Chapitre final : Adieux ou Aurevoir ?
Le ciel était gris. Pas noir. Pas bleu. Juste… gris. Comme s’il ne savait plus s’il devait pleurer ou espérer. Le sol était humide, encore marqué des traces du dernier combat. Des arbres arrachés, de la terre retournée, et là, au centre d’un petit vallon perdu entre deux collines, deux silhouettes se tenaient face à face.
Null. Et Théo. Silence. Seul le vent sifflait, emportant avec lui les derniers souffles d’un monde qui n’était plus tout à fait le même. Théo était debout, les bras ballants. Son regard, fatigué mais clair, se posait sur celui de Null. Il y avait tant de choses à dire. Et si peu de temps.
— Tu vas vraiment le faire… ? demanda Théo doucement.
Null baissa les yeux. Il n’avait plus ses yeux noirs vifs. Ils étaient ternes. Fatigués. Perdus. Mais aussi décidés.
— Je dois, répondit-il.
— Tu pourrais rester. Avec moi.
— Je ne peux pas…
Toi, tu as encore une place ici. Moi, non. Théo fit un pas en avant, tendit la main vers lui, mais s’arrêta. Il savait. Null, lentement, s’approcha lui aussi. Et cette fois, ce fut lui qui leva la main. Il toucha la joue de Théo, du bout des doigts. Une caresse tremblante. Presque irréelle.
— Tu m’as sauvé, Théo. Plus que tu ne le crois.
— Et toi, tu m’as fait comprendre que même dans l’ombre… il y a parfois de la lumière, dit Théo avec un petit sourire triste.
Le vent souffla plus fort. Les nuages s’écartèrent un instant, laissant passer un rayon de lumière pâle. Null recula d’un pas. Il avait une armure noire, fendue à l’épaule. Sa cape était déchirée, et son épée pendait dans son dos, comme un souvenir trop lourd.
— Où tu vas… ? demanda Théo d’une voix brisée.
Null leva les yeux vers l’horizon. Là-bas, un portail luisait. Un portail d’un violet sombre, altéré, presque vivant. Herobrine l’attendait. Silencieux. Loin. Mais présent.
— Quelqu’un doit surveiller cette faille. Empêcher ce qui dort de se réveiller. Je vais entrer… et je ne reviendrai pas. C’est le seul moyen. Théo sentit sa gorge se serrer.
— Et si je venais avec toi… ? souffla-t-il. Null sourit. Pour la première fois. Un vrai sourire. Petit. Brisé. Mais sincère.
— Si tu venais… je ne pourrais jamais partir. Alors il fit demi-tour. Un pas. Deux pas. Lentement.
Le cœur de Théo battait si fort qu’il croyait qu’il allait éclater. Il avait envie de courir. De le retenir. De lui crier que ce n’était pas juste. Qu’ils auraient pu avoir plus.
Mais il savait. Null n’était pas fait pour ce monde. Il était né dans l’ombre, avait marché dans la douleur, mais avait choisi d’agir… pour protéger. Arrivé au bord du portail, Null s’arrêta une dernière fois. Et sans se retourner, il dit :
— Je ne t’oublierai jamais, Théo. Le garçon ferma les yeux. Deux larmes roulèrent sur ses joues.
— Moi non plus, murmura-t-il. Et dans un éclair de lumière violette… Null disparut. Le vent se tut. Plus un bruit. Théo resta là, seul. Le regard fixe. Le cœur vide. Et pourtant… dans ce silence… il crut entendre un dernier écho. Une voix, portée par l’air. Merci.
Épilogue
Au sommet d’une montagne, un jeune homme aux cheveux bruns planta un drapeau. Un symbole. Une mémoire. Il avait bâti un refuge. Une bibliothèque. Un lieu de paix. Et à l’entrée, gravée dans la pierre, une simple phrase : "À celui qui était né de l’ombre… mais qui a choisi la lumière." Théo n’oublia jamais.
Et quelque part, dans un autre monde, derrière un voile de ténèbres… Null veillait toujours.
FIN
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