LA NAISSANCE DE MERCURE

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C’était lors de ce jour chaud et rayonnant. Au centre de cette grande pleine naturelle, que cette petite fleur jaune parmi les centaines et les centaines d’autres, avait reçu l’amour inconditionnelle du Soleil, et s’était mise à pousser. Au début, elle ne prenait pas beaucoup de place, elle était bien timide.

Seulement, des jours, des mois, des années après, même, la petite fleur jaune était devenue une gigantesque bouture qui n’avait toujours pas éclose. Elle dépassait les autres d’au moins six ou sept fleurs, sa tige était épaisse comme une liane, et ses pétales devaient être remarquablement lourds.

Et un jour, ce fut le grand jour. La lumière du soleil se posait sur les pétales, il faisait chaud, c’était le jour le plus chaud de l’année. Une main se glissa entre les pétales, depuis l’intérieur de la fleur, et les écarta tout doucement. Un visage doux apparut sur cette toute petite ligne de lumière.

« Oh, bonjour. Mon bourgeon, voilà le jour de ta naissance. L’émotion me prend tout à coup. »

Mercure entendait son père pour la première fois, mais il lui fallût du temps avant de le trouver du regard, de le fixer, de trouver ce petit lien qui lui permettrait de donner sa confiance. Le Soleil se mit à lui caresser ce tout petit bout visage timide. La chaleur imprégnait Mercure, elle le rassurait.

« N’ai pas peur, montre-toi. Montre-moi comme tu es beau. Je suis sur que tu es la plus jolie fleur de cette pleine. »

Avec encore un peu de méfiance, Mercure se hissa lentement des pétales de la fleur, son corps nu et claire se dévoila, il cumulait une multitudes de taches de rousseurs sur sa peau, à diverse endroit concentrés. Il était très beau et très bien formé, mais surtout, il n’avait rien d’un traditionnel nourrisson. Le corps de Mercure était né à maturité, il correspondait à un jeune homme de vingt ans.

Vingt ans, est le temps qu’il lui avait fallut pour préparer son éclosion.

« Oh, mon bourgeon, comme tu es beau. »

Suite à un si gentil compliment de la part de son père, Mercure afficha le premier sourire de sa vie. Si enjoué, il rehaussa les épaules et ouvrit sa cage thoracique.

Une sauterelle s’invita sur sa fleur, Mercure s’enfuit immédiatement en dessous des pétales. Alors, le Soleil rit avec bienveillance.

« Tout va bien mon amour. Ce n’est qu’une sauterelle. Tu sais, tu vas cohabiter avec plein d’autres espèces dans ce monde, il n’y a pas que des fleurs. Tu dois apprendre à toutes les aimer, elles t’aimeront en retour. »

Mercure observait la petite sauterelle avec curiosité, juste devant son nez. Elle avait deux pattes toutes repliées, et deux antennes sur la tête. Elle était toute verte. Quelle étrangeté. La petite bête sauta de nouveau, puis disparue. Mercure se redressa, peut-être avec l’intention de la suivre au début. A la place, il découvrit d’autre petites bestioles de couleurs, son visage s’illumina.

La journée se poursuivit par des batifolages dans l’herbe et de la gaité pour tout ce qui se trouve dans la nature. Mercure s’amusait. Il s’allongeait dans les fleurs, respirait leur odeurs, s’imprégnait de leur saveur. La découverte du monde naturel était douce. Le Soleil était le père le plus fier du monde à voir son fils jouer dehors, il l’encourageait ou le congratulait pour n’importe quelle petite réussite, comme attraper un papillon entre ses mains, ou lorsque Mercure avait presque réussit à se mettre debout pour la première fois.

« Fantastique, tu es fantastique mon bourgeon. Je t’aime. »

La journée semblait éternelle, elle restera pour toujours la meilleure de toutes, autant pour Mercure que pour le Soleil. La couleur du ciel se mit à changer pourtant, et le nouveau né ne se sentait plus aussi vif que dans la matinée, il se mit même à bailler.

« Oh, mon bourgeon, il faut vite que tu retournes te coucher ! » Le pressa son père, Mercure observait le Soleil avec interrogation d’abord, mais comme une évidence, il se redirigea vers sa fleur. Il fallait grimper dedans, ce qui n’était pas très facile pour la première fois, puis s’allonger dans la position du sommeil, celle dans laquelle il s’était réveillé.

De cette façon, le Soleil peut toujours l’apercevoir. Sa lumière était une tendresse à chaque fois.

« Tu vas t’endormir, mon Bourgeon, et tu ne te réveilleras que demain matin. Mais n’ai pas peur, la nuit ne te fera pas de mal. Je suis très heureux d’avoir passé ta première journée avec toi, j’espère que te sens bien dans ce monde. Ne t’inquiète pas, c’est un monde où tu ne pourras pas me perdre de vue. Je serais toujours là pour toi, depuis ce jour, jusqu’à la fin. Tu es, et resteras pour toujours l’unique graine que j’ai fertilisée de mon amour. Tu es celui qui compte le plus pour moi. Je t’aime Mercure. »

Sur ses mots d’amour, Mercure ferma délicatement les yeux, alors que le Soleil disparaissait peu à peu. Le bleu de la nuit calme recouvrait tout, mais il se trouvait bien au chaud, blottit dans sa fleur lumineuse. Rien ne pourrait lui arriver tant que son père serait avec lui.

Mercure s’endort pour la première fois. Il est heureux.

FIN

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