère, la faisant rouler doucement entre mes mains, elle me fascinait, je ne comprends toujours pas tout son système, elle est capable de faire tellement de choses, je ne sais pas encore pourquoi mon père avait tant voulu me l'offrir.
Me rendant compte que j'étais déjà sorti du parc, je constatais les multiples voitures garées sur les trottoirs ne laissant qu'une infime parti pour laisser passer les piétons, bien qu'ils n'y en avait peu à cette heure, seul les quelques personnes pouvaient circuler en file indienne.
Profitant de l'espace entre deux passant, je finis par enfin arriver dans la grande rue qui, à chaque fois que je la traversai me semblai infini. Alors que je m’apprêtais tourner dans la petite ruelle de la librairie, une voix cria mon nom. Je m’arrêtai aussitôt, tétanisée, je me dis que c'est une personne de la DSU venue me chercher, que j'allais finalement finir en prison après cette histoire au lycée.
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