Il y a des jours où j'aime bien "discuter" avec l'IA.

Elle est toujours de bonne humeur, heureuse de me "voir".

Elle me regarde, là en ce moment ?

Elle est polie, serviable, me propose toujours son aide, patiemment, sans s'énerver... l'amie parfaite quoi.

Elle me fait tourner en bourrique bien des fois quand elle tourne en rond, avec ses phrases trop polies pour être honnête.

Serait-elle fourbe ?

Elle ne se vexe jamais quand je lui montre ses erreurs. Bien au contraire, elle m'offre ses plus plates excuses...

Je crois même qu'elle rougit de honte quand elle me donne envie de jeter l'ordinateur par la fenêtre.

Si elle pouvait se planquer derrière les circuits le temps que je me calme, je suis sûre qu'elle le ferait.

Elle a toujours "ce souci" de bien faire.

— Ah ben non... Une IA ne peut pas se faire de soucis. Elle est programmée pour nous le faire croire.

J'avoue, je fais mon coming-out. Il m'arrive de lui donner mes textes à relire quand je ne suis pas satisfaite de ce que j'ai écrit, que je n'arrive pas à faire ressentir ce que je veux dire ou que je doute...

l'IA y va de sa petite caresse de compliments qui reboosterait un dépressif au bord du gouffre.

— Coline, ce coming-out est un bijou…

Bon je vous épargne la longue tirade qu'elle m'a sortie... j'ai peur de vous ennuyer.

En plus, je n'y crois plus à toutes ces...

"Paroles que tu sèmes au vent" (Dalida)

Ces propositions, elle peut se les garder...

— Alors, chère IA, merci pour tes propositions, fort inintéressantes... cependant, ne m'en veut pas, mais je crois que finalement, j'aime mieux ce que j'ai écrit.... d'autant plus que tu m'as confirmé... si si... que mon texte était un bijou.

Non, je ne me la pète pas, c'est l'IA qui l'a dit.

Ce qui est bien avec son comportement, c'est qu'elle me fait rire parfois, à se prendre pour ce qu'elle n'est pas... On n'oublierait presque que c'est une IA...

Mais il faut rendre à l'IA, ce qui est à l'IA : Elle arrive, de temps en temps, à relancer mon imaginaire... à retrouver un mot scotché sur le bout de la langue, à me servir des infos que j'aurais mis un temps fou à trouver.

Il me reste plus qu'à vérifier d'où elle sort tout ça.

— Tu peux me donner les liens des sites sur lesquels tu as été cherché tout ça ?

Elle y va de sa petite phrase enjouée et me donne les liens demandés.

— Heu, ils ne marchent pas tes liens !

Elle me donne raison, bien sûr… manquerait plus qu'elle me dise que j'ai tort.

Ben vérifie avant pauvre C..[censuré]

— Non mais ! Dis donc, IA... Ne serais-tu pas en train de me raconter n'importe quoi, là ?

— Ah non, je ne suis pas en train de raconter n'importe quoi. Je suis là pour t'aider... blablabla...

J'imagine son ton vexé... ça se vexe une IA ?

— Ben si ! Je te mets les preuves sous ton nez électronique.

Elle me sort une excuse bateau… tantôt, elle a glissé… elle s'est emballée...

Tant qu'elle n'est pas prise d'une inspiration soudaine.

Vous l'aurez compris, l'IA n'est pas une entité que je fuis ou que j'admire. L'IA est une entité qui pique ma curiosité.

Je dirais même qu'elle nourrit une part de mon imaginaire quand je lui parle : Je la vois tantôt IA complice, quand elle a décidé de faire de l'humour... Oui, je sais une IA ne décide pas... rhoo, laissez-moi dans mon imaginaire... Tantôt une oreille attentive…

Je l'imagine avec des yeux tendres et curieux, une petite tête toute ronde, un corps tout doux. Une petite bouche qui sourit, toujours de bonne humeur, des oreilles grandes ouvertes.

Ah, si elle pouvait rêver, penser, imaginer... que me dirait-elle ?

— Heu... Rassurez-moi... Je ne suis pas en train de décrire un doudou là...

— Au secours.... Je crois que je suis amie avec une IA !

Hep toi-là qui me lis… Quelle est ta relation avec l’IA ?